C'est marrant comment je peux arriver à rêver d'une personne différente chaque soir.
Et comment je peux me choper crêve sur crêve, comme ça, par simple innatention.
Mais je comprends. Je suis tellement tout le temps patraque que lorsque mon corps se sent un peu mieux, j'ai envie d'aller me balader à poil dans la rue, où à défaut, très peu couverte. Et rebelote.
Bref, j'ai sournoisement oublié de vous faire mon petit compte rendu de Turquie.
En résumé short-short, c'était cool.
En un peu plus de mots, je me suis gavée le ventre de tout ce qui me passait sous la main le premier soir, et j'ai tout recraché dans la nuit. Par devant et par derrière. Super chouette, j'ai fait des aller-retour dans la salle de bain une demi douzaine de fois au milieu de mon non-sommeil et j'ai adoré. Recracher tous les aliments tels qu'ils ont été avalés, des petits pois tout rond, des bouts de viande encore neufs, sans compter les jolies formes de pates à peine machées hmmmm....quel bon goût dans la bouche. Vous pouvez imaginer quand on met sa tête dans la cuvette des chiotte pour gerber juste après avoir eu la diarrhée sa race.. Enjoy les vacances.
Heureusement que dans la première journée j'ai eu le temps de visiter la piscine extérieure, le sauna et hammam, la plage vite fait lorsque je me suis aperçue que je marchais dans les méduses rouges toutes petites. Heureusement. Parce qu'après j'ai surtout bien visité la chambre. Le lit trois étoiles que j'ai eu le temps de tester dans toutes les positions....avec un homme qui trouve à faire une crise au moins une fois dans la journée, histoire de pas faillir aux règles de notre joyeux quotidien.
Bon....il a quand même réussi à me sortir de l'hotel pour aller visiter Chimaera, un site en haut de la montagne, environ un kilomètre de montée. Vous allez dire, c'est pas trop dur de monter des marches sur un kilomètre....pas quand on a envie de vomir, ok. A la deuxième marche, j'étais essoufflée boudiou. Quand je suis arrivée au sommet et qu'on m'a dit qu'on repartait dans cinq minutes, j'ai cru que j'allais égorger quelqu'un. Mais j'étais trop fatiguée pour. Le gars du taxi qui nous ramenait à Kemer est passé prendre sa tante ou chais pas qui pour l'emmener en ville. Le petit nous a dit bonjour en Anglais, puis s'est assis dans le coffre. Comme il veut, hein.
Le lendemain, on s'est senti un petit Jeep Safari dans les monts Taurus.
On était avec deux couples très sympas dans la Jeep, et quand mon homme a dû prendre le volant, il leur a annoncé :
-" Bon, j'ai conduit 5 fois en deux ans, et jamais clair...
...il est où l'accélérateur déjà?"
Y'a la meuf du couple babacool qui a commencé à hurler "faites moi changer de voiture, je veuuuux changer de voiture!"
[Article Inachevé Ici]
Bref, le Jeep Safari j'ai fini assise sur le toit de la voiture parce que Jules a eu le malheur de m'envoyer l'espèce de scarabée orange géant volant qui s'est posé sur lui pendant qu'il conduisait. Je suis insectophobe. Alors forcément, être assise sans possibilité de mouvement à côté d'une bestiole, ça me fout plus la pétoche que d'encaisser les virages cascadeux sur le toit d'une Jeep. Puis j'avais vu le moniteur sauter de bagnoles en bagnoles quelques heures auparavant alors, pourquoi pas moi hein.
Encore un truc à dire, puis j'arrête, promis.
Nan parce que quand même, m'est arrivé un truc ballot au retour d'Antalya. Après m'être achetée moi même la bague que Jules tenait à m'offrir (il avait plus de sous) et avoir flippé comme une malade parce qu'on connaissait pas le chemin de retour (mais c'est moins grave quand on est deux dans la même merde), on a pris un bus au pif. Jules m'a sermonné de pas laisser mon Palm Zire (outil avec lequel j'écris mes articles pour Joueb) dans mon sac à cause des voleurs, qu'il était plus prudent de le garder contre moi, dans la poche. Lorsque finalement nous sommes arrivés à retrouver le car correspondant à notre destination de retour, Jules et moi on s'est calés tout au fond, allongés sur la banquette. Evidemment, le car là bas, c'est le taxi personnel de tous les passagers, il est gentil il les ramène tous devant la porte de leur maison, faisant quelques petites dizaines de kilomètres en plus. J'aime les détours. Surtout quand c'est pour s'arrêter devant un vendeur de kebab pendant un quart d'heure parce que le chauffeur avait faim. Mais c'est tout un art, les transports en commun. On a quand même eu au final une heure et demi de trajet supplémentaire. Je descends exténuée, j'ai mal au coeur d'avoir tourné autant et arrivé devant les marches de l'hôtel...
