Inachevé le 02.06.06 à 21h35
Dans les couloirs, en sortant du cours, il m’a fixée :
-« Alors, ça va ? »
-« Ca va… »
-« Réponds véritablement à ma question, ça va ? »
Je l’ai fixé à mon tour, silencieuse.
-« …
…bah non ! »
Il a éclaté de rire. A cause de la façon dont j’avais répondu, a-t-il dit.
Merde.
J’allais parler mais Mélie s’est précipitée sur moi parce qu’elle voulait tout savoir. Sur hier soir, précisément. Quand Jules et moi, on s’est séparés. Quand je lui ai avoué que, je ne supportais plus cette situation, et qu’il me fallait une pause. Au moins pour mettre au point mes sentiments, parce que…
-« Mélie, casse-toi ! Laisse moi parler avec Dine ! »
-« Que dalle ! »
-« Non mais on te demande pas ton avis, dégage ! »
Je vous assure qu’ils s’aiment bien, tous les deux. Je me suis retournée vers Blond :
-« On en discute tout à l’heure, ok ? »
Il y a quelque chose qui cloche chez lui. Un truc qui me dit que c’est peut-être réciproque, à une certaine échelle éloignée. Il me fait penser à Ex même dans ses attitudes. J’ai l’impression que Blond suit le même schéma qu’Ex, quand celui-ci m’avait un jour avoué :
-« Au début, il fallait absolument que je te case avec quelqu’un. Je voulais t’arranger le coup avec n’importe qui, pourvu que je ne m’attache pas à toi. »
Enfin, peut-être que Blond est différent. J’ai l’impression qu’il utilise ce prétexte pour me garder quelque part, dans le cercle de ses véritables fréquentations. Et puis le fait qu’il doute, aussi. Tout le temps. Je m’en rendais pas trop compte, de ça non plus. Il paraît tellement arrogant aux yeux des gens. Mais il est tellement plus complexe. Tellement, tellement plus.
On a marché côte à côte, nous deux au milieu des gens, et il m’a demandé :
-« Alors, comment ça s’est passé hier, avec ton roux ? »
J’ai fait la grimace :
-« Pfff….c’est compliqué… »
-« Bah, raconte ! »
-« … »
Là, en voyant la gueule que je tirais, il a commencé à s’exciter avec les mots, rendant la moitié de ses phrases incompréhensible :
-« Dis-moi le si t’as pas envie de me parler, si je te saoule à te demander comment tu vas et que tu m’emmerdes ! Que je sache ! Dis-moi une bonne fois pour toutes que je te fais chier, comme ça je te laisse tranquille et je continue ma vie…. »
Je devais avoir la bouche grande ouverte à ce moment précis.
C’est vrai que parfois, je peux être distante ou froide, puis des fois, je le remballe méchamment mais….si je ne faisais pas ça, je serais tout le temps collée à ses basques, en train de lui faire des grands sourires d’extase et….ça le gênerait, j’en suis sûre. Alors j’ai élevé la voix :
-« Tu veux que je te dise ce que j’ai sur le cœur comme ça, au beau milieu des gens, tu veux que je te déballe tout ? Tu as deux heures devant toi j’espère ? »
Il m’a fait un grand sourire. Et j’ai fondu, évidemment.
Evidemment.
Mélie était en pourparler avec son copain au téléphone. Elle avait pas l’air bien. Le groupe se rapprochait vaillamment du resto U, baptisé par Mambo « restou ». Blond et moi on marchait devant, je sais même pas pourquoi on s’était retrouvé à côté, les aimants, sans doute. Je lui expliquais que j’avais quitté Jules, cette fois-ci. Et que j’avais l’impression parfois d’avoir été influencée dans cette décision. Il a éclaté de rire.
-« Pourquoi tu te marres, encore ? »
-« Ca fait deux semaines que je te rabâche de lâcher ce type pas fait pour toi…. »
-« Ouais mais crois pas que ce soit que toi qui me l’aies conseillé ! J’ai beaucoup parlé sur le sujet… »
-« Mais, où ils sont les autres, ça fait cinq minutes qu’on est tout seul… »
Les autres ? Qui ? Aaaah, le groupe avec qui on était sensé manger ? Disparus, tous. Alors on a attendu, on est pas des chiens, hein. En réalité, j’étais tellement contente de rester avec Blond, pour une fois que je l’ai rien que pour moi. D’ailleurs au bout d’un moment, il m’a proposé d’aller manger tous les deux. J’ai fait la fille blasée et l’ai suivi.
J’étais en face de lui, les yeux dans les yeux, je me demandais si tout cela était bien réel. Si Mélie n’avait pas été occupée au téléphone, elle ne nous aurait jamais laissé seuls lui et moi. Les autres nous ont rejoins cinq minutes après. Juste ou moment ou Blond m’annonçais :
-« Bon, maintenant tu peux sortir avec Truc alors ! Y’a plus rien qui te retient ! »
-« C’est vrai que c’est mon genre, en plus ça me changerait un peu, un gars gentil… »
Truc et lui, ils sont amis d’enfance. Blond dit de lui qu’il le connaît mieux que son propre soi-intime.
[Inachevé ici, pas de suite prévue]
Commentaires :
Re:
Avec Jules c'était plutôt en pause. Et oui, ça surprend toujours. Même moi, ça m'avait surprise, bien que je m'y attendais et l'avais laissé venir, cette dégradation. Il fallait quelque chose, un déclic, pour me pousser à agir en dehors de la passiveté.
Bisous.
BlindAngel
Ah ça y est? C'est fini avec Jules?
*reste sans voix. L'attendait depuis un moment, mais ça surprend toujours...*
Et Blond qui cherche à te caser... Mouais... C'est, à mon avis, comme Ex... Pour éviter la tentation...