Ecrit le 02.05.08 à 18h40
Je ne sais pas. Je suis mal à l’aise. J’ai rêvé qu’il m’avouait ces choses d’une manière un peu blasée qu’elles ne m’aient pas parues évidentes. Pourquoi lui et pourquoi moi.
Il faut qu’il arrête de me dire qu’il a envie de me faire l’amour. Que s’il n’y avait pas ma réticence, il m’aurait sauté au cou depuis longtemps. Maintenant c’est ma faute. Maintenant c’est moi qui veut pas. N’importe quoi.
C’est pas moi qui ait une petite amie qui peut pas me voir en peinture.
En même temps elle a des raisons de. Mais moi je fais que me retenir, merde. Et j’ai vraiment pas envie de me retenir pour deux. Ni jouer à la fille de raison. Ce n’est pas mon rôle de lui faire la morale. Mais c’est pourtant bientôt ce qui va arriver s’il continue.
A moins que je ne m’agrippe à ses cheveux et le pousse contre un mur à lui manger ses lèvres qu’il a si pulpeuses. Ca dépend des jours. Il y en a certains où le contrôle m’échappe. Ceux surtout où il m’attrape par la taille, à tituber ensemble sur le trottoir. On n’a pas bu, pourtant. Je suis si saoule de sa présence. Tellement saoule, que parfois je me dis que je peux arriver à l’aimer.
Et d’autres où je l’entends m’exposer ses principes et intentions et où je pense que c’est impossible. Que je ne suis pas à la hauteur. Que je le décevrai un jour où l’autre, quoi que je fasse. Et qu’il partira sans se retourner, parce qu’il n’accorde aucune seconde chance.
Il est vraiment trop exigeant.
Après il me dit que ce sont des façons de parler. Que non, il ne va pas m’abandonner, la preuve, il est là. Que non, son pote ne le pensait pas, qu’en fait, il ne lui avait rien dit, que c’était lui-même qui avait pris l’initiative de venir me sermonner à sa place. Qu’ils ne vont pas passer leur chemin malgré ce qu’il est advenu de nous. Et toutes ces mains dans mon dos. Elles me poussent vers lui, inlassablement. Est-ce que je vais pouvoir résister longtemps ? Plus je le vois, et moins je pense tout ce que je peux écrire ici. Il me brouille, Eden. Je ne sais plus comment réfléchir. Il me reproche des trucs qu’il me force lui-même à reproduire le lendemain. Comme si la fuite, ce devait être lui et pas moi, dans cet ordre. Que ce devait être lui qui me laisse en attente, et pas l’inverse. Qu’il devait m’autoriser à faire les choses par moi-même. Quel paradoxe est en train de se propager dans sa tête ?
Et mon cœur, est-ce qu’il y pense ? Ces mots transperçants qu’il m’envoie, à quoi peuvent-ils servir ? Quelle est leur destination ? Moi ? Vraiment ? Mais pourquoi faire ? Dans cette situation, ils n’ont pas lieu d’exister, à part me faire me retourner seule dans mon lit. C’est son but ? Qu’il m’obsède ?
Comme c’est sadique.
Je n’ai même pas la force d’en penser quoi que ce soit.