Ecrit le 14.12.11 à 05h55
Un bail que j’ai pas eu ma dose de Grand Fou et je ressens le manque. Rien à faire, il ne me quitte pas. Il s’accapare mes divagations, ses musiques, mes rengaines incessantes. Ca tourne en mon esprit. Je revisite les souvenirs et des détails étranges s’immiscent. Par exemple, à cette soirée du premier avril. A la sortie du concert, il y avait cette chanteuse de la première partie qui connaissait un peu Jean-Pierre et discutait avec nous depuis un moment. Je ne sais plus comment on en est venu à parler de Grand Fou mais je le devine, c’est là qu’elle s’est mise à nous raconter une anecdote dont un membre de l’équipe à Grand Fou lui avait fait part avant-concert. Celle de la deuxième musicienne de son groupe.

Il paraîtrait qu’elle était fan de ses chansons et sans le connaître lui a envoyé une lettre, ou un mail je sais plus, lui disant très enthousiaste « je veux jouer avec toi » blablabla enfin au fur et à mesure que la nana faisait son speech je pâlissais à vue d’œil, du manque d’originalité de mes envies et réactions d’une part, mais surtout des faits très similaires avec ma propre histoire qu’elle était en train d’étaler sur le tapis comme ça, comme une bonne blague. Je me suis ressaisie, pensant que ça n’avait juste aucun rapport avec moi. Mais ayant déjà lue le sujet de la rencontre de Grand Fou avec sa deuxième musicienne, j’avais un sérieux doute quant à la véracité de ses propos. Plus tard dans la nuit, c’est Grand Fou lui-même qui balança l’intrigue, parsemée de détails croustillants, et qui collait bien mieux aux faits que j’avais lus précédemment. En fait, l’histoire de Grand Fou n’avait rien à voir pour un sou avec celle de la nana, qui en revanche, avait franchement à voir avec la mienne, d’histoire. J’ai posé la question à Jean-Pierre qui a trouvé ça très bizarre lui aussi, et ça m’a rassurée. Qu’il trouve ça bizarre, oui. Ca voulait au moins dire que j’étais pas en plein délire autocentré.

Mais ce n’était peut-être qu’un mauvais poisson d’avril.

Je me souviens également d’un épisode que je comprends seulement maintenant. C’était dans le bar, quand on n’était plus que tous les trois, Jean-Pierre, Grand Fou et moi, en pleine conversation autour de la musique et diverses personnes qu’il connaissait et dont il appréciait le travail, tout ça. « j’ai envie de te poser une question…..qu’est-ce que tu as pensé de cette fille en première partie de MG avant-hier? » parce qu’elle était seule au piano, qu’elle se confectionnait elle-même ses chansons qui parlaient d’amour, un brin de similitude avec les miennes, histoire de comparer. Je voulais savoir si j’avais une chance de lui plaire. Là il m’a regardée avec des yeux interloqués et au lieu de me répondre, m’a demandé « pourquoi? », pour rajouter après un temps de pause « toi tu n’aimes pas? ». - « non si si, c‘est pas mal…c’est pour savoir, c’est tout… ». Il a alors répondu qu’il aimait bien et est passé à autre chose, sans plus de détails. Cette nana, c’était la seule personne pour laquelle j’avais sollicité une opinion de sa part.

Et donc j’ai appris il y a quelques semaines que c’était son ex…..voilà…..

Il a peut-être cru que j’étais au courant….que je le traquais….

Enfin bon.

On s’en fout. Parce que maintenant, je le traque pour de bon. Je fais des requêtes débiles sur internet et je trouve des perles d’interviews.

« Les gens qui ne me connaissent pas et qui me croisent dans la rue me prennent un peu pour un autiste qui a un problème de communication. Mais ceux qui me voient sur scène s’imaginent que je suis au contraire quelqu’un de rigolo, prêt à monter sur les tables en permanence. »

« Mais j’ai toujours été comme ça. L’essentiel de mon temps, je suis très discret, du genre à être le seul qui ne danse pas dans une disco. Mais quand je m’y mets, tout est exagéré. »

« Je suis un peu comme ça dans la vie, un peu spectateur. Presque un défaut, une obsession. Je vais beaucoup dans les bistrots, de préférence seul. Moi je me fais des films ou des photos, un peu à l'intérieur de ma tête. Je m'en sers certainement dans mon écriture. »

Lui et moi, on aurait tellement de choses à ne pas se dire, n’est-ce pas.