Ecrit le 25.03.09 à 11h35
Je ne me reconnais plus dans les gens que je lis. Je me sens loin, décalée et heureuse. J’ai parfois envie de crier non, c’est pas comme ça que ça fonctionne. Laissez faire, n’attendez rien. Ne demandez pas plus, vous avez déjà trop et vous ne savez quoi en faire. Vous ne vous rendez pas compte que les artifices, ça ne fait pas le sentiment. Vous voulez ressentir mais vous ne prenez pas les bons ingrédients. Je l’ai compris, oui, j’ai enfin compris. Le truc le plus simple qui existe est ce qu’il y a de plus fort.
Je pense forcément à Blues. Je ne sais pas vraiment ce qui m’a attirée vers lui. J’étais bien toute seule, j’étais dans l’exigence. C’est moi qui ai fait le premier pas. Ce n’est pas un hasard. Sans le savoir j’ai pointé du doigt l’être qui remplissait les critères de mes bonnes résolutions. Ce n’est pas la première image qu’il donne, ni la deuxième, c’est bien plus profond. Néanmoins, les hommes de mon passé et de mon présent me parlent de lui. « Il est doté d’une brillance » « Il est vraiment touchant » « Si ça avait été un autre, je n’aurais sûrement pas accepté de te voir avec quelqu’un » C’est bizarre, je ne demandais pas d’encouragements, mais tous viennent me féliciter ou me dire du bien de Blues, d’eux-mêmes. C’est étonnant.
Blues a un cœur énorme, une joie de vivre, un amour qui déborde. Il est vrai. On ne peut pas détester quelqu’un de vrai, même si on a les arguments pour. Voilà pourquoi tout le monde l’adore, voilà pourquoi il fait du bien à son entourage, juste en étant là. Par sa présence. Moi aussi j’en profite, je l’avoue. Surtout que ça peut ne pas durer. Il est libre. On ne s’appartient pas. Alors si me prendre la main requiert de sa propre volonté, je ne peux qu’être émue.
Je blâme les gens de ne pas savoir se rendre compte de la beauté de ce genre d’attentions.
Avec des phrases comme celles là je fais très moralisatrice. C’est juste que je le souhaite à tout le monde. Remanier ses critères et ses valeurs d’attachement. J’en ai aimé des égoïstes, des loosers, des salauds. Un bon paquet. Comment peut-on s’étonner que ça ne puisse pas marcher et s’accrocher à sa douleur de la sorte ? On est vraiment des masos.
C’est à deux centimètres de nous. C’est si proche. Il suffit de désaxer son regard quelques secondes pour s’apercevoir qu’il y a autre chose. Que l’amour vrai, c’est pas dans la souffrance et le déchirement, le jeu psychologique et la séduction, les paillettes, notre vision calcinée du fort et du puissant. Ce n’est pas la seule issue.
Je ne prétends pas détenir la vérité, loin de là. Je suis simplement témoin de quelque chose qui aurait pu auparavant me paraître étrange.
Avec Blues on a encore rien fait.
Ce sont pourtant les sensations les plus particulières que j’ai pu ressentir jusque là.
Si j’en parlais à mon entourage, il me rirait au nez. Ou alors il ne me croirait pas, connaissant bien mes habitudes et mon caractère. Mais, pour l’instant, je ne sais pas si je pourrais supporter d’aller plus loin. Il suffit qu’il m’embrasse et je ne tiens plus debout. Et personne ne peut se retenir parce qu’on est dans le même état. Dans le couloir on descend les escaliers lorsque la minuterie nous plonge dans la nuit, le silence et sa silhouette dans l’ombre me donnent des palpitations, alors on se saute au cou on se sert fort et ça suffit à totalement déchanter. Je suis ivre. J’ai la nausée, la tête qui tourne et une euphorie qui s’abat sur moi, court-circuite mes neurones. On peut rester comme ça des heures, debout dans le noir. On sait pas pourquoi on fait ça. On ne comprend pas nous même pourquoi c’est si intense. Lorsqu’on en parle, ça nous fait rire. On est niais et ridicule. Nos phrases sont ponctuées de soupirs, de prénoms et d’onomatopées. Mais ça nous laisse un goût étrange. Lui comme moi on a pas l’habitude avec si peu de gestes d’aller aussi loin.
