Ecrit le 21.11.08 à 00h25
Quand je comptabilise, je réalise alors que c’est mon 5eme concert. Ca commence à faire pas mal pour le même groupe. Et je ne compte même pas ceux fait avec le groupe à Maro. Sinon, on devrait parler plutôt en dizaine. Wow. Si je vais à Lille, je les verrai deux fois, ce qui fera 7.
7 fois groupie de Gemey.
On avait dit qu’on n’emploierait pas ce mot, je sais. Mais bon, de l’extérieur, c’est un peu ce que je suis. Même si c’est lui qui me serre dans ses bras. Même si c’est lui qui retient ma main pour que je reste. Même s’il me dit « tu fais comme tu le sens » lorsque je m’éloigne pour partir finir la soirée avec les autres. Oui, je ne suis pas la meilleure des groupies. Je ne suis pas vraiment gentille non plus. Et mes blagues sont grinçantes.

Il n’empêche qu’il m’a laissé de la place et attendu dans son sommeil en m’ouvrant ses bras lorsque je suis revenue me blottir sous sa couette. Il faisait froid, mes jambes étaient glacées. Ce n’était pas très grave. Le lendemain matin on s’est étouffés très fort l’un contre l’autre avant de se lever. C’était un au revoir qui n’en était pas un. Je ne comprends pas sa manière gratuite de donner. Elle est si en décalage avec le reste, les autres. C’est ce qui m’étonnera toujours chez lui. C’est ce qui fera que j’aurai toujours du mal à ne pas prendre ce qu’il m’offre, avec son sourire de gars pénard et sans problème. C’est vrai, c’est pas lui le problème. C’est moi. C’est moi qui me perds. Qui veut élargir mon champ d’horizon tout en sachant pertinemment que je ne sais pas m’orienter. Je vais le revoir à Lille. Est-ce qu’il gardera le sourire ? Même quand mon regard se tournera vers les autres ? Même quand je déciderai d’en apprendre un peu plus sur eux ? Quand je ne serai plus sa poupée de lit, sa groupie. Est-ce qu’il voudra toujours me garder ?
On ne discute plus vraiment. On a juste des petits gestes d’attention l’un envers l’autre.
Ca ne me suffit pas, vous savez.

Je préfère encore être libre et sans attache. Ca fait 3 ans. Mais on en a jamais réellement parlé. On se rejoint de temps en temps, et on en profite, c’est tout. Des fois, on reste seulement côte à côte. Sans savoir pourquoi. Ca me met mal à l’aise. C’est tellement simple, et en même temps, ça n’a pas de sens. J’aime l’absurde mais dans l’humour uniquement. Qu’est-ce que j’fous là. C’est sûrement une perte de temps. J’arrive pas à être sincère. Quand je suis là bas, quand je suis avec lui, avec eux, je suis juste enjouée. Adolescente. J’ai juste envie de sautiller partout en riant à gorge déployée. J’ai envie qu’on s’approche de moi et qu’on me pose des séries de questions. Parce qu’alors, ça me rappelle une multitude de souvenirs. De ces lieux et gens qui m’ont marquée. De cette époque qui me paraît soudain belle et plus si dépravée. J’ai qu’à faire un remake en mieux. Et pendant que je m’attarderai à recréer cette ambiance qui n’existe plus, je laisserai avec dédain tomber en lambeau les derniers morceaux de ma vie du présent. J’aurais au moins trouvé la merveilleuse excuse pour le faire…