Guet-apens
--> Pour qu'il sache...
Ecrit le 18.12.05 à 22h15
J'avais peur qu'il parte sans savoir. Sans avoir lu.
Mélie m'avait prévenue :
-" Donne-la lui avant les vacances."
Alors oui j'avais peur. Qu'un jour il soit trop tard.
Ca faisait une semaine que j'avais cette putain de lettre dans mon sac. Et j'attendais, j'attendais. Je n'avais aucune occasion de le voir.
Alors vendredi, j'ai pris mon courage à deux mains, me suis installée à côté de lui. Comme si de rien n'était. Je crois qu'il attendait quelqu'un, une fille. Je l'ai vu à son coup d'œil placé à l'arrière, balayant rapidement la salle. Mais il n'a rien osé dire.
Toute l'heure, Jules m'a envoyé des textos. Qui me faisaient rire.... Des "va te faire foutre" : marque de son affection à mon égard. Mambo est très malin, et je n'ai presque pas capté ses regards vers mon téléphone. Mais il était curieux, quand même. Peut-être se demandait-il si c'était cet homme aperçu à la cafétéria. Grand, fort, charismatique. Plus âgé. Cet homme qu'il a dévisagé de haut en bas, d'une drôle de façon. D'une façon....qui ne lui ressemblait pas.
Mais je comprends Mambo.
Moi aussi, quand il s'est précipité vers cette fille à la pause, j'ai eu envie de déchirer la lettre, depuis le début du cours posée sur mon bureau. Me dire que ça ne servait à rien. Qu'il sache.
Qu'il était déjà passé à autre chose. De mieux pour lui sûrement. Ou peut-être pas.
Bref, je ne sais pas pourquoi, j'ai foutu un coup d'index dans l'enveloppe. Elle a atterri sur son bloc notes. Tiens. J'ai repris celle-ci, décapuchonné mon stylo :
"c’est pour toi, au fait..."
Ai-je griffonné en bas à droite.
Puis je l'ai remise à l'endroit ou initialement, elle était tombée. Et je suis partie.
Je ne voulais pas être présente quand il la verrait.
Mais je ne suis pas douée, ce n'est plus une exclu pour personne. Et lorsque je suis revenue en classe, il était là, avec un ami, à zigzaguer entre les chaises pour rejoindre sa table. Je vois son pote bloquer sur ma lettre :
-" Hey? C'est quoi ce truc? Qu'est ce que ça fout sur ton bureau?"
-" Baah...je sais pas."
Ils s'approchent tous deux de l'intriguant objet, tournent autour avec les yeux, lisent les inscriptions.
-" Si ça se trouve Mambo, t'as une admiratrice."
En déduit l'ami.
-" Pfffff....mais non! C'est moi qui l'ai écrite."
Ai-je rétorquée, blasée.
J'ai pas pu m'empêcher de réagir, je ne pouvais leur laisser dire n'importe quoi plus longtemps. Bouh la honte. Moi qui voulais tout faire pour essayer d'éviter ce genre de situation, je n'ai pas été très fine.
Le copain se marre, ajoute :
-" T'as eu de la chance! Imagine s'il y avait eu un coup de vent, hein! Elle aurait atterri sur MON bureau."
-" Ho malheur!"
Horreur et damnation.
On rit, Mambo s'assoit. Ne dit rien, ne montre rien. Aucun étonnement ou perplexité. Ni même un soupir de lassitude. Il est neutre dans sa globalité. Il tient la lettre entre ses doigts depuis tout à l'heure, j'hésite.
Puis il la tapote contre la table :
-" Eh bien, je la lirai chez moi, avec le plus grand soin."
Parle-t-il en haussant le ton, comme s'il s'était poussé à sortir les mots de la bouche, trop durs pour lui. Puis il la range dans son sac, qu'il referme.
Avec le plus grand soin...
Ce ne sont pas des mots que l'on emploie souvent, non?
Il a dû la chercher longtemps, sa phrase.
Avec le plus grand soin...
Bref.
Demain je ne suis pas en vacances. Demain je le revois. Je n'espère pas de réponse. De toute façon, je ne lui ai pas fait de déclarations. Et même si j'écrivais que j'allais acheter du pain à la boulangerie, il serait trop timide pour me répondre. Alors j'attends. Je sais que lundi, il l'aura lue.
Je sais qu'il saura.
Ca devrait me réjouir, non?
J'avais peur qu'il parte sans savoir. Sans avoir lu.
Mélie m'avait prévenue :
-" Donne-la lui avant les vacances."
Alors oui j'avais peur. Qu'un jour il soit trop tard.
Ca faisait une semaine que j'avais cette putain de lettre dans mon sac. Et j'attendais, j'attendais. Je n'avais aucune occasion de le voir.
Alors vendredi, j'ai pris mon courage à deux mains, me suis installée à côté de lui. Comme si de rien n'était. Je crois qu'il attendait quelqu'un, une fille. Je l'ai vu à son coup d'œil placé à l'arrière, balayant rapidement la salle. Mais il n'a rien osé dire.
