Inachevé le 09.06.06 à 23h55
J’ai carrément oublié d’en manger.
Je venais de finir mon enchaînage de partiels de dissertation et de solfège, j’étais exténuée. C’était hier, à peine hier. Il m’a choppé l’écharpe quand j’ai voulu suivre les autres pour m’acheter un sandwich :
-« Toi, viens là, faut qu’on parle ! »
Hein ? Qu’est-ce que j’ai fait encore ?
-« Alors, comment tu vas ? »
-« Ben, heuuu…gnyeeeuh… »
Comme à mon habitude avec lui, j’ai balbutié.
-« Alors, tu m’as pas raconté pour hier, t’es restée avec Truc toute l’après midi ? Mais vous avez fait quoi hein, plein de mamours ? »
-« Non, on a discuté pendant son temps libre….je lui ai gratté l’amitié pendant 2 heures le pauvre, il m’a même aidé à réviser ma disserte ! Discuter avec lui m’a permis de vraiment comprendre….c’est un type bien. »
-« Vous avez parlé de quoi ? »
-« Bah ? de plein de choses, de piano, de délires, on en est même venus à parler de toi ! »
-« Comment ça ? Qu’est-ce que vous avez dit sur moi ? »
-« Bah on avait des avis assez similaires sur ce que tu étais… »
-« Et je suis quoi, moi ? »
-« … »
-« Je suis quoi ? »
-« Un gros chieur ! »
Voilà comment ça a commencé. L’un en face de l’autre, à une marche au dessus de lui sur les escaliers, on s’est dévisagés avant qu’il ne lance :
-« Et c’est tout ? »
-« Quoi ? »
-« T’as rien d’autre à me raconter ? »
-« Heuuu … »
-« T’as deux secondes chrono, après ça, j’me casse. »
Insupportable, comme à son habitude.
Alors, je me suis encore justifiée, que je ne pouvais pas lui faire un résumé en deux phrases de 30 mots sur ce qui me passait par la tête, là, juste à l’instant, que ça s’apprivoisait, une conversation. D’abord. Non mais.
Il a tiré sur mon écharpe :
-« Viens, on va parler. »
Je le suis, je fonds et je le suis. Les autres m’interpellent :
-« Mais tu vas où comme ça ? »
-« Je vous rejoins, commencez sans moi. »
Pffff…si j’avais su.
On s’est cachés dans l’allée bordée de buissons prolifiques, mais même là, pas moyen d’être tranquilles. On se faisait couper la parole toutes les 3 minutes, plutôt frustrant quand on essaye d’entamer un débat un peu plus poussé. Blond s’est impatienté, il a regardé l’heure, il n’était pas en avance.
-« J’y vais, tu me raccompagnes jusqu’à ma voiture ? »
Heu, pourquoi faire ?
-« Tu me raccompagnes ou pas ? On se fera moins emmerder par les gens là bas. »
-« Pfff…si tu veux. »
Ca servait à rien. Ca rimait à rien. Mais je le suivais quand même, incapable de formuler une quelconque décision de ma propre volonté On est arrivés devant l’épave qui lui servait de caisse et on s’est finalement assis en tailleur sur le goudron, comme ça, parce que par terre on est bien. On pensait pas que sur ce trottoir, on y resterait 5 heures à bavasser, à aligner les mots, à s’apprendre, se confier, se connaitre. Se jouer du monde et du temps. Parce que, rien à faire, il est vraiment quelqu’un d’intéressant. Quelqu’un pour qui on est prêt…à abandonner tous ces autres.
A suivre...
Commentaires :
Re:
Peut-être même qu'il n'a pas été le seul, à en oublier le temps....huhu.
J'écris la suite le plus vite possible, faut plus que ça traine, là!
Bisous à toi Elfiane.
BlindAngel