Depuis que mon cousin a réquisitionné mon ordinateur (contre mon gré) afin de m'installer WindowXP, rien ne va plus. Déjà, je viens (il y a quelques minutes de ça) de faire tomber mon clavier par terre, et la barre d'espace s'est décrochée. Depuis, elle fonctionne une fois sur deux. A la limite, si ça avait été la touche TAB ou la F10, ça n'aurait pas été très grave, mais la barre d'espace, quand même...C'est celle qu'on utilise le plus avec la touche E, alors merde, hein.
Non, mais le truc plus embettant pour mon Joueb, c'est la synchronisation de mon Palm où sont stockés tous mes textes. Ca a bugué une fois en plein milieu, et depuis, ça ne fonctionne plus. De ce fait, je n'ai pu récupérer que le quart de mes fichiers Word, et c'est tout. Pareil pour les photos. Là, vraiment, c'est le drame.

Du coup, je ne sais pas trop comment faire. Tout retaper à l'ordi? Nom de Dieu, déjà que j'avais du retard...En plus ma correction orthographique ne marche plus depuis que mon cousin a foutu son bordel. Pfff...à quoi ça sert d'avoir un ordi requinqué si on ne peut plus l'utiliser? Non mais je vous le demande! Merde, quoi.

Hum...je suis un peu en colère, là. Ca doit à peine se sentir...

Pour continuer dans le fond du précipice, j'ai encore rêvé de Maro, cette nuit. Et moi qui pensais avoir zappé l'affaire. Non, là les gens, c'est pas un drame, c'est un cataclysme.
Après tout, ça ne fait que deux mois que je ne l'ai pas revu, c'est pas comme s'il me manquait. C'est pas comme si j'étais amoureuse, voyons. Il n'est plus important, ce type. C'est fini, du passé tout ça.
Mais je rêve de lui, encore.
Je recevais un coup de fil pendant un de mes voyages dans une grande maison de campagne. Un homme à l'autre bout du combiné me parle d'une trompette à cafards. Je ne vois pas le rapport. Je demande qui est à l'appareil. L'homme s'exclame : "Ben, enfin, tu ne me reconnais pas?" et là je comprends que c'est lui. Maro. Mais j'ai mis du temps à réaliser, parce que je me demandais comment avait-il réussi à avoir mon numéro. Puis je commence à me faire des films, penser qu'il tient à moi...
Pfff....idées à la con.
Je me dis que quand même, ça fait un an. Ca commence à être long. Cet attachement sadique. Et depuis ce matin, à mon réveil, il y a son image de nouveau imprégnée dans ma mémoire. Et toujours la même question qui me démange.
Pourquoi lui?
Ca aurait pu tomber sur des milliers d'autres. Pour quelles raisons? Il a fallu que ce soit ce type, et je m'en étonne encore. Dans ma tête, c'est comme si je remettais ça au lendemain. Tu le reverras un jour, et vous vous marierez ensemble. Pathétique, je vous dis.
Et dire que je croyais avoir compris.
Je dois être conne, ou bouchée. Sûrement les deux. Parce qu'il faut vraiment rien capter à rien pour penser que c'est toujours possible. Pour avoir osé penser que c'était beau, également.
Après le coup de fil, on s'est revu entre deux escaliers. Il a posé les lèvres sur les miennes, c'était une drôle de sensation. Comme si je savais que ce n'etait qu'un rêve, et que je m'amusais de cette supercherie. Je goûtais à sa bouche en me demandant si elle avait le même piquant dans la réalité. C'était doux. Lent et peu imbibé. C'était...
Je ne peux m'empêcher de repenser à la dernière fois que l'on s'est vu. C'était...

...la même pitoyable rengaine que les autres fois.

Sauf qu'il était célibataire. Et qu'il avait amorcé un semblant de séduction, pour soit-disant me reconquérir. Même qu'il avait dit que ça lui faisait plaisir que je vienne. Tout ça pour pas passer la nuit seul. Maro est parfois prêt à faire de maigres efforts pour tirer son coup.
Alors pourquoi quand je revois en ma tête ces images répugnantes, j'ai cet air béat qui s'affiche sur mon visage? Pourquoi est-ce que mon coeur ne parle pas le même langage que celui de la raison?C'est du paranormal total. Les extraterrestres m'ont fait un lavage de cerveau afin que je dise Amen à tout ce que fait Maro.