Toute l'heure, Jules m'a envoyé des textos. Qui me faisaient rire.... Des "va te faire foutre" : marque de son affection à mon égard. Mambo est très malin, et je n'ai presque pas capté ses regards vers mon téléphone. Mais il était curieux, quand même. Peut-être se demandait-il si c'était cet homme aperçu à la cafétéria. Grand, fort, charismatique. Plus âgé. Cet homme qu'il a dévisagé de haut en bas, d'une drôle de façon. D'une façon....qui ne lui ressemblait pas.
Mais je comprends Mambo.
Moi aussi, quand il s'est précipité vers cette fille à la pause, j'ai eu envie de déchirer la lettre, depuis le début du cours posée sur mon bureau. Me dire que ça ne servait à rien. Qu'il sache.
Qu'il était déjà passé à autre chose. De mieux pour lui sûrement. Ou peut-être pas.
Bref, je ne sais pas pourquoi, j'ai foutu un coup d'index dans l'enveloppe. Elle a atterri sur son bloc notes. Tiens. J'ai repris celle-ci, décapuchonné mon stylo :
"c’est pour toi, au fait..."
Ai-je griffonné en bas à droite.
Puis je l'ai remise à l'endroit ou initialement, elle était tombée. Et je suis partie.
Je ne voulais pas être présente quand il la verrait.
Mais je ne suis pas douée, ce n'est plus une exclu pour personne. Et lorsque je suis revenue en classe, il était là, avec un ami, à zigzaguer entre les chaises pour rejoindre sa table. Je vois son pote bloquer sur ma lettre :
-" Hey? C'est quoi ce truc? Qu'est ce que ça fout sur ton bureau?"
-" Baah...je sais pas."
Ils s'approchent tous deux de l'intriguant objet, tournent autour avec les yeux, lisent les inscriptions.
-" Si ça se trouve Mambo, t'as une admiratrice."
En déduit l'ami.
-" Pfffff....mais non! C'est moi qui l'ai écrite."
Ai-je rétorquée, blasée.
J'ai pas pu m'empêcher de réagir, je ne pouvais leur laisser dire n'importe quoi plus longtemps. Bouh la honte. Moi qui voulais tout faire pour essayer d'éviter ce genre de situation, je n'ai pas été très fine.
Le copain se marre, ajoute :
-" T'as eu de la chance! Imagine s'il y avait eu un coup de vent, hein! Elle aurait atterri sur MON bureau."
-" Ho malheur!"
Horreur et damnation.
On rit, Mambo s'assoit. Ne dit rien, ne montre rien. Aucun étonnement ou perplexité. Ni même un soupir de lassitude. Il est neutre dans sa globalité. Il tient la lettre entre ses doigts depuis tout à l'heure, j'hésite.
Puis il la tapote contre la table :
-" Eh bien, je la lirai chez moi, avec le plus grand soin."
Parle-t-il en haussant le ton, comme s'il s'était poussé à sortir les mots de la bouche, trop durs pour lui. Puis il la range dans son sac, qu'il referme.
Avec le plus grand soin...
Ce ne sont pas des mots que l'on emploie souvent, non?
Il a dû la chercher longtemps, sa phrase.
Avec le plus grand soin...
Bref.
Demain je ne suis pas en vacances. Demain je le revois. Je n'espère pas de réponse. De toute façon, je ne lui ai pas fait de déclarations. Et même si j'écrivais que j'allais acheter du pain à la boulangerie, il serait trop timide pour me répondre. Alors j'attends. Je sais que lundi, il l'aura lue.
Je sais qu'il saura.
Ca devrait me réjouir, non?
Commentaires :
Re:
He bien, heuu non. Et je pense qu'il ne le fera jamais, c'est pas son style.
Mais ça ne veut pas dire que ma lettre ne lui aura pas fait plaisir, je crois...
Mais ça ne veut pas dire que ma lettre ne lui aura pas fait plaisir, je crois...
Re:
Bah, je sais plus vraiment.
Des mots gentils, surtout. Quelque chose comme quoi ça m'avait un peu choqué, mais que peu importe, j'avais beaucoup d'amitié pour lui. Que je m'excusais si je l'avais un peu collé, s'il s'était senti en cage, que ce n'était pas mon but. Mais que devant lui, je perdais un peu mes moyens d'expression. Puis j'ai dû finir par un sans rancune, surement. Et une petite menace. Qu'il ne m'ignore pas, c'est tout. Pour qu'on puisse rester amis.
Bisous.
Nilrem
On te dira qui aimer
On te dira quoi chanter
On te dira où aller
Pour tenter ta chance
Mais balaie toutes ces idées
Ne garde que ce que tu es
Ce que tu veux devient vrai
Si tu avances
Ce sont toujours les désirs
Pas les plaisirs qui nous rongent
Mais si tu plonges
Y a des montagnes d'amour qui t'attendent
Y a des mains, y a des poings qui se tendent
Si tu plonges
Tu peux tout, tu peux toucher le ciel
Comme l'oiseau quand il déploie ses ailes
Si tu plonges
voila c'est nilrem qui vient visiter ton site et qui te laisse ce petit extrait Michel Berger