"Tu penses mal."

Ceci est une phrase qui n'a aucun sens placée en dehors du contexte. Juste quelques mots sur des milliers déblatés par ma mère que j'ai voulu retenir. Parce que ces mots, sortis du contexte, avaient pour moi un meilleur sens par rapport à mon existence.

Je pense mal.

C'est vrai. J'ajouterai que je pense surtout trop. Surtout. Sur tout.

En parlant de pensées, on a pas mal pensé oralement hier soir avec Papa Noël. On s'est retrouvé sur un même point. Lui et moi, dans cette maison de fous, avons l'impression d'avoir vraiment affaire à des gens qui ne s'écoutent que parler. Pas des gens foncièrement méchants où égocentriques...je sais pas...peut être que c'est la vocation d'artiste qui fait ça...s'entendre penser, aimer s'écouter parler. J'avoue...je suis aussi comme eux...à la différence que je crois aimer aussi écouter l'autre(enfin....ça c'est moi qui le dit...). J'aime bien ingurgiter les différents points de vue pour ensuite pouvoir rajouter ma couche à l'édifice. Mais quand on ne parle que pour soi...on ne rajoute rien. En fait, je crois qu'il faut faire la distinction entre penser pour soi et parler pour soi. Penser pour soi  nous fait évoluer intérieurement. Partager son point de vue avec l'autre, c'est au final répéter à haute voix ce qu'on a pu penser pour soi sur ce sujet un jour. Penser pour soi sans avoir le but d'un jour le communiquer à l'autre en revient au fait de parler pour soi. Finalement, y a-t-il vraiment une différence?

Enfin bon, avec Papa Noël, on était content de pouvoir s'écouter mutuellement, c'est ainsi qu'on a pu avoir une conversation enrichissante et construite, qui part d'un point donné et qui évolue au fil de la réflexion, pour en arriver à quelques réponses trouvées à deux. J'aime bien ça, penser à deux. Ce n'est pas permis de le réaliser avec tout le monde. C'est bien dommage d'ailleurs. Le fait est qu'en Papa Noël, j'ai pu trouver un homme intelligent, pas seulement borné sur les à prioris anarchiques et non fondés habituels (au passage, ceci aussi est un à priori dont j'aimerais bien me débarasser), un confident qui a son mot à dire, quelqu'un de confiance. J'avais récemment perdu celle de mon ami Ray, avoir de nouveau mutuellement confiance "avec" une personne soulage ma peine. Ou plutôt mes peines. En ce moment j'ai envie de penser à autre chose, cesser de me remuer le couteau dans les plaies, m'attarder sur les moments bien de mes journées au lieu d'essayer de résoudre où comprendre les problèmes de cette même journée.

Tiens, en ce moment, j'ai l'impression d'être attirante. Où non...je me sens pareille à d'habitude, simplement le regard des "males" qui a changé. Je sais pas...je dois avoir mes châleurs où un truc du style.

En réalité...je suis simplement entourée de gros pervers en manque, point. Et au fond, ça m'attristait un peu de n'attirer que ce type de mec. J'ai l'impression d'avoir une diversité de choix hallucinante. J'ai aussi la certitude d'avoir préféré le choix sans issue. Celui qui devrait être proscrit d'office.

Celui perdu d'avance.

Je suis en train de me résigner à perdre. Là, je me prépare mentalement. Même si je ne souffre pas directement de ce que je vis dans l'instant parce mes bâttements de coeur couvrent ma douleur, ma conscience trouve inacceptable ce genre de comportement. Elle va jusqu'à m'interdire d'accepter ce que je fais dans le présent et désapprouver entièrement ses actes à lui.

A Maro.