Ecrit le 14.12.11 à 04h35
Alors que le terrain peu à peu se fait vague, que mes lectures quotidiennes de la toile finissent par afficher des Error404 file not found, que mes amis du net rencontrés par l’écriture n’écrivent plus, se sont effacés, n’éprouvent plus ce besoin, que mes voisins virtuels de palier se sont installés ailleurs, sans donner de nouvelles, alors que Joueb se vide et que les gens désertent sans laisser de trace, je pose les mots sur le clavier inlassablement avec l’impression de ne jamais avoir été aussi productive qu’en cette année 2011. Avec l’envie qui me prend au corps de regarder vivre les syllabes en communauté, de les marquer d’une existence qui est mienne, du sceau de mes souvenirs, de réfléchir, encore et encore, à comment améliorer mon geste verbal et ma pensée, la rendre au plus près de mon état de cœur tout en gardant la fantaisie d’une inspiration nocturne. Je n’ai jamais autant eu l’envie d’écrire, le plaisir de m’exprimer, sans avoir l’impression de gâcher une substance de l’instant, passer à côté de mon présent ou des jours qui comptent. Ils comptent toujours autant.
Mais peut-être alors que je n’ai pas encore compris ce terme que les autres appellent la « vraie vie » lorsqu’ils annoncent renoncer définitivement à leur blog. Que je n’ai pas suffisamment « grandi » pour vivre sans mon carnet immatériel. Ou que je n’ai pas encore expérimenté ce bonheur intense et précieux qui me permettrait de réaliser qu’il ne faut pas gaspiller mes heures à relater du déjà-vécu mais vivre, simplement. Moi je suis heureuse d’être là. J’ai le sentiment d’avoir accompli un chemin à travers les phrases. D’avoir créé mon passage, me l’être taillé moi-même, entre les broussailles. J’ai toujours envisagé me cocooner un petit espace sur le net, sans savoir comment. Et lorsque les journaux persos sont arrivés en France, c’était comme un rêve, c’était ce que j’avais attendu depuis longtemps, un soulagement. Je n’aurais jamais pensé le tenir si longtemps et d’une manière si régulière, quand je me rappelle tous les carnets commencés et jamais terminés qui trainent dans les recoins de ma chambre depuis gamine. Ici tout est rangé, comme la mémoire. J’y ai accès partout. Je pense à un moment, un mot clef, c’est sous mes yeux, sous mes doigts. C’est la possibilité qu’un inconnu réagisse face à mon intimité et me dévoile la sienne, sans se trahir, sans se montrer. Un livre ouvert aux pages blanches à qui tu écrirais « cher journal » qui te répondrait « oui ? ». Une vraie oreille. Un vrai silence aussi. Une faille dans laquelle on construit son monde, et qui tracera sa route, quelque part.
Je regarde derrière moi et j’aperçois le parcours de mes mots, de mes idées. Les tournants qu’a pris ma vie, les conclusions que j’en ai tirées. Comme ça a changé. J’étais une petite fille. J’apprenais l’amour. Aujourd’hui je suis une un peu moins petite fille. Qui aspire à grandir. A se regarder dans la glace et faire le bilan. A tirer des leçons de ses erreurs. Pour ça, il suffit de réviser. D’ouvrir le cahier, lire les chapitres précédents, Maro, Gemey, Jules, Blond, As, Manuel, Eden, Rom, Blues, Ice, Grand Fou et j’en passe. C’est tellement précieux. Ce témoignage là, tellement important. C’est ce que je lèguerai peut-être à la Terre quand tout le monde aura oublié mon nom.
L’expérience.
Commentaires :
Pas de quoi
Je ne suis pas très contente. Cela me donne l'impression que tu n'as pas lu l'article ou daigné cliquer sur les liens auxquels il faisait référence, tout en te permettant d'en critiquer son contenu.
Personnellement, quand je ne lis pas un texte en son entier, je ne le commente pas. Ou alors je suis honnête et je le signifie.
Edit : et au cas où, au temps pour moi, tu aurais lu le texte en son entier et parcouru les liens concernés, ça me laisse penser que tu n'en aurais pas saisi le propos (mais je t'en voudrais bien moins) : des gens de Joueb, je ne pointe que les absents. Non vraiment, j'ai beau me retourner l'esprit, je n'arrive pas à trouver de pertinence à ta remarque. Eclaire-moi?
Re: Pas de quoi
Après je comprends que tu sois agacée qu'on puisse ne pas lire tout en intégralité mais bon, enfin je ne sais pas, venant de toi surtout, c'est une réponse un peu sèche.
