La nuit dernière, j'ai fait un rêve bizarre.
Ouais bon, vous allez dire, ils sont jamais trop normaux, mes rêves. Mais mon inconscient s'éclate moyen bof dans le fantastique, d'ordinaire. Attendez, que je vous raconte...

Déjà, ça commence, je suis au concert des Hanson. Si c'est pas de la science-fiction, ça! Taylor était encore trop beau, bref, zappons ce passage (ça va me faire du tort)....Le show se termine, je finis la soirée dans un endroit assez spécial. Je retrouve Poubelle et compagnie, ainsi que Maro, mais également des amis de Toutankhâmon et Fly, puis Jules et Nolita. Nolita, qu'est ce qu'elle est belle, avec son visage fin et sa ligne élancée, son maquillage perçant, ses cheveux longs et décorés par des atébas classieuses, elle avait quelque chose de Poubelle dans le style, mais en plus élégant. J'étais dans une pièce avec tous ces gens, une sorte de grosse fête sous forme de jeu de rôle....ce n'était peut-être pas un jeu d'ailleurs, mais la réalité. Il y avait un "roi" désigné en tant que tel. C'était un môme pourtant, il dépassait pas les 10 balais, sa couronne sur la tête était un peu tordue, et il marchait sur sa longue robe bleue, trop grande pour lui. Il restait la plupart du temps assis sur son trône, se divertissant plus ou moins de l'ambiance qui l'entoure, c'est à dire nous. Il y avait bien d'autres personnalités liées à ce roi, comme des sortes de conseillers gothiques très grands, très noirs, ténébreux comme Ex. Mais celui qui m'intéressait le plus dans l'histoire, c'était celui qui en écrivait. Ce gars pouvait faire la pluie et le beau temps rien qu'avec sa plume. Il lui suffisait de taper des informations dans son ordi pour que tout le monde soit au courant et agisse en tant que tel. Un peu comme la source officielle de tous les ragots, en quelques sortes. Il donnait des surnoms à tout le people, ainsi qu'aux nouveaux venus dans la fête telle que moi. Puis il notait certaines de nos actions ou conflits avec des gens extérieurs, à la manière d'un Gala ou autre Voici, qu'il postait ensuite sur le net, pour que les gens y aient accès. Cet être avait son bureau juste à côté du trône, et se délectait au moins autant que le roi à observer les faits et gestes des autres participants, par pur voyeurisme. Me rappelle plus vraiment, mais je sais qu'il m'avait donné un surnom marrant et dans ma tête, c'est comme si j'avais monté en grade. Puis il y en avait qui m'appelaient la tigresse et soudain, j'avais envie de bondir du sol griffer les gens. Maro m'a interpellé. Il était assis sur le canapé, d'une manière plus nonchalante tu meurs. Il était classe. Je m'approche de cet étrange personnage, le Maro. Et puis, il me tend ses lèvres. Il les étire tellement que sa bouche prend la forme d'un arôme (la fleur) ou sous une autre comparaison, d'un bec de colibri. Je dépose un baiser sur ses lèvres en bourgeon, il m'enlace dans ses bras et je reste, tête contre épaule, lovée sur son torse pendant le temps de plusieurs chansons. J'ai les yeux fermés, il me berce. Je suis bien.

Malheureusement, Maro doit partir plus tôt avec son groupe, ce qui me fait sortir du rêve de mon rêve. Les troubadours continuent leurs chants, Jules me rejoint. Habillé en fashion playboy, je le présente à ma famille qui s'est rendue au banquet du roi. Jules s'isole avec moi pour me parler d'un plan à trois avec une blonde. Mais je veux la choisir, je la prends d'allure russe et il court aussitôt désignée vers la proie aux gros nichons. Il se glisse vers elle, s'accoude au bar sur lequel je suis assise en tailleur. Je l'écoute draguer comme un italien. Ma famille est juste à côté, en train de discuter entre elle. Jules fait des sourires à la blonde, lui parle de tendres baisers, puis glisse sa main dans ses cheveux pour lui rouler des pelles. Il tourne, tourne, tourne sa langue, ça n'arrête plus. Alors je lève les yeux au ciel et m'éclipse, il semble m'avoir oubliée. Jules regarde sur le côté, et s'affole, pousse la tête de l'autre d'un coup sec et crie :
-" Dine, diiiine!"
-" Quoi?" me retourné-je.
Il s'approche de moi le pas pressé :
-" Bah reviens..."
-" Non c'est bon, y'a la blonde qui t'occupe déjà."
-" Mais..."
-" C'est bon, je te dis. Ça, tu me le fais plus jamais."
Et je pars.
Mon cousin me rattrape.
-"Hey Dine!"
Il met les mains pour cacher son visage et chuchoter :
-" Comment t'as fait pour choisir ça, il est moche! Il est trop moche ton copain! Trop moche!"
Je hausse les épaules et m'éloigne mais y'a un truc qui me tape dans les jambes.

