Ecrit le 05.11.07 à 00h10
Blond a récupéré son avatar de Calvin & Hobbes. Ca me fait replonger dans les trous béants de ma mémoire.
Et je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que Calvin, c’était vraiment lui. Cet enfant.

Je pense à lui. Je rêve de lui. Mais il n’est pas le seul. Tant d’hommes se bousculent dans mon inconscient. Et à chaque fois, je me réveille tout autant bouleversée.

Je pars pour enregistrer mes chansons, cette fois-ci. Les deux qui ont été choisies ont été écrites pour Blond. Je ne sais pas si c’est une coïncidence, ou tout simplement le fait que je n’écris plus que sur lui…mais voilà. Je vais enfin pouvoir les lui faire écouter. Echanger ma place d’admirateur, pour une fois. S’il pouvait, juste cette fois, m’aimer…. Même si ce n’est qu’en tant qu’artiste. Après tout, c’est pour cela, à la base, qu’il a voulu se rapprocher de moi.
Il me manque.

J’ai envie de lui dire que ce n’est pas parce qu’on ne se voit pas que mon amour a changé. Donc, tant qu’à faire, ce serait dommage. Voyons nous.
Tous les jours de notre existence.

J’attends qu’il ne puisse plus vivre sans moi.
Je pense en avoir pour quelques heures.

Tout ça est assez approximatif. Et voilà que je me mets à introduire Manuel (click !) dans mes divagations nocturnes. Il avait appris le français pour moi. Qu’est ce qu’il parlait bien…
Ca m’arrive peut-être depuis que j’ai dû faire face à ce signe bizarre du destin.
J’ai repris les cours de piano. C’est du piano jazz, je redébute. C’est As qui m’a conseillé ce professeur, quand il m’a dicté l’adresse, j’ai cru entendre la destinée pouffer de rire derrière mon dos.

18, rue Manuel.

Du piano jazz, j’ai dit.
Mais les signes ne s’arrêtent pas là. Pour nos un an de relation, As s’est racheté son bouquin préféré. Pour que je puisse le lire, car c’est quelque chose d’important pour lui, et donc pour moi. Et dans un élan d’excitation, il m’en a cité quelques passages, lus à haute voix. J’ai souri.

Le soir même, je suis allée en tenir quelques mots à Blond. Il a répondu :
-« Et As, tu lui as dit que quelqu’un te l’avait déjà lu pratiquement en entier ? »
-« Vaguement, oui. »
Ne t’inquiète pas, Blond. Ce livre, c’est ton préféré. Le Petit Prince, c’est toi et moi. C’est ta voix au téléphone, en train de me réciter le renard et les champs de blé dorés. Ton ton ému et mes yeux humides. C’est ce bouquin que tu voulais absolument que je me procure. Tu aurais dû me l’offrir. T’as encore laissé passer cette chance.

Trop tard, maintenant il nous appartient à tous les trois.