Ecrit le 07.06.08 à 23h00
Je voudrais juste qu’il me serre dans ses bras, je crois. Peut-être que vivre ce genre de moments me fait bloquer ma vie quelques instants. En suspension, je l’imagine alors m’enlacer sans retenue et je ne pense plus au reste. Et le cours des choses n’existe plus que loin de moi. Je ne peux pas éclipser ce genre de moments. Là où ils s’arrêtent, mon esprit se crispe comme s’il était sur pause et il n’attend qu’une chose. Qu’on appuie sur le bouton play afin de reprendre pile là où l’image s’était figée.

Mais lui, est-ce qu’il y pense ? Comment va le cours de ses choses ? Et s’il rebroussait chemin à chaque fois qu’il arrivait aussi près du passage crucial ?
Moi, je mets sur pause. Lui, sur retour rapide.
Je voudrais me l’enlever du crâne l’espace de quelques heures. Mais j’ai l’impression de gaspiller du temps. Je ne veux pas rater mon heure. Je l’ai tellement fait autrefois. Je veux être prête à sauter sur l’occasion, destituée de cette peur de mal faire.

C’est de sa faute. Je faisais comme si ça ne m’atteignait pas, mais peu à peu la flamme a pris par ses mots et tous ses projets où il m’incluait. Il était tellement étonné que je réponde gentiment à ses avances humoristiques la dernière fois. Il a du me dire quelque chose comme « il s’est passé un truc dans ton cerveau ? » qui m’a fait réaliser que….il ne le sait peut-être pas. Peut-être qu’il croit encore que je n’ai pas envie de lui. Pourtant, je ne cache pas bien mon jeu.
C’est probablement juste plus facile pour lui de penser que je ne veux pas.
Alors, il n’aurait plus de questions à se poser sur nous deux.

Mais il m’a vraiment donné envie de partir en Italie avec lui. C’est mal de me faire espérer à ce point. Surtout quand ma petite voix intérieure, celle qui ne se trompe que très rarement, ne cesse de me souffler : « Il dit ça sans vraiment le penser, sans être sérieux. Ca va être oui oui oui jusqu’à la fin, là où tu voudras prendre les billets et qu’il t’annoncera que ce n’est pas raisonnable, qu’il n’a pas le temps, ou qu’il n’a pas d’argent. »
Je me rappelle de ses :
-« J’ai envie de tout claquer, de rentrer chez moi, prendre mes valises et te dire : viens on s’en va, n’importe où, quelque part, où tu veux... »
Ca sonne si fort dans mes oreilles. Moi aussi, je l’aurais suivi n’importe où, je crois. Juste côte à côte dans la rue, et nous regarder dans le reflet d’une vitre aurait confirmé mon choix. Je commence à l’aimer. Un peu.
Ou pas. J’en sais rien.

J’essaie tellement de ne pas tomber dans le piège qu’au final, je n’ai de véritable discernement sur rien. Je me floue moi-même pour ne pas souffrir. Mais j’ai mal. Ne pas vivre les choses jusqu’au bout me procure un certain malaise intérieur.

Les caresses des autres n’ont pas cette intensité qui parcourt mon corps quand nos deux êtres se frôlent. Alors, serre moi fort, s’il te plait. Fais moi imploser.

Eden, je suis désolée. Tellement.
Je m’en veux de ne pas être celle qui pourra te dire non, celle qui t’aurait changé de tes habitudes. Je m’excuse de ne pas être celle qui aurait pu se passer de toi, mais être heureuse à tes côtés. Je m’en veux parce que j’aurais vraiment voulu être celle là.
Mais je suis comme toutes les autres. Dépendante. Attachée.
Tombée sous le charme.

Je vais encore me blesser les genoux.