Bises
Re: Pas de quoi
Re: Pas de quoi
Là encore même chose, pourquoi reporter à soi? Le sujet du premier paragraphe étant, les gens qui perdent l'envie d'écrire, soit par désintérêt pour les mots ou l'impression d'avoir à vivre plus fort ailleurs, ou même encore sans donner de raison précise. Et si je m'insère dans l'idée c'est pour comparer mon amour des mots et mon envie de produire qui pour ma part ne vont qu'en grandissant. Je ne parle pas de qui m'apprécie ou pas et je ne compare pas les gens qui sont partis avec ceux qui sont restés. Et alors que je ne cite personne, comment peux-t-on dire "tu m'as oublié"?
J'ai l'impression d'être la seule à trouver cela aberrant voire irrespectueux. Mais peut-être que ce n'est que l'humeur prémenstruelle qui prend le dessus.... M'enfin, c'est comme si je faisais un article sur les chaussettes et qu'on commentait "tu as oublié les chemises!", que je faisais tout un paragraphe sur les oeuvres pianistiques de Beethoven et qu'on répondait "et James Brown, tu n'as pas parlé de James Brown!" "alors qu'il était là au tout début du funk!" . Hum...
Je prends du temps pour chaque texte. Je mets autant de temps à penser ma mise en page qu'à aligner les phrases. Et malgré mes mots parfois ambigus ou flous j'essaie de rendre le sens plus clair en faisant des liens pour aiguiller le lecteur. Alors je ne peux obliger personne. Mais ça me ferait plaisir, quand même, qu'on sache de quoi il s'agit quand on prend la parole. Ou qu'on me demande, simplement, avant de me reprocher.
Smoutch
Re: Pas de quoi
>En commémoration des disparus de Joueb....>LEQUELS? Qque TU as connue???? Toi? 3 pelés et 10 pommes??? Oki c'est sont tes amis. Why not. J'en connais aucun. Mais aucun. Bientôt 10 ans... que je connais joueb ET toute la blogosphère. Dixit >je ne cite personne...Ah????
Tes articles sont bizarres.
>Si on lit en diago, c'est qu'on n'en a pas l'envie, non?> FAUT! On lit en diago parce qu'on est doué. Ce n'est pas donné à tous mais on prends TOUT l'essence d'une écriture.Certes, cela s'apprend. Mais peu y arrivent. Je pourrais continuer....
Dine je ne souhaite ni te heurter, ni te blesser. Ni polémiquer. Une critique peut aussi être positive. Ok.
Ton article si bien "travaillé" date du 14.12.2011.
Il est révolu, passé, désuète .. Nous sommes en JUIN 2012!
Putain! Tu es INCAPABLE d'écrire dans le PRESENT.
C'est quoi TON présent?
Hier je suis passé chez toi.
Un peu de chaleur humain...
J'ai eu ma repose.
Merci.
Et bonne continuation.
Bri
Re: Pas de quoi
Je vais encore me répéter mais c'est parce que j'ai l'impression qu'il y a méprise.
Les seules personnes que je cite dans ce texte (Maro, Gemey, Jules, Blond, etc....) sont les hommes avec qui j'ai tissé des liens amoureux dont j'ai longuement parlé ici et qui ont fortement contribué à mon avancement en tant qu'être humain. Ce ne sont en aucun cas des gens de Joueb.
Cet article est une introspection et presque une rétrospective. "en commémoration des disparus de Joueb" si c'est juste ça qui fait tiquer, oubliez-le. Ce n'est pas important, et encore moins le thème abordé dans le texte. Je fais référence aux gens partis de Joueb comme je pourrais parler d'un individu lambda qui arrête un jour de mettre a jour son blog, point. Ca peut être un ami, quelqu'un que je lis, un inconnu. Peu-importe, parce que je le répète, ce n'est pas le sujet de l'article. Sujet qui est, je le précise puisque ça a l'air difficile à cerner : l'importance que prend l'écriture dans ma vie et la valeur à mes yeux que revêt ce blog à travers le temps, le parcours initiatique qu'ont trouvé mes mots à travers Joueb.
Personnellement, quand je lis en diagonale, c'est que les mots ne m'ont pas suffisamment percutés pour que je m'y attarde.
"Dine je ne souhaite ni te heurter, ni te blesser. Ni polémiquer. Une critique peut aussi être positive. Ok." Il n'y a pas de problème Bri, tant que la discussion est ouverte à l'échange, je suis heureuse que l'on me communique ses pensées. Il suffit que je comprenne de quoi il s'agit exactement.
Par exemple, et c'est ce qui m'ennuie dans la société d'aujourd'hui. Pourquoi ne pas s'exprimer simplement?
