Ecrit le 12.02.09 à 18h00
Trois heures entières entre le premier et le second étage à s’égarer seuls entre quatre murs, entendre les gens descendre et s’en aller un par un au fil de la nuit dans la cage d’escalier, sans nous voir, nous remarquer. A se faire valser dans ce cube étroit, Blues et moi c’est toujours un peu plus fort à chaque fois, un peu trop. On sait jamais plus où on est, alors on éteint les lumières et on s’assoit dans le silence, et c’est le vide. Un gouffre qui aspire. J’ai la peau sèche qu’il m’ait trop embrassé. On est sorti de cet ascenseur il était quatre heure et demi du matin.
Il doit être parti en Espagne à l’heure qu’il est. Avec rien. Juste l’envie de ne pas rester ici, je suppose.
Je ne peux pas lui en vouloir. Qu’il dise toutes ces choses qui s’envolent ou qu’il ne pense pas aux répercutions de ses actions. Il vit le moment présent par succession et non déroulement. A chaque fois c’est un nouveau présent qui efface le précédent. De nouvelles envies. De nouvelles phrases. Il est sincère. Il ne pense pas à mal. Il croit en ce qu’il dit, mais il croit sûrement en beaucoup trop de choses à la fois.
C’est épuisant.
Ca me retombe dessus, de toutes sortes de façon.
Je ne peux pas lui en vouloir, vraiment. Il suffit qu’il me serre dans ses bras. Et mon cœur bat comme si je n’avais plus d’existence. Comme si je n’étais plus qu’un battement et une respiration. Saccadée. Comme si ce n’était plus ni lui ni moi mais juste. Le présent, oui. Sans avant ni après. C’est ça.
Ce gouffre qui t’aspire.
Commentaires :
Re:
Le jour où tu as écrit ce commentaire, j'ai aussi lu Twenty, et ça m'a fait du bien, va savoir pourquoi.
Prends soin de toi aussi.
Art-Orange-2004