20 ans.
20 ans et deux jours, deux jours et deux claques, deux amis, deux mains tendues pour me relever en cette nuit sombre et froide.
20 ans c’est la certitude d’avoir grandi, et de ne plus pousser haut dans le ciel, jamais. C’est fini, on est des grands maintenant, on a mûri des tétés et on se rase les poils pour faire plus beau. En contrepartie, tout le monde s’en moque un peu, parce que c’est un jour comme un autre. Pour les autres.
La nuit des 20 ans, c’est rêver de la mauvaise personne. Et pleurer dans le noir, assise au milieu de la rue. Sans mouchoir. Avec de la morve partout sous le nez, toute seule à gros sanglots. Toute seule. Parce qu’à 20 ans, c’est ça. Parce qu’à 20 ans, personne n’à envie, personne n’est l’ami de personne, d’ailleurs personne n’y pense. Tu veux quoi pour ton anniversaire au fait, des fleurs ? Bah t’auras des chocolats. Parce que c’est comme ça. Parce que celui qui offre, c’est celui qui s’offre, et ça lui fait du bien.
Mais moi, je voulais juste leur présence. Pas des « j’ai pas envie ».
Je voulais être égoïste.
Je suis juste en train de pleurer, assise par terre à l’arrêt de bus, trop tard pour qu’il passe, trop tard, c’est trop tard, de toute façon. Personne n’a envie.
20 ans c’est bizarre. C’est un film. C’est dangereux. C’est une voiture qui fonce à toute allure sur le trottoir, un flingue à la vitre. Et uniquement moi qui m’en rend compte, à chopper les bourrés par la main pour essayer de courir. Mais il tombe. Il fait un pas et il se laisse tomber, rouler et se faire mal sur le corps. Il s’en fout, il s’en rappellera pas. De toute façon, il peut même plus parler.
Mais 20 ans, c’est ce coup de fil. Ne plus se sentir seule, même assise au milieu de cette rue. Ce sont des promesses, et pas d’autres choix de réponse qu’un « d’accord ». C’est quelqu’un qui derrière se démène en silence pour rattraper ce que les autres ont laissé derrière eux, sans s’en rendre compte, parfois. C’est une amitié rajeunie au détour d’un restaurant, malgré les tares d’hier. On en reparle comme si c’était loin dans le temps, comme si le blanc du milieu avait été comblé par la chaleur de la bougie, des plats antillais et de la glace rhum raisin. Cul sec.
C’est la famille qui elle n’oublie jamais. Parce qu’on est l’enfant pour toujours dans le fond de leurs petits cœurs essoufflés.
20 ans, c’est ce manteau qui s’est posé sur mes épaules à l’arrêt de bus, celui qui m’a tendu ses mouchoirs pour essuyer mes larmes, à attendre que je puisse avoir le courage de rentrer à la maison.
Et l’amour.
Commentaires :
Re:
Merci pour tes voeux de bonheur, ils me font chaud au coeur. :)
Tu es ici le bienvenue.
alberto
Si ! on a tous les jours 20 ans ! Tu verras ! Enfin, longtemps...
Je ne te connais pas mais, je t'envoie une grosse pensée, pas violette mais rouge, et mes souhaits de bonheur.