Ecrit le 11.08.07 à 03h15
Je n’ai aucune volonté.
Et tous mes grands récits sur le pouvoir du falloir qui s’envolent loin à la moindre petite brise, au moindre petit coup de fil de Blond.
Oui, il m’appelle, moi. Il n’a aucun temps pour lui, mais il le trouve pour m’appeler. Je n’en reviens pas moi-même, de ce retournement de situation. La brise, peut-être qu’elle s’est mise à souffler dans le bon sens, qui sait.
-« Je me suis renseigné, tu peux venir au camping sans problème, il y a une grande tente pour les employés, elle est vachement crado, mais y’a plein de place. »
-« Et puis au pire si c’est trop sale, je peux dormir dans la petite tente qu’il te reste. »
-« … »
-« … »
-« … »
-« …tu dors où toi, dans la grande tente ou dans la petite ? »
-« Dans la petite. »
-« Ah. »
-« … »
Mais dis un truc, bordel ! Parle, remballe moi ! J’ai pris l’habitude, à la longue, de me faire repousser par tes sarcasmes débiles. Il me gêne, ce silence. Je ne sais pas ce qu’il est, et je me sens obligée d’embrayer sur la suite… Je ne les aime pas tes silences. Ils en disent vraiment trop. Ils disent tout en même temps, et c’est le grand bordel.
Tes silences, ils sont incompréhensibles.
Et mon cœur qui bat. Parce qu’il est bête et qu’il interprète tout de travers. Alors il frappe, il toque à la porte de mes pensées en criant « il est amoureux ! il est amoureux ! ». Lui et moi, on doit pas voir les mêmes choses, c’est pas possible.
Blond et moi, on s’appelle presque tous les jours, pour se raconter nos journées. Mais ça veut rien dire, hein. Seulement…il a jamais fait ça. Même avant. Il a jamais autant souri au téléphone et été aimable de sa vie, je suis sure. Même à ses entretiens d’embauche, il doit être moins courtois.
Boah, j’exagère. Je sais que professionnellement parlant, il est très compétent. Ca doit probablement compenser le reste d’ailleurs. J’ai envie de croiser son regard, ça fait si longtemps. J’ai envie de me balader avec Blond sur les plages dans la nuit, comme il me l’a décrit, et j’ai envie de partager sa petite tente. Parce que je l’aime…
Je n’ai pas d’attentes en particulier. Je veux juste sa présence. J’ai tellement attendu autre chose par le passé, été déçue, frustrée, écoeurée parfois….que je ne demandais plus. Je m’hasardais à lancer vaguement quelques idées de temps en temps, mais récemment, je ne les entendais plus retomber. Elles ne faisaient plus le gros BoUm de la chute :
"-« Tu penses revenir un jour dormir à la maison ? »
-« Non, jamais. »
-« … »
-« …je crois. »"
Ces mots là, ils résonnent encore entre mes tempes. Ces mots là, ils étaient faits pour ne me laisser entrevoir aucun espoir. Mais aujourd’hui, le silence, il sert à quoi ? Ne me dis pas que tu commences à douter…
Parce que si tu doutes.
Moi je redoute.
Je n’ai aucune volonté pour ce genre de choses.