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Le matin, la lumière
--> Le soir, la beauté
Où suis-je? Ici sonne bizarre. Des motifs partout qui ne s'accordent pas les uns aux autres. Des fleurs, des frises, des quadriages, du bois, du satin, des miroirs, du doré... C'est écrasant. Puis en même temps, on s'y fait. On ne remarque plus vraiment, les papiers peints de grand-mère mêlés à l'ostentatoire rococo d'un style décrépi. Dehors, c'est la jungle. C'est la petite bête contre la grosse, tout le temps, la course contre les quatre roues, contre le vent, les regards pervers. Les prières à trois heures du matin. Les parties de tarot, les batailles navales qui forment un coeur avec les missiles touchés et coulés.

Touché-coulé, ce pourrait être le mot. Celui-là même qui revient sans cesse à ma bouche mais qui reste coincé en travers de ma gorge, serrée par l'émotion. La peur de ne pas assez le penser. Alors on radote, on redit toujours les mêmes phrases et exclamations et à force ça n'a plus aucun impact. Se perd la beauté des premiers émois, on en devient juste niais. Pourquoi est-ce que ça ne sort pas? Pourquoi ai-je si peur de cette situation, comme si auparavant j'avais été traumatisée, alors que non, bien sur que non, au contraire, c'est toujours moi qui suis allée vers, en premier, c'est toujours moi alors pourquoi? Pourquoi ces mots là je n'ose pas les avouer?
Je veux un truc encore plus grand, encore plus fort, je veux être au sommet et que je puisse le crier au loin, et que ça résonne dans un périmètre énorme, un cataclysme, un chamboulement qui emporte tout avec lui et qui révolutionne. Tu sais, comme si il y avait un avant et un après. Après cette phrase là.

En réalité. C'est sorti tout seul ce matin en même temps que mes sanglots. Pouf, l'abcés qui crève et Dine avec. Dilatée dans les draps. Je voudrais tellement m'approcher que je voudrais me fondre, rentrer dans lui en poussant de toutes mes forces et comme ça on n'aurait plus à faire la distinction entre la partie de lui et celle qui m'appartient. J'aimerais qu'on ne fasse qu'un mais en même temps je voudrais être loin pour pouvoir le regarder. Dans tous ces gestes et expressions l'observer, le décortiquer, le dessiner, tout le temps, être spectateur émerveillé de sa présence. Je voudrais être dehors et dedans. L'avoir et l'être sous tous les angles. Parce que.

Quand on aime quelque chose on ne cesse de s'exclamer, un beau paysage, une belle musique, un plat bien mitonné... Si on pouvait le montrer à la planète entière ce serait comme un devoir pour nous, un cadeau qu'on fait aux autres, pour peu qu'ils ne ressentent qu'une infime partie de ce qu'on a ressenti ce serait déjà quelque chose de démentiel à vivre. On aimerait que tout le monde sache à quel point et participe à l'émerveillement. Quand on aime quelque chose on ne cesse d'en parler, à toutes nos connaisances, et quand on rencontre quelqu'un de nouveau, on lui en parle aussi, pour qu'il sache. On lui dit waw, t'as vu, t'as vu ce que c'est beau, c'est magnifique, c'est incroyable n'est-ce pas, n'est-ce pas unique, toi aussi, t'en penses quoi, qu'est-ce que t'en dis, tu trouves ça beau toi aussi? Quand on apprécie vraiment quelque chose c'est cet élan qui nous vient.

Et quand on aime quelqu'un?


Ecrit par Dine, le Mercredi 29 Avril 2009, 19:28 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

LiliLou
LiliLou
30-04-09 à 13:39

Pourquoi tu pleures si tu aimes ?

C'est vrai que quand on aime on a tendance à observer, détailler, décortiquer cette personne qui nous fascine dans les moindres recoins de ses gestes, attitudes, habitudes, pensées =)
Enfin pour les vrais amoureux romantiques.

ça me fait passer aux mamans et aux papas avec leurs tits bébés qui ne voient que lui, ne parlent que de lui, ne vivent que par lui l'espace de quelque temps tellement ils sont émerveillés. L'amour c'est un peu ça.




 
MangakaDine
MangakaDine
09-05-09 à 00:37

Re:

Parce que finalement, un tel aveux, c'est un peu déposer les armes. Dire, c'est bon, t'as gagné, je me résigne. Je me résigne à ne plus trouver de faux prétextes et nouveaux mots à mes sentiments.
Alors on aime et on pleure parce qu'au fond on s'est pas mal débattu, et qu'à présent vient le soulagement. On respire.

Après, quand à savoir si cette manière d'aimer est réservée aux seuls romantiques....
J'aime à penser qu'en réalité c'est la chose la plus naturelle qui soit.