Ecrit le 22.07.12 à 02h30
Après avoir rêvé d’une nuit bordée d’étoiles, immense et majestueuse, où la voix lactée prenait la forme d’un aigle royal en plein envol, je traversais cette forêt lors de mon périple dans le monde et m’étonnait de ce nourrisson perché en haut d’une branche voisin de sommeil des animaux sauvages. Inquiète pour sa sécurité, je décidais de le réveiller d’en bas en poussant quelques hé ho. Surpris par l’animation inhabituelle, l’enfant se déséquilibra et tomba de son arbre, pour atterrir sans préavis au creux de mes bras, réflexe agile. Il y avait cette maison à l’entrée de la clairière et j’allais toquer à sa porte, rencontrant les parents et me plaignant à eux qu’il ne fallait pas laisser jouer les enfants la nuit sans surveillance en haut des arbres, qu’il était inconscient d’encourager un si jeune bébé de même pas un an à se tenir en équilibre sur sa branche et qu’il s’y endorme, sans attache, livré à l’obscurité de la foret et de ses habitants féroces. Ils me répondirent que c’était l’enfant qui avait choisi et qu’il s’y rendait de lui-même se sortir du lit, aimer grimper solitaire l’air pensif, que puisque il y allait de son propre chef, ils le laissaient faire.
Ce soir j’ai revu un de ces amants expérimentaux qui me faisaient tourner la tête il n’y a pas encore un an et j’étais soulagée. Que ma peau ne se soumette plus au moindre de ses gestes. Que l’idée d’un contact me paraisse insensée, son application, repoussante ou tout au plus sans intérêt. Que je me sente comme guérie sans même avoir tenté la fuite et claire dans mes actes.
Je sais où je vais. Je sais vers qui.
Sur le retour et les une heure trente de voiture, le champs des étoiles qui s’ouvrait devant moi à travers la vitre. Quand je pense aux étoiles, je pense à mon astrophysicien de Newton qui veut devenir astronaute et ça me fait plus que sourire. Ca me fait me plonger dans la profondeur du vide et voyager à ses côtés, sur la Lune ou sur Mars.
Hier soir je pensais, le gouffre qui nous sépare de quelqu’un ne se mesure pas en terme de distance, mais d’absence. Le véritable écart, c’est le temps. C’est ce qui fait que l’on se sent loin. Ce sont les jours que l’on compte et non les kilomètres. Parce que le temps est derrière nous et devant et qu’il se déroule. Et cette trainée qu’il laisse lorsque tu t’en vas et dans l’espoir que tu reviennes, c’est ça. C’est la distance parcourue par le manque.
Commentaires :
Re:
J'essaie de davantage tenir une rigueur dans le rapport de mes rêves mais je m'y tiens jamais...
Pourtant j'adore les relire! Ca me parle tellement, et les images un peu décalées se reforment.
Tiens, le dernier article relate aussi des rêves!
Re:
Je ne me rappelle plus. Il me semble avoir juste été interloquée par leur réponse, à la manière d'un "ah bon". Et avoir beaucoup réfléchi ensuite sur leur réaction.
aphone