Mangakadine - Je le sais. Mais c'est ce que je ressens.

Je le sais. Mais c'est ce que je ressens.

--> Hors du froid et du temps

Ecrit le 23.01.09 à 14h05
-"Tu m’as manqué."
Serrés l’un contre l’autre à trembler sous la pluie. Le ciel rouge violet, le froid jusqu’aux pieds il est cinq heures du matin. Dans la cour devant la grande maison on doit chacun rejoindre nos chambres respectives, alors on reste immobiles, enlacés, de plus en plus trempés et grelottant. Nos pas nous font tourner comme un slow, c’est à cause du froid transperçant. « tu m’as manqué » Qu’est-ce que ça voulait dire ? J’étais là pourtant. Est-ce que ça pourrait avoir la signification de « tu as manqué à ma vie, jusqu’à présent » ? Ce serait si romantique.

Cette situation, ça l’était.
C’était beau. Le paysage, l’air humide et envoûtant, le son des gouttes sur la toiture semi opaque, juste tous les deux. L’ambiance si tranquille du sommeil des autres, à poings fermés. Fixer en silence les lumières de la nuit, c’est sur, on n’avait jamais regardé l’endroit de cette façon là, auparavant. C’est parce que je suis dans ses bras. Ca prend une autre dimension. Timide. Je lui souhaite de trouver son but et la chose pour laquelle il aura envie de se lever chaque matin, et les matins suivants. De tout cœur. Je lui murmure. Parce que je tiens à lui, et qu’il mérite d’être heureux. Je suis contente de t’avoir rencontré, Blues. J’aime notre musique. J’aime ce qui sort de nous deux. C’est pur, naïf et ça fait sourire. Personne ne s’y est trompé. Ils l’ont peut-être même su avant nous. Les inconnus nous mariaient dans la rue. Nous posaient des questions. Incongrues sur le moment.

Nos lèvres qui se touchent au ralenti. Elles réchauffent mon visage, doucement. C’est ta tendresse maladroite. Ca ne m’étonnerait pas que tu ne saches pas comment m’aimer. Néanmoins, autant que moi, tu voulais rester là. Même si tu tremblais de tout ton corps. C’était le froid, uniquement le froid ? Le vent qui balaye les arbres. Est-ce que je t’ai forcé la main ? Tu es tellement pudique. Ca me plait. Comme ça, on prendra le temps. Sans se presser, on fera des rapprochements, on ne se bousculera pas, on ne dira rien, on laissera faire les situations, les heures passées à discuter, les minutes que tu prends dans la nuit à m’observer. Qu’est-ce que tu vois ? Il fait trop sombre. Tu as vu mon sourire quand tu caressais mes joues ? Tu ne devais pas. Je dois te prévenir.

Je t’utilise, tu sais. Mon affection à ton égard. Elle est là pour combler un manque. Elle arrive dans un creux qu’on t’a chargé de remplir. En dehors de ça, je n’ai rien. Egoïste. Je ne me sens pas capable de te soulever, de te soulager. De te rendre heureux. Parce que moi-même, je ne sais plus vraiment.

-« Je me sens tellement seule. »
-« Dine, tu es entourée de gens qui t’adorent. »
-« Je le sais. Mais c’est ce que je ressens. »

Ecrit par Dine, le Jeudi 9 Avril 2009, 02:20 dans la rubrique Actualités.

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Commentaires :

passionnee-par-les-reves

14-04-09 à 01:15

Longtemps que je n'étais pas venu Dine. Il est superbe cet article. J'ai l'impression qu'il va aussi doucement que le temps que vous prenez tous les deux ,et si tu savais comme c'est apaisant.

On se sent souvent seul alors qu'on est entouré. Mais au fond, ce n'est pas toujours la présence des autres qui nous fait nous sentir entouré ou non. Enfin je crois.

Tu viens quand à Paris???

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