Ecrit le 25.10.06 à 00h50
C'est toujours quand on a pas envie de le voir qu'il débarque à l'improviste, lui. Ca faisait combien déjà? Deux mois, non? 65 jours exactement que je n'avais pu revoir son visage. Et c'est tombé aujourd'hui, le pire jour où je me sentais malade et moche.
Il m'a dit qu'il avait regardé par le trou de la porte du fond, parce qu'il savait que je me mettrais dans les derniers rangs comme une mauvaise élève. Il a regardé juste au moment où j'ai "éternué comme une grosse merde", et ça l'a fait rire, a-t-il avoué. Toute façon, à chaque fois que j'éternue, il se marre. Il adore ça. Débile.
C'est la première chose qu'il m'a sortie lorsque j'ai tendu la joue pour lui faire la bise : je t'ai espionné au moment où t'avais l'air ridicule. En cela, il n'avait vraiment pas changé. Pour le reste non plus. J'avais l'impression qu'on s'était quitté la veille sur le même trip qu'aujourd'hui.
Pourquoi je ressens ces choses? Pourquoi il arrive encore à me faire croire que je n'ai pas la même valeur que les autres à ses yeux? Sans rien ajouter dans les mots. Juste la sensation que. Et le regard, surtout.
Je n'ai pas tremblé. Ni pour le bonjour, ni pour l'au revoir. Il y avait plein de gens autour qui discutaient avec lui, pourtant je ne me suis pas sentie délaissée. Même quand il est parti. Juste un peu ailleurs... Et les doigts qui ne se collent plus à la feuille pour noter les cours. Merde, il avait l'air si content. Plus heureux que moi. Vous vous rendez compte? Plus heureux que moi.
Qu'est-ce qui m'arrive? Son visage était le même, et tout ce qui me plaisait chez lui est resté intact. Cela va peut-être au delà. Peut-être que quand je l'ai vu me regarder, j'ai été confiante au point de ne plus avoir peur de le perdre. Ou comme si ce n'était pas grave.
Je lui ai écrit je t'aime, ne l'oublions pas.
Alors pourquoi tout est encore à sa place?
Peut-être parce qu'il le savait depuis le début, et qu'il a toujours fait avec. Mais alors qu'est-ce qu'il veut, qu'est-ce qu'il attend? Probablement que je m'en fous de savoir.
Je le revois vendredi, à son concert. C'est sûrement moi qui vais devoir lui en parler. J'ai plus vraiment envie de faire comme si de rien n'était.