A part ça, j'en ai terminé avec les examens. Enfin, presque. Il me reste la Chorale mardi. Je passe trois fois, vu que les altos sont pas nombreux. Enfin, je bats pas le records de Corsu, qui lui s'est engagé dans 6 groupes différents. Le pauvre...il veut pas le dire mais je suis sûre qu'il adore chanter. Vieille canaille. J'ai peut-être trois matières sur treize où je risque de ne pas avoir la moyenne, dont une pratiquement sûre. Et ben, croyez moi ou oui, je suis vachement fière. On m'aurait dit ça en décembre, je l'aurais pas cru. Le truc le plus étonnant, c'est mon impression d'avoir réussi le module le plus difficile pour l'oreille. J'ai une fâcheuse tendance à reconnaitre les notes de musique sans leurs altérations. C'est à dire que je compte dans ma tête les notes de la gamme en partant du la, et j'adapte la gamme à la note entendue, donc je zappe les demi-tons, en quelque sorte. Eh bien, au partiel, paf, illumination de l'ouie, j'ai mis des bémols à l'épreuve de parcours tonal et reconnaissance d'accords. Au bon endroit, en plus! (bah oui, ou sinon, c'était pas drôle). Ô joie! J'ai sauté au coup de la Mamzelle Oreille Absolue quand j'ai su que j'avais les bonnes réponses. Ca s'est cool. Pour l'Harmonie et la Musique Tonale, je me suis renseignée auprès de certains que je crois doués et ils ont trouvé la même chose que moi. D'un coup j'ai l'impression d'être trop forte (alors qu'en réalité, je suis une vraie brêle). Et dire qu'il n'y a même pas un mois, je ne connaissais ni mes gammes, ni mes accords. Quel long chemin accompli. Ca m'aide à persévérer.
Pour le reste, comme c'est uniquement du cours et que je n'ai pas révisé, eh bien, heu...J'ai beaucoup parlé. De tout et de rien. Surtout de rien, je crois. On verra. Pour la Technique d'Ecoute, j'ai suivi le bon raisonnement mais pas la bonne conclusion, pour l'Acoustique le prof a posé des questions du cours, the only one, que je n'avais pas rattrapé, donc bon je pouvais pas deviner les réponses. Je suis partie sur des délires à la masse qui n'avaient aucun rapport, ha il va rire, le prof, en lisant ma copie. Mais au moins, j'ai respecté une chose.
Je n'ai pas triché.
Mes résultats seront le fruit de mon travail (absent).
Et je vais pouvoir souffler, enfin.
Sauf que je vais avoir une trentaine de textes pour Joueb à recopier, à cause de mon foutu cousin. Je l'aime, mon cousin. Saloperie.

Allez, il est l'heure de filer au lit, bande de petits chenapans. En esperant que vous ne rêverez pas trop de Maro. Suivez pas mon exemple. Le rencontrez pas, vous laissez pas amadouer par sa confiance en lui. Et son talent, indéniable. D'ailleurs, n'y pensez plus. Faites pas comme moi, je vous dis.
Omnubilée par sa non présence.
Parce que je sais qu'il va revenir, inévitablement. Qu'un jour, il se posera devant moi, avec son air benin, comme une fleur, en réclamant son dû. Comme si c'était déjà du tout cuit. Comme si j'avais signé un contrat de dépendance à vie. Et il voudra faire comme les autres fois, pour s'amuser un peu. Pour quand il aura eu ce qu'il attendait de moi, se recoucher de l'autre côté du lit, et s'endormir, faire comme si de rien n'était. Pour que dès le matin, il oublie, mais pas moi.
Et qu'il parte, et que je craque, à ressasser les mêmes faits et fantasmes insatisfaits, inexistants, comme les sentiments qu'il n'a jamais eu à mon égard, comme l'amertume qui me ronge depuis si longtemps.
Amen.