Ecrit le 22.10.07 à 01h05
J’ai assisté à leur concert, les bras ballants. Quelle idée d’aller jouer à côté de chez moi, aussi. J’y suis allée, et puis c’est tout. Je me suis retrouvé avec un appareil photo à la main, obligée à jouer la reporter du groupe. Fait chier. Déjà que j’aime pas me sentir groupie. Déjà que je disais vouloir tuer le sentiment (click !), 5 jours après je suis face à lui. De mon propre plein gré de merde. C’est quoi ces résolutions foireuses, sérieusement ? J’ai l’air de quoi maintenant ?
D’une groupie, voyons.
Mais à part ça, j’ai l’air de quoi ? À dire que c’est facile d’opérer. A me faire des promesses avec moi-même, que je ne suis même pas sure de tenir. Je me connais trop, je ne me fais pas confiance.
Et pourtant.
J’ai revu Blond. J’ai vu ses doigts défiler sur les cordes. J’ai vu qu’il me regardait sans sourire, sans faire les grimaces joyeuses qu’il peut mimer à ses copains venus le voir jouer. Non, moi il me regarde moins d’une seconde et il ne rit pas. Et il ne fait plus signe. Il fait juste semblant de pas avoir vu. Les étincelles, vous savez.
Et puis après le concert, il m’ignore. Il s’en va voir ses amis. Les vrais sûrement. Il s’en va faire l’amour à sa guitare pendant des heures, pendant que je me gèle au froid dehors, à vendre ses disques malgré moi, à faire le boulot à sa place, lui qui ajoute ironiquement :
-« Bah tu seras pas venue pour rien, finalement ! »
Il le sait très bien, que j’en crève d’envie. Et c’est là qu’il se trompe.
J’en veux plus.
Un amour sans échange, ça ne m’intéresse pas. Je n’ai pas de manque. Je ne recherche rien en particulier, simplement parce que j’ai tout particulièrement déjà quelqu’un. Figurez-vous.
Je sais qu’à l’écrire, c’est pas très explicite. Et pourtant, sur le papier ou sur les graviers, c’est comme ça. C’est le contrat.
S’en aller sans un au revoir. Parce qu’il ne peut pas m’aider, ni même me rendre service. Prendre la première voiture avec une place de libre et ne pas se retourner, ne pas regretter de n’avoir fait que le voir au loin. Je ne sais pas ce que j’attendais de plus de toute façon.
Enfin si, une déclaration. Mais ça, ça fait tellement longtemps que j’attends que j’ai tendance à l’oublier. Et m’en foutre.
Alors on va semer ses manières blasées sur Internet, pour se couper du soir qui nous remémore lui. Et on reçoit un coup de fil.
De Truc.
Ouais, Truc, incroyable non ? Ca doit être Blond qui lui a donné mon numéro. Ils sont meilleurs potes. Comme c’est encourageant d’y penser, mouais. Bah Truc m’appelle, à défaut de Blond. Et se plaint de ne pas avoir reçu d’au revoir. Me somme de revenir sur le champ, de m’excuser platement et de finir la soirée à ses côtés. Parce que voilà.
A travers le téléphone, j’entends Truc qui se fait gentiment écraser par la voiture de Blond, plutôt pressé de rentrer. Je ne comprends rien à la conversation. Et je ne sais pas comment Truc arrive à se débrouiller mais, 5 minutes après il me rappelle et me dit qu’il est en bas de chez moi, dans la voiture à Blond. C’est Blond qui a reconnu ma maison. Il n’était pourtant venu qu’une fois…
Dans cette fameuse voiture, il y a miraculeusement une place pour moi. Bizarre, parce que quand j’avais demandé à Blond s’il pouvait me raccompagner quelques heures plus tôt, c’était complet. C’est toujours complet pour ma gueule. Sauf quand Truc s’y met. Parce que c’est un chieur. Parce que je l’aime bien.
Parce que lui, il me regarde et il me parle. Même s’il est tout joyeusement bourré. Même si Blond à l’avant rit de mes blagues en silence. Je ne sais pas pourquoi il réagit comme ça, pourquoi il feint de m’ignorer alors qu’il a même pas envie. Et qu’après il se plaint que j’aille voir les autres, ceux qui me traitent comme une personne normale. Ils brûlent peut-être pas autant de choses à mon égard à l’intérieur d’eux, mais au moins, ils ont de la place pour m’y faire entrer. Les choses qui ne se révèlent pas, j’en ai ma claque.
-« Oh, regardez, une étoile filante ! »
-« Dine, t’as fait un vœu ? »
-« Non. »
Que demander à quelque chose qui meurt ?
S’il te plait, prends mon amour agonisant avec toi. Et faites de vos derniers jours ensemble une jolie fin. M’en fous. Je ne vais pas le supplier de m’aimer non plus.
Et Truc qui me serre dans ses bras, comme pour compenser.
-« J’ai un copain, tu sais ? »
-« C’est pas grave, je suis pas jaloux. »
-« Lui, si. »
Et merde. On rigole. Voilà, le monde est une blague. Il nous chambre toutes les trente secondes. Tu croyais y arriver, tu croyais être au bout, et ben tiens ! Dans ta gueule.
MOuaHaHa trop drôle, mort de rire.
M’en fous, j’ai dit. J’ai des bras sur lesquels m’endormir. Même si c’est pas forcément toujours les mêmes. Les bras c’est pas très grave. Les lendemains non plus quand ils savent rester doux. J’ai l’impression que Truc devient un peu sérieux avec moi. Comme s’il était fébrilement en train de s’attacher. A moins qu’il pense qu’à ses boules. Encore pleines à l’heure qu’il est. Non parce que je ne suis pas une fille facile, flute !
Ah, la blague.
De toute façon, le monde est une blague.
... J'attends toujours la chute.
Commentaires :
Re:
A cette histoire tout spécialement, il n'y a pas vraiment de suite. Pour le reste, je t'ai dit, bientôt bientôt. J'ai plus beaucoup de textes en rab parce qu'il y a plein de choses que je n'ai pas écrit. En y pensant, j'ai presque deux saisons de retard....mais elles seront vite rattrapées. Les dangers des boules, on y fait pas forcément gaffe sur le moment présent. Mais personnellement, quelqu'un qui n'y pense pas, ça me refroidit au final. Penser à son cul en premier sans penser aux conséquences, c'est pas top.
Finalement, tu n'as jamais autant écrit sur ce joueb que quand tu le boycottes. Continue! :D
Bisous à toi.
(moi aussi je veux savoir la suite de tes histoires!)
stupidchick
(je boycotte toujours)
j'aimerais bien savoir la suite (avec le décalage saisonnal) les boules toujours pleines tu fais bien. Pas pour fille facile (mouahaha) mais pour les terribles dangers que ça provoque (aïe aïe aïe)
à++++