Ecrit le 13.01.09 à 02h05

J’ai encore envie de pleurer. Je me mens définitivement. J’écoute ses musiques mais ça ne passe pas. J’ai les images qui se plaquent dans ma cavité crânienne à chaque pulsation rythmique, à chaque vibration, élan émotif que peut me procurer la voix sensitive de Seu Jorge. J’ai Rom entre chaque note de musique. Et aucune envie de l’expulser. J’ai l’envie de vivre avec lui, et pas qu’à l’intérieur. J’ai énormément envie. Si seulement la force de mon désir avait la faculté de se matérialiser en outil pouvant servir l’amour. Si seulement ça ne servait pas qu’à me ralentir, qu’à freiner mes pas pour sans cesse me retourner et douter. Est-ce que je l’attends ? Est-ce qu’il m’attend ? Est-ce que l’on s’attend chacun dans notre coin mais qu’on n’est pas sur le même chemin, qu’on s’est bêtement trompés, comme des débutants ? Comme des paumés.
Je me fais des films.

C’est juste que je repense à certaines de ses phrases intimes, ses petites taquineries que j’ai honte de prononcer ici. Son regard, sa tête contre la mienne. Nos deux corps dans le fauteuil. Mon cœur qui s’affole, comme la première fois. Je relis ses mails et je me rends compte :
"Je commence à être exigeant et ne plus prendre les gens usuels comme ils sont. Mais on en avait parlé lors de ta venue de ce filtre dans les relations, les choix qui s'affirment et qui nous écartent des gens... à creuser."
Je viens de l’écrire dans l’article précédent. Je viens juste de comprendre. Etre exigeant. Ce que c’est.
Et pourtant.

Avec Rom j’ai juste envie. Infiniment envie. Ca m’empoigne si vous saviez. En même temps que la musique. J’ai ces larmes au bord des yeux comme si j’étais triste. Mais il n’y a rien. Ce grand vide iremplissable. Tellement que j’en invente des mots. Pour combler le manque, les sensations qui ne se transmettent pas, qui se jettent en l’air et qui retombent lamentablement sur le sol, à défaut de n’être parvenues à toucher quoi que ce soit. C’est moi qui suis touchée. C’est le retour gagnant qui n’arrange personne. J’ai ces images qui ne cessent de me hanter. C’est si douloureusement doux. Je ne peux pas lui en vouloir. C’est moi, je le sais. C’est ma faute. C’est ce qui me fait pleurer des sanglots invisibles. Inexistants. Comme notre histoire ou son but. Je voudrais tellement te porter dans mon cœur. Je voudrais tellement que tu me soulèves et me fasse tourner dans l’air pour qu’il devienne un peu plus respirable. Parce que sans toi ça n’a pas de sens. Définitivement.

Mais c’est pas comme si tu n’étais pas là.
C’est simplement que tu n’es pas là où je voudrais.