Putain de merde. Bordel bite. Je suis une femme pathétique.
Je sers à rien. Faut voir, rien qu'à la façon dont je réagis quand il est là. Comme une bouse. Trois heures l'un en face de l'autre, et tout ce qu'on trouve à faire, c'est étudier. Chier.

Et même quand il me tend la perche, je ne l'attrape pas. Non, comme je suis myope et pas douée, je me la prends dans la gueule, sa connasse de perche. Et j'ai mal.
J'ai encore plus mal quand il s'en va, de toute façon.

A faire la maligne quand il ferme la porte de la BS en me demandant encore une fois ce que je compte faire, si oui ou non j'ai l'intention de rentrer. Mais je suis con, il faut le savoir. Alors non, je ne rentre pas avec lui. Mais je l'attends derrière la porte, en secret.

Pathétique, je vous dis.

Surtout si c'est pour revenir le voir un quart d'heure après, m'assoir à côté sans un mot. Juste un sourire, il n'est même pas étonné, le salop. Attendre une minute en silence, dire trois phrases et s'en aller juste après, pour de bon cette fois-ci. En fait, j'étais juste coupable de pas lui avoir dit au revoir.

Bidon, c'est bidon!!!! Trop laid, pourri. C'est minable, l'amour. Surtout quand ça tombe sur un bel égoiste qui a vraiment autre chose à foutre que d'aimer. Qui a une vie, lui. Saleté.

Zut, on s'est vu trois jours en une semaine, c'est un miracle. Et malgré ça, je trouve encore à me plaindre. Toute façon, c'est fini, j'ai dit que je passais à autre chose. Trop crédible, ma décision. Ca se voit que j'ai envie de changer, hein? Moui, bien sûr.

C'est trop dur, je le vois plongé dans ses feuilles, je le vois qui me regarde, avec ses yeux qui s'éclairent au soleil, quelle idée de se mettre au soleil, sérieux...Pourquoi il fait ça? Pourquoi maintenant que je lui ai annoncé que j'ai trouvé quelqu'un, on peut se voir tous les jours? Pourquoi?
Pourquoi n'ai-je de cesse envie de le toucher? Pourquoi il m'y inscite, comme ça?

Je ne tiens pas à me faire sermoner. Je veux que ce soit lui qui le fasse. Qu'il me demande d'arrêter. De le suivre, de l'appeler, de ressentir. Je sais pas, n'importe quoi, un refus. Mais stop aux non-dits. Stop aux demi-mots également. Aux regards qui soit disant en disent long, mais qui au fond, ne peuvent pas parler à la place. Faut du concret là, bordel.

J'en ai fait, des conneries.
Et je sais toujours pas laquelle est la plus grosse.