"Merci de m'avoir oublié.....Qui t'as dit "Bonjour" et bienvenue??? Oh Dine ." = "J'ai besoin de chaleur humaine" ???
Et pourquoi pas : "J'ai besoin de chaleur humaine" = "J'ai besoin de chaleur humaine." ?
Si tu t'exprimes sans détour, tu me donnes la possibilité de vraiment répondre à ta demande. Je peux te répondre non comme je peux te répondre oui, mais au moins je peux te répondre. Et il peut se passer quelque chose de sympa, autre qu'une incompréhension vis à vis d'un propos détourné.
Ensuite, j'écris toujours dans le présent.
Je poste en différé.
C'est mon choix. Il me convient.
Cela m'inspire une phrase d'une célèbre auteure :
"Mon joueb n'est pas un lieu pour que les lecteurs exercent leur liberté d'expression, mais pour que je puisse exercer la mienne."
;)
Bonne continuation.
Re: Pas de quoi
2. Je voulais aussi faire remarquer que je te vois plus indulgente avec des coms autant hors-sujet dans lesquels disons, exemple tout à fait au hasard, on balance des infos gratos sur d'autres personnes. Ou bien on se fait passer pour une autre jouebeuse. C'est surtout ce contraste qui fait un drôle d'effet. Juste pour dire. Voilà c'est tout.
Re: Pas de quoi
Bri
Re: Pas de quoi
Je préfère quand on m'explique. C'est oublié.
Je t'embrasse et te souhaite du courage pour la suite.
Re:
C'est génial! J'adore l'ambiance musicale. J'adore l'ambiance. Ce que ça dégage.
Je trouve qu'elle s'accorde très bien avec l'article d'ailleurs. Un pianiste d'ambiance Jouebienne.
Re: Rien juste du BL...
nocturnes un peu trop juvéniles.
(je dis pas ça pour X. qui dit que des trucs très biens). J'adore et j'en rebloup.
BON A BLOUPER. (pour une fois ki ya plus de sauce que de lapin, on va pas se priver de sortir les
mouillettes)
Re: Rien juste du BL...
Steph' fait sont possible. Ainsi il peut voir. La plus visé est moi et certains autres. Merci de me faire confiance. Ceci n'empêche pas de te répondre une autre fois.
Oh ce salaud!!! Je vais faire un copier/ coller. Tu pense bien que JAMAIS je t'aurais fait un commentaire pareille!!!!
Bri
Re: Rien juste du BL...
OUI je te parle.
Même si pour moi tu n'as AUCUNE importance.
Oh quelle jouissance de me poursuivre. De blog en blog. Hein?
Tu crois être siiii intelligent.
Sois plus humble.
"On va t'avoir".
Pour moi 3 fois rien. Le "processus trouble shooting".
Est en route.
Notre webmaster que tu prend pour un con...MDR!
Épargne.
La condamnation sera lourde.
Ma question est seulement.
Mais qque nous t'avons fait?
Moi?
J'aime comprendre.
Pas bien a toi pauvre toi
Tu me fait de la peine.
Bri.
Re: Rien juste du BL...
Joli...
Tu as parfaitement résumé la vie sur Joueb ou sur un quelconque site de blogs.
Un blog n'est pas la "vraie vie"? Oui sans doute.
On arrête son blog lorsque l'on grandit ? Oui sans doute.
Mais si l'envie est là et perdure, alors il faut continuer.
Parce qu'il en restera toujours quelque chose.
Perceval
Re: Joli...
Qu'il en restera toujours quelque chose.
Et toutes les traces d'ici laissées par les années, c'est comme tous ces objets que tu déniches, des trésors sans valeur pour certains mais des trésors immuables qui survivent au temps, le figent, comme un cliché.
C'est déjà tellement précieux tout ce qui est déjà ici, sur ce Joueb, et appartient à mon adolescence. Alors, qu'en sera-t-il quand les années seront trop loin pour que je puisse me rappeler? J'ai l'impression que ce bout d'existence là ne s'en ira jamais.
Bises à toi Perceval
The Hanging Garden
Est-ce à cause du fond ou bien de la forme ?
Une vraie interrogation pour un auteur.
Re: The Hanging Garden
"Est-ce à cause du fond ou bien de la forme ?
Une vraie interrogation pour un auteur."
Je crois qu'il y aurait beaucoup à en dire, et pas mal de paliers de lecture dans cette seule question.