J’ai pas envie d’analyser le phénomène. Ca me dépasse et me laisse perplexe. Mais je suis rassurée de ne pas être seule dans les sensations. La dernière fois, dans l’obscurité, il m’a fait part de quelque chose qui m’a marquée.
-"C’est plutôt bizarre ce que je vais te dire, mais j’ai l’impression de ressentir ce que tu ressens. Lorsque je t’embrasse dans le cou, le baiser c’est comme si je me l’étais fait."
Oui, c’est pas pareil.
Je ne sais pas ce que va bien pouvoir donner la suite. Et si l’on parviendra à gérer.
Mais parfois je m’arrête un instant pour regarder en arrière. Je me demande si je suis encore dans le même monde d’il y a quelques mois.
Commentaires :
Re:
En tout cas je suis plutôt d'accord avec tout ce que tu dis.
C'est encore tout nouveau pour moi et je sais pas si je vais m'y faire. Mais ce plein là il fait du bien. C'est comme si les choses s'inversaient. Au lieu de les trouver pesantes et angoissantes, au lieu de sentir la relation comme quelque chose qui vient soustraire ta vie et ton temps, elle le prolonge, ajoute de la matière et allège tes soucis à la place d'en rajouter.
Le tout est de savoir tenir le cap, peut-être.
Merci pour tes encouragements. C'est vrai que ça fait longtemps que tu me lis maintenant. Ca doit faire bizarre d'assister à l'évolution de la vie de quelqu'un.
Je t'embrasse!
Mais. juste. Je trouve que tu le fais bien. Et que ce texte, il est superbe. Par tout ce qu'il dit. Et tout ce qu'il évoque.
Des bisous!
Re:
Merci pour tes phrases en tout cas, ça me touche. Vraiment vraiment.
Baheu du coup je sais plus quoi dire....
<3
C'était en mars ces mots et j'espère si simplement que c'est encore les mêmes aujourd'hui. Ces mots, ils sont ceux que j'ai entendu un dimanche après-midi dans l'appart de cet ami qui j'espère n'a rien changé. Je n'ai pas la suite de l'histoire et ça commence à être pesant!! ;)
Voilà, c'est juste que là, je me dis que le bonheur au fond, il doit être simple. Ce n'est pas revoir ces intentions à la baisses non, mais juste changer de vision comme tu dis. Mais c'est tellement plus facile d'être masos...
Je t'embrasse Dine, et j'aimerais tellment à très vite.
Re:
Oui, ce n'est pas revoir ses intentions à la baisse, bien au contraire! Bien au contraire.
C'est vraiment consciemment viser un cran au dessus. Même si c'est super tentant de vivre des choses qui amènent de la dramaturgie à l'histoire. Surtout que lorsqu'on choisit les critères d'une histoire forte, on se trompe souvent, on est éblouis par des effets éphémères qui nous explosent à la gueule. Ce qui est réellement fort, c'est ce qui a le pouvoir de perdurer.
J'ai beaucoup apprécié ce dimanche après midi dans l'appart de cet ami. Y'avait du soleil dans cette journée. Alors j'espère à aout. Et pouvoir te montrer plein de choses. Et la mer. :))))
Je t'ai envoyé la suite par mail au fait!
Bisouyou.
Et là, on est envahi par ce sentiment de plénitude, tellement intense. Comme une évidence, belle, sereine, qui fait sourire tout seul quand on y pense.
Pas de tristesse, pas de torture.
Juste ce plein si extraordinaire. Quelques doutes, quelques angoisses peut-être, mais au-dessus de tout ça, domine cette plénitude magnifique.
C'est chouette, Dine, que tu l'aies enfin trouvé. Ca a l'air beau, ce que tu vis. Après tous ces chemins qui couraient à droite à gauche, je suis contente que tu l'aies rencontré, ce Blues.
:)