Ecrit le 31.05.08 à 17h00
J’avais pas envie de rentrer. Je ne voulais pas voir arriver ce bus, je voulais rester là, à gueuler des chansons bidons, glisser sur cette feuille en plastique et monter sur l’arrêt de bus à chanter My Heart Will Go On et je suis le maître du monde. Je voulais continuer de croire qu’on était bien, mieux que toutes ces bonnes manières qui nous obligent à se diriger vers un toit pour dormir, un truc qui nous éloigne. Je voulais être avec lui. Rien qu’avec lui.
Il était minuit et demi. Comment a-t-on fait pour en arriver là ? Et dire qu’on sortait de partiel douze heures plus tôt. Il était question de prendre le car ensemble et puis. Ca a dérivé je crois. Il s’est acheté une grande barquette d’abricots et moi une double glace italienne pistache chocolat. On a monté ce parc par curiosité infantile et en deux secondes on s’est retrouvé en haut de Notre Dame à baver sur la vue, à poser des mots sur tout, sur le bonheur et les sensations. A regarder les appartements à louer et le voir s’exclamer :
-« Celui-là on serait bien dedans. »
On.
Comme pour le voyage en Italie. On.
Il y a ce putain d’On qui s’est installé entre nous. Comment ne pas me faire rêver ainsi ?
Certes, sa relation avec Priscilla ne va pas durer long feu, il l’a enfin compris. De toute façon il s’en est déjà trouvé une autre potentielle. A s’oser lui prendre la main sous mes yeux. En un sens c’est une preuve de confiance. Il sait que je ne dirai rien, il sait que je ne le juge pas sur ça. Quand juste avant on parlait de ses problèmes d’argent et je le taquinais :
-« T’as qu’à faire gigolo ! »
-« Et tu seras ma première cliente ! Non, en fait, ma seule. »
Je le regarde avec des yeux qui disent « Eden, tu vas trop loin ! » et il le sait, alors il rigole à plein poumons et me fait des grimaces. Et puis après, on parle d’amour à
Il me parle de musique, de mes chansons, de ce qu’il éprouve, de ce qu’il faut corriger.
-« Mais tes chansons, c’est toi. C’est vraiment toi, il n’y a pas de doutes. »
Et ça me touche qu’il soit venu m’écouter. Qu’il ait été derrière pour vraiment tendre l’oreille et pas les yeux. Jusqu’au bout qu’il ait été présent.
D’une certaine manière, je me sens touchée par Eden, quoi qu’il fasse.
Mais je ne suis pas amoureuse. Je m’en empêche, je ne dois pas. Surtout quand il me confie des choses telles que :
-« Je crois que c’est la première fois que je vais au restaurant avec une fille qui n’est pas ma petite copine. En un sens, ça veut dire que je mûris, que j’entre dans l’âge adulte, que je suis enfin prêt pour les relations d’amitiés homme/femme. »
Je l’ai arrêté. Il ne faut pas qu’il dise ça, ni qu’il le pense. Pas avec moi, pitié. Pas avec mes sentiments. Parce que.
Plus je le vois, plus je.
C’est trop dur.
Commentaires :
Re:
Très prochainement, dans les aventures Dinesques :
Les projets, les bousculades et du suspense!
Bon, je t'envois un mail.
Je dessine mes plannings de l'année prochaine. Je pense venir dans ta ville en novembre (te reste plus qu'à t'arranger pour que je puisse t'entendre! Enfin...)
Et puis ce putain de On. Surement pas vous. J'ai aiùmé le titre et le sous-titre.
Dine, sans article passé ne serait certainement pas Dine... :)
Re:
Disons qu'on a pas vu le temps passer...
En plus j'aime pas forcément chocolat pistache. C'est juste que la glace chez Jeff de Bruges ça ne se reffuse pas, peu importe le parfum.
Tu dessines des plannings? Déjà que si on m'en donne un tout fait, ça me rebute....mais peut-être que si tu mets des couleurs et des coeurs tout autour, ce sera plus encourageant. Je suis de tout coeur avec toi! Hip hip hip...
Hop?
(c'était nul)
Novembre. Arrange toi pour pouvoir venir jusqu'à chez moi oui! Au moins tu seras sûre d'y trouver un piano.
"Dine, sans article passé ne serait certainement pas Dine..."
Je crois que finalement, si je devais écrire au jour le jour, je n'y arriverais pas. Je me suis rendue compte que si je ne le faisais pas, ce n'était pas à cause de mon retard (maintenant facilement rattrapable), mais de ma pudeur. Prendre mon temps entre chaque transcriptions de ressentir me permet de prendre également du recul sur moi-même, et de plus facilement encaisser les situations.
stupidchick