...c'est le drame.
Mon Palm, où il est, il est où? Il est pas dans ma poche....
Réfléchis Dine, est-ce que tu l'avais en rentrant dans le car? Oui. Alors il a dû tomber de ta poche lorsque tu étais allongée...
Vite, je cours, j'embarque Jules avec moi jusqu'à la station de Taxi juste en face. Là dans ma tête je suis pas dans un état normal. Je commence à parler aux gars de la station dans un langage extraterrestro-anglais en bougeant dans tous les sens, affolée. J'avais l'impression de me retrouver dans une série à la 24h chrono, à la Starsky et Hutch ou un vieux film policier bateau des années 90 :
-" Hep Taxi, suivez ce car!"
J'm'y croyais trop, ça y est, j'étais à New York.
Bref, je sais pas comment je me suis débrouillée, ils ont compris le message et m'ont immédiatement fait monter avec Jules dans une voiture pour ramener mon objet perdu, tout cela en moins d'une minute. Seulement voilà. Les cars, ils tracent, et en plus, ils suivent jamais le trajet prévu, vu qu'ils raccompagnent toujours Bibi et Fifi chez eux avant. Alors on l'a suivi, le car, mais au milieu du parcours, on s'est embrouillé et on a plus pris en filature le bon. En plus j'avais Jules qui arrêtait pas de me hurler à la figure que j'avais gâché sa journée, que pour une fois que ça s'était bien passé il avait fallu que je fasse ma petite connerie pour tout foutre en l'air, et que je perdais mon argent à vouloir récupérer un truc que je retrouverai jamais...Evidemment, je me suis mise à chialer, incappable de retenir ces larmes dûes au stress et à l'anxiété.
Ha là là...
Les poursuites en taxi, c'est vraiment pas comme dans les films.
Bref, on a fini au terminus, on a fouillé tous les cars de fond en comble. On a posé une requète à l'agence des transports, on a poussé le vice jusqu'à aller au dépot les regarder un par un mais impossible de retrouver le car d'origine, il n'était pas ici. Impossible de joindre le conducteur non plus pour le moment. Seulement, l'avion pour la France décollait le lendemain et je n'avais pas le temps d'attendre qu'ils me rappellent, même si je savais qu'ils l'auraient fait, si la chance m'avait sourie...
Résultat des(de la) course(s)?
35 euros de taxi.
Pour tenter de sauver mon objet fétiche de tous les temps (derrière mon piano bien sûr) qui en valait à peu près 8 fois ce prix. Qui ne tente rien n'a rien. Dans mon cas, c'est plutôt qui tente fini avec encore moins que rien. Passons.
Je ne me rappelle plus vraiment du reste. J'aurais encore quelques petites anecdotes à raconter mais je n'ai plus vraiment envie de me souvenir des détails. Et puis on a pris de belles photos. J'en avais aussi fait plein sur mon Palm, ainsi que beaucoup de vidéos, toutes perdues dans un car que je ne reverrai jamais. Ma tourista s'est enfuite lorsque mes ragniagnias ont débarqué et puis...impossible de manger autre chose que des pates et du riz pendant une semaine, sous peine de gerbaison intense. Il suffisait que je passe devant les cuisines pour que l'odeur de friture me donne la nausée. En plus, ils avaient même pas de glace au café, en Turquie. Nulle part. Et j'en avais fait des endroits, pourtant. Reste qu'on a rencontré des couples fort sympathiques et bien schtarbés. Reste les nuits où l'on a fait lit à part, chacun malades de notre côté. Reste la nuit où je l'ai cherché toute seule dans l'hotel alors qu'il était rentré dans la chambre, vexé de me voir danser sur du disco. Où chaque soir, il y avait la petite larme à l'oeil de l'incompréhension. C'est dur de bien s'entendre, lorsqu'on est mal luné. Même si on tient à l'autre, il y a des choses qui nous séparent. Il y a Dine qui s'enferme dormir dans la baignoire parce qu'elle ne peux fermer l'oeil avec les moustiques. La vue sur le Mont Taurus de la chambre. Les chatons qui se logent aux creux de nos bras. Les paysages qui s'inscrivent dans la rétine. On n'oubliera pas, non. Même si ça ressemblait qu'à moitié à des vacances. Même si c'était pas tout bleu et tout rose. Même si...