Il est arrivé par le passé que certaines personnes presque prédestinées à être aimées venaient me poursuivre dans mes rêves des nuits d’affilées, durant des mois voire des années. Aujourd’hui c’est l’amour qui me poursuit. Comme un stalker. Epiant mes faits et gestes, me laissant des signes au cours de sa route pour que je sache qu’il est là, qu’il me surveille, qu’il est derrière chacun de mes pas prêt à bondir sur l’occasion.
Il fait encore gris sur Paris, mais le ciel de mon esprit lui s’est franchement éclairci.
Je commence enfin à voir à quoi peut ressembler un album.
Mon album.
L’impact du son entre mes doigts, entre ma voix.
Ecrit le 22.07.12 à 02h30
Après avoir rêvé d’une nuit bordée d’étoiles, immense et majestueuse, où la voix lactée prenait la forme d’un aigle royal en plein envol, je traversais cette forêt lors de mon périple dans le monde et m’étonnait de ce nourrisson perché en haut d’une branche voisin de sommeil des animaux sauvages. Inquiète pour sa sécurité, je décidais de le réveiller d’en bas en poussant quelques hé ho. Surpris par l’animation inhabituelle, l’enfant se déséquilibra et tomba de son arbre, pour atterrir sans préavis au creux de mes bras, réflexe agile. Il y avait cette maison à l’entrée de la clairière et j’allais toquer à sa porte, rencontrant les parents et me plaignant à eux qu’il ne fallait pas laisser jouer les enfants la nuit sans surveillance en haut des arbres, qu’il était inconscient d’encourager un si jeune bébé de même pas un an à se tenir en équilibre sur sa branche et qu’il s’y endorme, sans attache, livré à l’obscurité de la foret et de ses habitants féroces. Ils me répondirent que c’était l’enfant qui avait choisi et qu’il s’y rendait de lui-même se sortir du lit, aimer grimper solitaire l’air pensif, que puisque il y allait de son propre chef, ils le laissaient faire.
Ecrit le 13.07.12 à 00h55
C’est pas bien de comparer. Mais je commence à retrouver ces cœurs qui viennent trébucher à mes pieds, comme des échos de déclarations soufflées par le courant d’air.
Ecrit le 05.07.12 à 18h05
Ecrire sur son balcon, vue sur les collines gorgées d’arbres tombant jusqu’à la mer, il fait chaud. Très chaud. Un nombre incalculable de degrés. Une île. Ca faisait longtemps que j’envisageais me poser sur une île à nouveau, l’eau est limpide, ne manque que le sable blanc pour me faire oublier. Je ne sais pas vraiment quoi. Les réactions sont les mêmes mais au fond, j’ai l’impression d’avoir changé. Je me cherche peut-être encore. Fatigue mentale. Je suis pourtant en vacances. Et pendant ce temps là, mon cerveau culpabilise.
Ecrit le 27.06.12 à 04h45
C’est juste vraiment troublant, cette impression d’évoluer auprès de quelqu’un semblant né pour aimer toutes mes sales petites manies les unes après les autres, un peu plus à chaque fois. Comme s’il avait attendu toutes ces années de me rencontrer, et m’avait façonné seul dans son esprit à maintes reprises, qu’il avait pris soin de regrouper toutes ces choses atypiques qui caractérisent celle par-dessus-tout dont il aurait souhaité l’existence et qu’il avait fait moi, cette fille, avec tous mes traits, mes excentricités, mes défauts qui le font craquer comme si c’était plus un bonus qu’autre chose. Je choisis d’aimer plutôt que d’être aimée, je disais.
Ecrit le 16.06.12 à 04h35
On dit que les histoires se succèdent mais ne se ressemblent pas.
Mais si depuis le départ, elles avaient du sens, et un ordre?
Si ce n’était pas un hasard, et qu’elles ne faisaient que préparer le terrain pour ce qui allait suivre, perpétuellement?
Ecrit le 14.06.12 à 07h25
Je devrais être en train de dormir. A la place, je suis dans ce train. Comme souvent.
J’ai rêvé de lui il y a quelques jours alors je repense à Blond. Sans me souvenir du rêve, je sais qu’il était là. Comme si sa présence était plus forte que la mémoire. Blond. Il doit être marié à l’heure qu’il est. Sacrée roue du destin qui ne s’est pas tournée. C’est fou à quel point les résidus d’amour peuvent nous procurer des vieux échos de bouleversements sourds. Ce n’est peut-être qu’à cause de l’image qu’il m’en reste. Si ça se trouve, si je le revoyais après toutes ces années, je me rendrais compte qu’il ne ressemble plus en rien à celui qui n’a cessé d’animer mon cœur jusqu’ici. Une autre personne. Bien sous tous rapports, surement, mais pas faite pour moi. Si ça se trouve, il ne me plairait pas, au point de me demander ce que j’avais bien pu lui trouver. Pour décréter un jour, c’est lui. L’homme de ma vie. L’homme d’un seul amour. Et s’il ne fallait en garder qu’un.
Ecrit le 07.06.12 à 17h10
Je suis sur le port de Nice et avec le beau temps l’envie d’écrire, sûrement.
La mer à mes pieds. Elle est verte.
Un peu sale, un peu belle.
Le chantier un peu plus loin, il est tout rose.
Rose bimbo.
Ecrit le 24.05.12 à 19h35
Jamiroquai en fond sonore, un best off sans doute. Ca me rappelle mes pérégrinations Nîmoises autour des arènes, après le concert, deux inconnus (qui avaient préalablement essayé de gruger à ma porte et s’étaient finalement retrouvé incognito dans le carré VIP) pour acolytes, et prolonger la soirée renflouer les troupes dormir sur les pavés discuter biologie et spiritualité et faire un geste pour la planète à 5h du matin nettoyer les rues prendre le train à 7 direction les montagnes pour une autre histoire, c’était chouette. C’était bon enfant. Je ne serais pas contre re-signer pour ce genre d’ambiance. Une goutte d’insouciance, un zeste de positivisme. Aujourd’hui il fait été. Je suis dans cette ville que mes pieds ont foulée pour la première fois il y a moins d’un mois et je projette d’y emménager comme on lance au hasard sa pièce en pariant sur pile. C’est comme ça encore que je la préfère. La life.
Remonter dans le temps