Ecrit le 08.02.07 à 22h55
Il a des yeux chiens.

Ce regard qui explose de plein de choses à l'intérieur. Un mélange de malice et de....à vrai dire, presque uniquement ça. Quand il est triste, indifférent ou même blasé, il y a pourtant ce truc qui parvient à subsister. L'étincelle.

A travers toutes les photos ce regard, il me parle. Il me taquine, il me drague. Il me dit Baise moi. Il me dit Tu t'es fait baiser. Ca me rappelle d'ailleurs une inscription laissée parmi tant d'autres sur une des portes des toilettes de la faculté.
« Baisers. Baiser. Baise. Baisée. Blasée. »
Elle, elle sait de quoi elle parle.

Mais Blond, quand je regarde les photos de son enfance, je vois le gosse que j'aurais voulu avoir. Et je suis tellement choquée d'être émue par cela. Je sens sa présence. J'aurais voulu être derrière l'objectif. Je vois ses mains délicates s'articuler dans mon imagination, son visage imprimé par la singularité de l'être intérieur. Et le regard. Incroyable ce qu'il me manque, celui là.

Il me fait penser d'une certaine façon à celui d'Ex, mon premier. Ils ont la même manière de l'utiliser à bon escient, dans les moments fatidiques, sauf qu'Ex avait une expression de tombeur, et des yeux verts de fou. Quand j'y repense, je me dis, je suis quand même sortie avec un salop de beau gosse.

Blond, il me manque. Je sens que j'atteins le seuil. Mes doigts s'aventurent à lui écrire quelques textos criant quand, quand est-ce que bon Dieu de bonsoir on va pouvoir se revoir. Deux mois au moins que sa tronche s'efface. Et si je ne continuais pas à faire ces rêves à la con, je ne saurais même plus à quoi il devrait ressembler. L'inconscient, lui, se rappelle.

Hier soir, après avoir fait l'amour, As s'est allongé sur le canapé du délit, clope au bec, une saveur particulière a embaumé la pièce. Quand As est là, je ne pense plus à Blond. Non, quand As est là, je pense à lui faire l'amour. A recommencer. A lui arracher ses chemises déjà ouvertes, recouvrir de baisers les couches de peau que j'aurais pu oublier les fois précédentes, à lui dévorer les yeux, verts lui aussi. Comme les autres, à croire que je fais exprès.
Je me suis éloignée, et l'ai pris en photo. Il était suave et nonchalant. Il était sexy. L'impression d'avoir un mannequin à la maison. Je lui aurais presque donné un cachet en lui disant, bon boulot, on te rappellera. Mais le coeur a pris le pas sur le professionnalisme. Je me suis enfouie dans ses bras et il s'est endormi.
Encore.