Ca ne me dérange pas qu'on lise en diagonale. Moi même je le fais régulièrement. En revanche, je ne me permets pas de commenter. Pour transposer l'idée à quelque chose de plus concret, c'est comme imaginer une discussion. Pour moi, ça me fait l'effet de quelqu'un qui me coupe la parole sans m'avoir écouté jusqu'au bout, tout ça pour dire quelque chose qu'il n'aurait pas dit s'il m'avait écouté jusqu'au bout, justement. Ou bloquer sur un mot et s'emporter alors qu'il n'est qu'un rempart de l'édifice. Si on ne bloque que sur le bout de pierre, on ne peut saisir l'ensemble et donc le sens au plus juste, paradoxalement. Si l'attention se porte sur l'édifice on peut visualiser chacune de ses pierres. Si on bloque l'attention sur la pierre on ne peut voir l'édifice. C'est une question de distances.
Re: The Hanging Garden
Merci pour cette démonstration tardive, peut-être un peu scolaire, mais si brillamment éclairée entre autres métaphores, ô combien, didactiques !
Re: The Hanging Garden
Pas envie de faire encore un autre commentaire, je réponds donc ici. (J'ai un fake sur le dos) Oui Dine tu as le droit comme moi de ta "libre expression". (voir plus haut l'allusion..) Ceci n'empêche pas que tu ne supporte pas une "critique". Même positive. However je te souhaite aussi une bonne continuation. Point.
Sinon si vous voyez apparaitre un commentaire de moi avec mon avatar regardez mon nom. S'il manque le S à brigetjones30 ce commentaire n'est pas de moi.
Merci
Bri
L'arène de Joueb sous Fluoxétine
peuvent être, ici, nos éventuelles et éphémères affinités !
Celui de ceux qui partent pour vivre autre chose, je l'ai fait il y a 4 ans de ça.
Puis l'envie est revenue, "de regarder vivre les syllabes en communauté". Et l'absence de beaucoup.
Je ne sais pas s'il faut grandir pour laisser de côté un blog, si ces mots partagés recellent une part d'enfance ou de rêve qu'on ressent le besoin de laisser derrière soi à un moment où à un autre pour évoluer. Peut-être est une parenthèse, peut-être aussi est-ce une partie de soi, pour certains.
"C'est la possibilité qu'un inconnu réagisse face à mon intimité et me dévoile la sienne, sans se trahir, sans se montrer. Un livre ouvert aux pages blanches à qui tu écrirais "Cher journal" et qui te répondrait "Oui?" Une vraie oreille." J'aime. J'aime parce que tu as réussi à mettre des mots sur mon envie de revenir sur joueb, de retrouver des pages perdues, mieux que je n'avais pu le faire jusqu'ici.
Bubblegum
Re:
Pour ma part, si je devais un jour laisser de côté mon Joueb, ce serait en premier lieu à cause du temps qu'il accapare. Mais bon, je me dis que je préfère toujours réserver ce temps là à l'écriture d'un blog plutôt qu'à Facebook, par exemple. Alors je ne culpabilise pas trop, j'ai de la marge.
Dis, dis, c'était toi, Chrysalide06?
;)
Merci pour ce partage de ressenti. Voilà, ça, c'est ce que j'aime! C'est ce qui fait aussi que je reste ici.
Bises
Je comprends bien, bien sûr je comprends. Et si notre époque joueb a déserté, finalement je trouve ça plutôt rassurant désormais. Je retrouve la sensation d'un journal que personne ne lit désormais, ou plus grand monde peut-être. Je vois bien les commentaires silencieux, je sens bien que je n'écris pour personne ; que peu importe "l'expérience" que je pouvais transmettre dans mes textes, il n'y a plus personne à qui donner.
Et après?
Je ressens aussi cette impression de dérouler le même fil - ne pas avoir choisi une plateforme, nouvelle, plus moderne, plus à la mode - mais poursuivre, et voir comment on a changé tout le long.
Comment vas tu depuis...?
Re:
Remarque, il nous parle un peu à tous.
A chaque fois que je me dis qu'il ne reste plus personne sur Joueb apparaissent des surprises.
Bon, les nouveaux n'ont plus le même age. Ils n'ont peut-être pas notre jeunesse, ou sont parfois aussi jeunes qu'on l'a déjà été. Mais quand même. C'est un lieu qui se meurt. A petit feu. Très léger. Ca prendra un temps fou je pense.
Même si personne ne lisait je ne pense pas pouvoir abandonner l'écriture sur internet. Ne serait-ce qu'à cause de l'espoir qu'un jour, on me trouve enfin.
Je vais bien merci. Et toi?
Je pense monter en novembre, tu aurais quelques journées de libre? (même si j'en doute!)
Et tu sais que si jamais, pour rien ou juste comme ça, pour discuter, tu peux toujours appeler.
:)
brigetjones30
Merci