Ecrit le 12.12.07 à 00h40
Des fois je me demande pourquoi Blond a eu un jour envie de m’adresser la parole. Pourquoi ça lui est venu à l’esprit. Et pourquoi ça lui vient plus, et s’il a toujours de l’esprit.
S’il lui en reste un peu.
Quand je m’évertue à lui inventer des rendez-vous invisibles et improbables par texto le jour même :
« J’espère que t’as pas oublié qu’aujourd’hui tu as réservé ta journée pour déjeuner et passer l’après midi avec ta Dine chérie sur Aix ! Et ne soit pas en retard ! »
Je peux le remarquer à sa réponse immédiate :
« J’aime contribuer au développement de ton imagination ! »
Qui se solde de toute façon sur un total échec.
Je suis sure que je ne lui manque même pas un peu.
Alors je lis les Calvin et Hobbes, en attendant. Et je me rends compte que son être entier n’est que l’affreux plagiat pathétique d’inoriginalité d’une bande dessinée humoristique. Et ça me fait marrer de le sentir si fragile au point de calquer ses pas sur ceux d’un autre. Et mes yeux se penchent d’autant plus profond sur les planches de Calvin à chaque fois que je crois réentendre les répliques de Blond et ses vannes piteuses, ces coups foireux, cette envie d’être quelqu’un qu’il croit cool. Il m’avait pourtant prévenu que Calvin était son modèle. Mais à ce point….
Je crois que je vais m’offrir l’intégrale pour Noël.
En attendant l’imprévisible, vous savez.
Ca va mieux depuis. Ca ne me fait plus trop rien l’absence et ce genre de truc. En fait, c’est comme si j’avais d’autres chats à fouetter en ce moment. Et puis j’aime bien fouetter. Ca met du piment dans une vie passée à se prendre des vents. Des lapins moisis. Des machins sans valeur pour l’un et pas pour l’autre. Voilà. Je m’y suis habituée. J’essaie de ne pas regarder l’heure, pour ne plus me rendre compte du temps qui passe. Et comme ça c’est pas grave s’il ne vient pas me parler. Et même au téléphone, lorsqu’il essaie de retenir l’au revoir, ça ne me fait pas palpiter, ça ne me fait qu’attendre encore un peu plus qu’il raccroche et c’est fini. Ce sont des discussions inutiles, des choses banales auxquelles je n’accorde pas d’intérêt. Je préfère ne pas le voir plutôt qu’il devienne une de celles là. Banales et sans intérêt.
Pas vraiment envie qu’il régresse dans mon cœur. Mais c’est comme si c’était inévitable. A ma survie, tout du moins. A mon ascension, que je suis en train de mener avec mes associés de vie. Je voudrais pas faire couler le projet. Même si j’en rate pas une pour me mettre dedans. Ce n’est pas grave. Ca ne l’est plus. Je ne ressens plus la douleur.
J’aurais même envie de fêter ça, si seulement ça ne voulait pas signifier que tout ça n’existait plus à l’intérieur. Que c’était en train de s’effacer et devenir un truc vague et sans couleur. Un truc où même la perplexité est un mot trop fort pour décrire la sensation. Une émotion si banale qu’elle m’étreint le cœur de regrets, de déceptions, de phrases comme « la prochaine fois ce sera mieux ». D’un truc qui ne parle qu’en « prochaines fois ». Qui s’en remet encore au lendemain. Et en ses surlendemains indéterminés.
Ne suis-je donc destinée qu’à patienter ?
Commentaires :
Re:
Comme si de toute façon, personne n'allait jamais nous rattraper. Ni se retourner. Rien qu'une fois.
Oui, ça fait mal.
Delirium-Tremens
Comme si toi, d'un coup, tu faisais la morte, rien que pour voir, et qu'il disparaisse, normalement...
Moi j'ai déjà vécue ça, ça fait très mal au fond...