La pluie, les éclairs, le tonnerre.
Il pleut comme en cette nuit d'hier.
Maro, dans sa chanson composée ce matin même, l'avait prédit :
La rosée du matin sur le cuir qui ruisselle
Se mélange à la sueur de ses aisselles
Ce qu'il fait beau là haut, dans les nuages
Tout plein d'soleil, jamais d'orages
Mais soudain vint l'orage
La folie des grandeurs....
Mais soudain vint l'orage
La folie des grandeurs !!!
La folie des grandeurs, ça vous étonne tant que ça venant de lui ? Moi, dans ma période tragique, j'aurais plutôt remplacé "la folie des grandeurs" par "décadence sentimentale"....mais ça va très bien, je vous assure, je ne suis pas encore prête pour le suicide (je sais pas comment on fait le noeud...).
...
Trêve de plaisanteries, passons aux choses sérieuses parbleu !
Hier soir, soirée humide, soirée de crève, est égal à soirée chez Poubelle. Encore. De toutes façons, c'est devenu ma deuxième maison. Moi j'avais mal partout et je n'étais pas dans un moral très concluant, mais du côté de Maro, c'était pire. Direct couché à 18h, a parlé à personne, etc.... Vers les 20h, Poubelle et moi étions allées faire une petite escapade fugitive dans sa chambre, à ramper par terre comme des G.I, pour tenter de vérifier les preuves de son sommeil profond. Mais rien à dire, il dormait comme un loir. Et moi, j'ai fondu....je revenais de temps à autres le regarder dormir toute seule et veiller sur lui (comme s'il en avait besoin....), en me remémorant la longue discussion téléphonique (2h30....cheross la facture) avec Ray l'avant veille. En pensant à ses mots, touchant, choquant même.
En repensant à Ray, en regardant Maro.
Ce Ray, pour qui j'aurais voulu aimer. Et Maro, pour qui j'aurais voulu compter. J'aurais surtout voulu ne plus y faire gaffe et d'ailleurs, après la déclaration choc de mon meilleur ami, je m'étais presque remise en question. Je dis bien presque, car moi ici, caressant le lit de Maro d'une manière si tendre, je me rends compte que rien en moi n'a changé.
Je regardais cette photo que j'avais réalisée par un pur hasard, un point de lumière sur un texte écrit de ma main, le doigt pointant sur le mot "miracle".
Ce même texte qui prétendait pessimistement : " Et à part un miracle du divin espace, je crois que je n'aurais jamais la permission d'entrer dans son jardin secret. Sur Maro, je n'aurais jamais la permission de rien." et la réaction inattendue de Poubelle à sa lecture :
-" Ne jamais dire jamais...."
Elle qui d'habitude m'encourage plutôt à lâcher ce type le plus rapidement possible.
Et enfin ce miracle, qui sur la photo, baigne dans la lumière.
Ce miracle que je fixe.....et que j'espère.
à suivre...