Ecrit le 04.10.08 à 01h10
A un moment donné, entre deux morceaux, il s’est levé de sa chaise et à pris ma main pour danser en carré, un tango argentin. J’étais en chaussettes, j’avais peur qu’il ne marche de ses grosses patasses sur mes petits doigts de pieds qui n’auraient pas supporté le choc. Mais j’ai glissé avec lui sur le carrelage, un cours instant. Il m’a alors soufflé :
-« Eh bien tu vois, tu sais déjà ! »
Et on s’est remis au travail.
14 heures aujourd’hui. A écouter, réécouter, changer les motifs, les intonations. A devenir fous, faire des phrases désordonnées, des lapsus révélateurs, mélanger les syllabes. A rire pour rien. Parce que je crois avoir trouvé mon maître en la matière. Mon professeur de folie.
Partir au quart de tour et dire n’importe quoi.
Ce midi, à la cantine, je regardais son visage. Ses dents écaillées, ses traits tirés, sa peau fragile, sa minceur. Je me disais que je nageais en plein délire lorsqu’il me parlait de son ex et de ses sentiments, lorsque je voyais ses yeux m’indiquer le poids des années et de l’expérience, je me disais, Dine, à quoi t’as pu penser enfin, il a besoin d’une vraie femme. Et toi d’un pas encore homme. La seule paire que vous pouvez faire, c’est avec vos dates de naissance. C’est tout.
Ce soir, en me baladant dans la nuit avec nos dernières chansons dans le mp3, je me disais que j’avais de la chance que ce soit lui. Et qu’en même temps, je n’aurais pas forcément accepté de travailler de la sorte avec quelqu’un d’autre. Parce que c’est Nero. Parce qu’il comprend ce que je veux, parce qu’il mène mes utopies plus loin. Jusqu’à leur réalisation. Je suis dans un rêve qui prend forme. C’est dingue. J’ai pas envie d’en sortir. Je suis trop bien, bercée par toutes ces mélodies que j’ai osé imaginer, et les siennes qu’il invente sur le fil, parce que c’est facile pour lui de me faire rêver d’autant plus fort. J’écoute son coup d’archet et je souris parce que ça me rappelle qu’il me donne un million de choses sans rien attendre d’autre de moi que le partage. Ses petites erreurs et précipitations, cette façon de toujours vouloir trop en faire, ça me rappelle ses blagues pourries et leur chute merdique. Son excessivité masquée par l’intelligence et l’adaptation à tout propos. Nos phrases filent sur une autoroute et parcourent des distances incroyables en seulement quelques secondes. En seulement quelques secondes, il me permet de concrétiser toute une vie d’espoir et de musique.
Petit à petit, on fait des pas énormes.
Des pas qui nous rapprochent l’un vers l’autre.
Commentaires :
Re:
Et je ne te dirai pas que c'est pour très bientôt, alors. ;)
ecilora
Et puis d'être dans un rêve, ça doit être assez génial. Je pense...
Non mais c'est bien gentil de nous parler de ce que vous faites mais... (je le dirais pas! ^^ Mais je le pense trèèèèèèès fort! :D)