Mangakadine - L'alibi

L'alibi

--> Drunk Messenger, suite et fin

Première partie à lire ici.
Je n’arrivais toujours pas à digérer les mots de Fly. En réalité, je ne les prenais pas au sérieux. Jusqu’à ce que Toutankhamon m’appelle de la salle de bain en se marrant, Fly encore concentré sur Msn. Il m’annonce avec fierté que ce dernier n’est pas bourré. Et qu’ils s’amusent à lui faire croire qu’ils lui servent et resservent de la vodka, alors que ce n’est qu’un substitut sans alcool.
Bien. Mais pourquoi m’appeler pour me dire cela ? Quel est le but ?

On est allé sur la plage, le lendemain. Rien que tous les deux.
Dans la voiture, je confiais à Fly que j’avais encore du mal à le croire. Pourtant, ce n’était pas la confiance qui manquait. Il m’a regardé, le moteur arrêté et ma sorti un truc comme :
-« Si j’ai attendu presque un an sans me mettre avec personne, si tu ne m’as vu avec aucune fille sous le bras, si j’ai attendu tout ce temps pour te le demander à toi, tu crois vraiment que c’est pour rien ? Que j’aurais pu le faire avec n’importe qui d’autre ? »
Qu’est ce que je me suis trouvée conne, à cet instant.

Assis face à la mer, c’est toujours là qu’on finit par se retrouver lui et moi.
J’ai essayé de sortir les bons mots, les mots vrais. Ceux qui ne me trahiraient pas. Alors je lui ai juste dit que ce n’était pas possible. Pas dans le présent, en tout cas.

Pour Jules.
J’avais peur de rater le coche. Je voulais encore attendre la prise de conscience. Celle de l’amour que je porte à mon homme, qui pourrait être le bon et le seul. Après tout, j’y étais peut-être passée à côté durant tous ces mois, aveugle et égoïste. Je voulais encore laisser une dernière chance aux sentiments de naître. A Jules de devenir l’homme de ma vie. J’avais si peur de m’en rendre compte trop tard, une fois que tout serait fini.

Fly m’avait toujours plu. Depuis que je suis toute petite, il représentait un modèle vivant du prince charmant. Mais pour moi son élégance et l’écart d’âge creusaient le fossé entre le désir et la réalité. Seulement aujourd’hui c’était moi qui dénigrais cette réalité. Qui lui disait non.
Quel pied de nez à la vie horrible. Quand je pense que tout est question de timing…
Fly m’aurait fait cette déclaration quelques mois auparavant…
Oui, si j’avais été célibataire, je lui aurais couru après.

Mais je suis impliquée dans une relation à deux. Une vraie relation pas décousue, quelque chose de concret, pour la première fois de ma vie, pratiquement. Je ne veux pas gâcher tout cela. Je me suis investie pour que ça marche, moi aussi j’ai foutu mes pierres à l’édifice et puis Jules, il m’aime. Pour une fois que ça m’arrive. Aujourd’hui, c’en est fini des :
-« T’es avec quelqu’un en ce moment ? »
-« Je sais pas. »
Il n’y a plus d’ambiguïté. Il existe, le couple que nous formons Jules et moi. Alors non.
Même si c’est pour construire autre chose. Même si c’est pour quelqu’un de mieux. Même si c’est pour Fly, je ne le ferai pas.

Je ne le ferai pas.

Ecrit par Dine, le Samedi 30 Septembre 2006, 00:59 dans la rubrique Actualités.

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Commentaires :

ryne

30-09-06 à 02:21

C'est moment ce qu'on peut avoir des certitudes si affirmés. Et puis peut etre se delusionné, ou autre chose.

Ca me fait penser a ces gens, sur qui j'ai pu dire il y a 10 mois "ils seront toujours là pour moi" et qui finalement s'en sont allés avec cette histoire de temps qui passe et de train a prendre. Des chemins qui vont là ou je ne mettrais pas les pieds.

On ne contrôle rien. Et ces certitudes n'appartiennent qu'à leur propre présent. L'avenir les reniera

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