Ecrit le 11.02.09 à 01h40
"J’aimerais que tu t’endormes avant moi, comme ça je pourrais te regarder dormir."
"Serre-moi dans tes bras."
Se plaquer contre les murs en crépi et se coincer des branches dans les cheveux. S’empoigner, se faire tourner, lâcher les casques de moto par terre parce qu’on tremble d’émotion, hors de tout contrôle.
Je me suis trompée.
Je retire ce que j’ai dit.
Ce n’est pas constructif, c’est destructif. Ca fait plus de mal que de bien. Ca fait. Un vide quand il n’est pas là. Et un vide plus grand quand il est présent. Parce que, on veut plus, plus, encore. Mais est-ce qu’on peut fondamentalement se combler.
Il ne sait pas où il va. Et les paumés ça me fait trop souffrir. Je ne sais pas recoller les itinéraires déchirés. Tout est en miettes, éparpillé bien au fond de son être, mais je n’ai pas le bras assez long. Non. J’irai pas le sauver. Même si j’en crève d’envie. Ce serait un suicide collectif et jai pas l’âme d’une extrémiste sentimentale, enfin je crois pas l’avoir. Alors pitié.
Pas cette fois.
Je veux juste le voir sourire. Je veux juste qu’il me dise encore une fois qu’une journée sans moi c’est bien trop long. Qu’on ferme les yeux ensemble seulement quelques secondes et qu’on les rouvre le jour déjà levé, comme par magie. Un truc simple et naïf.
Mais pas malsain.
Tout sauf ça.
Parce que ça, ça bouffe toute motivation. On tourne en rond pensant se chercher et on n’avance plus nulle part. Alors on se perd. On fait plus rien. On n’entend plus personne. On désire juste quelque chose qu’on n’aura jamais.
Blues, s’il te plait, pas cette histoire là.
Je vais finir par te la jeter la bouée à la mer, mais je serai plus là pour te remonter, t’entends. Je te redoute. Au moment où je te tendrai la main, tu tireras plus fort. Parce que tu n’avais depuis le départ aucune intention de te sortir du trou où tu t’étais enfoui. Enfui. Je ne cautionne pas. Laisse moi. Ne pars pas. J’ai besoin de toi.
J’ai besoin que tu me consoles. Que tu me promettes.
Tout ira bien, dis ?
Hein.
Dis le moi…
J’ai peur.
Commentaires :
Re:
Bon, le problème c'est que t'écris trop et que du coup il me manque de mots pour te répondre...! ;)
Ce premier paragraphe de ton commentaire, j'aurais pu littéralement l'écrire.
J'oscille souvent entre les pleins et les vides. C'est comme si cette limite entre les deux, c'était un fil en suspend et que j'étais funambule. Un coup je me sens sereine, un autre l'amour déborde et alors c'est le grand écart des sentiments. Mais ce n'est jamais négatif, finalement. Parce que ça se résoud toujours. Parce qu'il y a l'envie de faire de son mieux.
Bisous bisous!
Re:
J'oscille moi aussi entre les pleins et les vides, c'est à n'y rien comprendre. L'équilibre est toujours à trouvé et nous ne sommes pas loin d'un dérapage et d'une impression d'étouffer. Alors se poser. Prier. Demander à la source de la vie de nous donner son Amour. respirer. Vivre. Et repartir. Plus fort. Plus serein. Et puis le revoir, et là, se laisser remplir son réservoir d'amour à ne plus se lacher des yeux et à tourbillonner, encore, encore. On ne va plus se voir pendant deux mois. Et, byzarrement, ça ne me fais pas peur. J'ai envie d'avoir confiance.J'ai envie de tester la force de notre amour. J'attends presque ce moment. Pour prendre du recul tu vois. Prendre de la distance par rapport à ce bouleversement dans ma vie. Ce sera une si grande joie quand on se retrouvera. Et puis, peut-être, le début de notre histoire. Ou la suite. Mais peut-être le début de notre histoire ensemble. Vraiment. Même si on est ensemble plus que jamais, chaque fois un peu plus, bien plus que de nombreux couples je pense. S'embrasser, là, tendrement, fort de cette attente. Oui, ce sera peut-être le moment après l'été. J'aime cette liberté qu'on se donne.