Je scrute les alentours. Rien.
Me remets à marcher, j'entends quelqu'un qui se plaint qu'on lui fasse des chatouilles. Mais il n'y a personne, aucun coupable. Je butte sur quelque chose, quelque chose d'invisible. Incroyable, il y a un phénomène qui m'échappe. On me pousse par derrière, on s'amuse, c'est quelqu'un. Je ne le vois pas mais je suis sûre qu'il est présent. Je fais un tour sur moi même en regardant à droite et à gauche, soigneusement. Je regarde, jusqu'à ce que je trouve. Au sol, il y a deux chouchous beiges, qui entourent deux chevilles invisibles, sûrement. Je hurle :
-" Haha, je t'ai vu!"
Et saute sur la silhouette que j'imagine être là. Je m'agrippe à un corps qui se matérialise sous mes yeux au fur et à mesure. C'est un adolescent de ma taille et assez frêle, presque nu. Il a un bandeau dans ses cheveux longs et ébouriffés, qui partent dans toutes les directions de la boussole, il a la peau blanche mais il me fait penser à un indigène dans sa façon d'être et d'évoluer Et en même temps, il ressemble à un dieu qui serait descendu du ciel juste pour se moquer :
-" Pffff, idiots! Vous en avez mis du temps pour m'avoir!"
Je papote avec lui, il est marrant. Mais il est jeune, hein....quoi que. Il me plaît. On parle du roi, de sa suprématie. On se dit qu'il fout rien mais qu'il a tous les pouvoirs. Et d'un coup, on décide de prendre sa place. MiniDieu et moi, on choppe une sphère en hématite de 20cm de diamètre, qu'on se lance tour à tour en effectuant une chorégraphie devant le roi, puis quand on se sent prêt, on prend de l'élan, et on le vise avec la boule, de toutes nos forces. Ce satané môme de roi se prend la sphère en pleine tronche, mais ne bronche pas d'un poil. Je la récupère, ressaye un jet. Mais rien, il n'est même pas bousculé. Alors qu'on s'égosille à balancer notre arme précieuse sur lui, il rigole :
-" Vous fatiguez pas, je suis invincible."
Mais pendant qu'il fait le malin sur la supériorité de son pouvoir, MiniDieu s'est invisibilisé et, transparent, s'est déplacé derrière le boss, pour l'immobiliser, lui faisant tomber sa couronne. Le roi s'avoue vaincu, moi j'ai fini de jouer et décide de rentrer avec Poubelle, Nolita et les autres.

Je sors de la fête avec mes compagnons, et reste béate devant le spectacle. C'est un monde que je ne connais pas, c'est un autre univers, une autre époque. Les HLM de ce siècle se mélangent avec les habitations aux formes et couleurs surprenantes, faites à la main de chaque propriétaire, moulées telles des grosses poteries en argile, peintes en violet pour la plupart et autres assemblages psychédéliques et harmonieux en même temps, décorées par des tags et graphes soignés. On passe des séries de petits ponts de bois, je retrouve Jules allongé par terre ,totalement frit, autour d'un feu de camp. Je passe mon chemin, longe la mer et la végétation accrochée aux rambardes de mon pont. Je lève les yeux au ciel, hallucine. La lune du début du jour est recouverte d'énormes plaques de fer brun-cuivré, assemblées dans tous les sens, clouées les unes aux autres. Elle est plus grande et plus proche de nous, mais c'est une planète en reconstruction. On dirait un big bateau de l'espace, une arche de Nöé aérienne.

On rentre dans un bâtiment, un big parking souterrain ou l'on se perd chacun notre tour. Je monte et descends les étages, m'enroule dans les colimaçons, c'est un jeu de cache-cache pour retrouver mes amis. Puis, arrivé à un des niveaux, on rentre par une porte de secours. Des pièces vides et neutres, sans lumière. Les chambres de tous les gens, silencieuses. On me propose de m'héberger pour la nuit, j'accepte. Me pose calme, sans un bruit, sur le sol lisse de béton puis.....ferme les yeux.

C'est un nouveau jour qui commence.