Ecrit le 21.01.09 à 02h00
Sur le clavier je cherche tes doigts. J’aime que l’on se croise lors d’un quatre mains. C’est alors un peu plus que de la musique, c’est de l’attirance. J’empiète sur ton terrain et tu te laisses faire, l’ambiance s’y prête peut-être, peut-être est-ce juste à cause des notes. Parce qu’elles sonnent étonnamment joli lorsque l’on est tous les deux, à faire mumuse comme des gosses sur les touches noires et blanches.
On se l’est finalement fait ce lever de soleil sur la mer, elle était un peu plus loin que prévu et on avait deux jours de retard, mais qu’importe. En haut de cette colline, au milieu de la ville, il y avait des chevaux et à perte de vue, la fumée d’un grand incendie. Le froid sous les couettes. Les cailloux que tu déplaçais un à un pour marquer ta trace sinueuse. Blues. J’aurais envie parfois vraiment que l’on s’endorme l’un contre l’autre sous ce ciel qui peu à peu prend de nouvelles couleurs. Elles sont flashy. A l’aube, elles sont bleues vertes et jaunes. Des couleurs vives mais froides. Je ne sais pas comment t’approcher.
Je veux juste te serrer dans un grand silence, c’est tout.
Je l’ai déjà expliqué ici, tu n’es pas fait pour moi. Ton sourire est trop mélancolique. Et je sais que j’ai tendance à aimer me laisser bercer par ta tristesse et ton mal-être profond. D’une certaine manière, ça me réconforte. Je me sens utile et à la fois comprise. On peut plonger ensemble. Ou je peux être celle qui te jette la bouée de sauvetage. Mais quoi qu’il en soit, bien que j’aie des alternatives, toi, dans tous mes schémas imaginaires, tu plonges. C’est comme ça. C’est ce que je ressens.
Tu ressembles à As.
Tu as sa gentillesse, son côté hors limites, son air ailleurs. Son regard qui te dit qu’il n’est pas là où il voudrait être, qu’il n’est pas ce qu’il aimerait être. Qu’il n’est pas. Sa manière de combattre l’injustice en s’autodétruisant. Sa façon de tout prendre de la vie et de ne rien en faire. Blues, tu as en toi la part d’As qui me fait du mal. Qui me rebute.
Alors même si tu me plais, tu comprends que je ne puisse pas.
J’en ai envie pourtant. Je dirais même qu’en ce moment, ma tendresse, je ne veux la donner à personne d’autre. Elle est pour toi. Mais tu es trop timide. Tu ne sais pas comment gérer, alors tu penses à autre chose. C’est pas plus mal tu sais.
Peut-être qu’un jour je te donnerai ce qui te revient de droit.
Pour l’instant, on peut rester comme ça. Hésitants. Enjoués.
Comme des gamins qui ont fait des bêtises.
Sauf qu’avec toi les bêtises ont un rythme trop soutenu. Je ne peux pas suivre, et je n’en ai ni le désir ni le courage. Tu vas trop loin. Tu me fais encore crier de peur, de nerfs, d’excitation face à ce qui ne tient qu’à un fil. Tu es dangereux. Tu es inconscient.
Tu es celui qui plongera sans aucune alternative.
Commentaires :
Re:
Un six mains ce serait marrant, y'aurait plein de choses à partager. C'est tellement drole je trouve de se répartir et de s'intervertir les touches noires et blanches.
Gros bizoux.
Re:
Moi aussi je joue un peu de mon coeur sur les touches noires et blanches de mon piano, et je m'envole un peu plus loin.. J'aime me laisser porter par la musique, sentir le piano vibrait sous moi au rythme de mon coeur et de mes sentiments. J'en fais moins et ça me manque. J'aimerais composer, j'aimerais savoir par coeur tous mes morceaux que j'ai, pour, où que je sois, dès qu'un piano est là, pouvoir faire rêver les gens et toucher leur coeur.. Pour l'instant mes doigts ne savent que des petits morceaux par coeur, et déjà, les gens sont touchés..
Encore une fois, j'aimerais. Alors pourquoi je ne le fais pas à la mesure de mon reve?... Je crois que cette année, je sors beaucoup, je privilégis les amitiés, les fêtes, les constructions de grands projets.. au dépend de mes réalisations personnelles. Je me grandis avec les autres, je me grandis en vivant, en me laissant porter par le vent, en riant, en discutant, en étudiant la psycho. Je me grandis en donnant. En retransmettant aux enfants, dans des imaginaires et des grands jeux. Dans des discussions. Et je crois que mes rêves de peintures, de piano, d'écriture, de chanson, de guitare, ces rêves passent après..
Et j'ai envie de leur redonner leur place, j'ai envie de leur laisser la place, de me prendre du temps que pour eux.. J'aimerais. Dans les jours qui arrivent. Peut-être. Je vais essayer.
Et je te dirais. Si j'y arrive.
Un huit mains alors?
T'as qu'à faire ce qui sort de toi instinctivement. Tu poses tes doigts et tu joues, tu dictes rien, tu laisses faire tes doigts juste. Tu improvises. Apprends à improviser et alors t'auras plus qu'à t'amener toi devant un clavier, et rien d'autre.
Si ces rêves passent après, c'est qu'ils sont moins important. Ce qui compte, c'est ce qui est important, réellement important pour toi, ce que tu sens que tu dois faire. S'il y avait une chose que tu aimerais réaliser dans ta vie, quelque chose peut-être de grand ou d'utile, ce serait quoi? C'est cela qu'il faut parvenir à saisir. Quand je dis saisir, c'est à bras le corps, carrément. Et pouvoir donner de la substance à ce rêve là.
Dis moi si t'y arrives. :)
LiliLou