L'envie de faire de son mieux. Et cette force qui nous pousse toujours plus haut. Toujours. Vers plus de vie, plus d'amour. Toujours se tourner vers le soleil. Ne jamais oublier qu'Il est là, même si les nuages le cachent, parfois. Je te promet, aujourd'hui ça allait pas fort, sans trop savoir pourquoi, cette boule au ventre et je remettais tout en cause. Et puis à force de prières, d'éclat de soleil, de sourires, et de le revoir, ce soir, j'ai le coeur en éclat de joie. Je n'ai plus cette peur angoissante de l'avenir, cette incertitude, cette fuite des responsabilités. Non, j'assumerais jusqu'au bout tous les chantiers dans lesquels je me suis engagée. J'assumerai. Concrètement. A bras le corps, à plein poumon, comme pour les reves que tu me disais de concrétiser. Ils sont là ces reves. Ces projets qui engagent d'autres et qui me dépassent. D'habitude c'est dans l'autre sens, non? D'abord ses projets personnels puis ceux à plus large portée? Même si ils peuvent se recouper. Mais je m'épanouis dans mes projets, ils touchent les enfants et les jeunes, et ils embarquent des adultes aussi, et c'est pour plus de vie, plus d'amour, un autre fonctionnement pour répondre mieux à des besoins.
Ma vie est en chantier.
Même mon avenir est à l'état d'ébauche.
Mais mon présent est un pur bonheur. Et je crois que c'est la seule chose qu'on ne vivra jamais. Parce que si on vit dans le futur, on est pas près de vivre vraiment, et on risque d'être en attente toute sa vie. En attente d'un bonheur dont on s'aperçoit après qu'il a été dans la construction du projet, dans le chemin parcouru, et non forcément dans le but final, ou pas que. Encore heureux. Un tableau n'est beau que fort de beaucoup de coups de pinceaux donnés. Et le résultat dépend de l'amour mis dans chaque geste, et de la lumière qui en résulte.
Re:
On s'aime tellement plus à chaque fois que l'on se retrouve.
Y'a peut-être cette impression de perte des premiers jours. Parfois elle dure. Parfois au contraire, on se sent bien. Ca permet de se retrouver soi-même, aussi. Quand on est tellement à l'autre, on oublie que nous aussi on a des besoins. Enfin, toutes les histoires ne sont pas comme ça.
Oui, le recul, la distance, c'est nécessaire.
Quelles étaient ces angoisses dont tu parlais cette nuit là? Et ces chantiers entamés?
L'avenir est une ébauche pour tout le monde.
justaimer
Oulala, encore elle! (bon, tu me dis si tu veux plus de harcelage!^^). Juste que je te comprend. Je crois. Un tout petit peu."Parce que, on veut plus, plus, encore. Mais est-ce qu’on peut fondamentalement se combler". Je crois, il me semble, que l'autre ne pourra pas nous combler dans notre soif d'amour immence et absolu. Moi aussi parfois je crève d'envie de l'embrasser, le serrer dans mes bras, toute la nuit, toujours. Fusion. Et pourtant on a fais ce drole de choix-bizarre je l'accorde- d'attendre. Encore. Avant de s'embraser le coeur et le corps. Et, bizarrement, ça me fais du bien. Parce qu'il y a moins ce vide. Cet envie d'absolu, de désir incontrolable. Et ça me donne envie de plus respecter son corps, chaque parcelle de son corps, de le regarder avec désir et respect. Il ne m'appartient pas. On est libre. Définitivement. Même quand on se sera choisit pour la vie. Sans s'emprisonner. et je me sens respectée, aimée. Chaque geste qu'on pose est plus empreint de cet amour, qui apprend à se donner avant de prendre. Qui apprend que l'autre n'est pas la source de la vie ou de l'amour, (pour moi Dieu est cette source d'Amour immence qui peut me combler) mais que l'autre est là pour construire un amour, et vivre ensemble de la joie.
Et cette liberté veut dire que c'est à l'autre de choisir de vivre, et nous, on est impuissant. J'ai vécut ça avec mon père. Je le regardais coulée, impuissante. Juste présente. On l'entourait de notre amour. Mais pas de l'assistanat. Un amour qui le mettait en face de ses propres responsabilités. De sa vie entre ses mains. Et il a choisit de vivre, au bout de sa déprime.