Ecrit le 27.03.09 à 01h15
"-bon bah je te laisse tranquille, je te fais des bisous, te souhaite plein de bonnes choses même si c'est pas la nouvelle année ou ton anniversaire, de la zik du fric une meuf des potes, et voilà ça me fera plaisir de te voir ou te parler, même si chuis timide parce que ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, on dirait que chuis bourrée parce que je suis toute joyeuse, mais en fait non....
-pareil
-....je suis juste niaise et heureuse et j'ai envie de dire aux gens que j'aime que je les aime parce qu'on le fait pas assez, moi je trouve dommage qu'on s'éloigne, en même temps y'a eu des histoires qui ont pas arrangé l'affaire, mais moi j'm'en fous des histoires, y'a plus important dans la vie. J'espère que t'es toujours aussi décalé et intéressant, moi j'ai quand même pas mal changé et évolué
-mais je ne t'oublie pas. Je crois que je peux pas zapper les gens. J'ai remarqué qu'il fallait le dire sinon chacun croit n'importe quoi dans son coin. Alors voilà, je l'ai dit."
Il a juste répondu "pareil" à cette longue et chiante tirade sur MSN. Ca lui ressemble. Je sais pas pourquoi j’ai commencé à partir dans ce monologue, c’est à cause de ce que je vis en ce moment, je me sens bien et du coup ça me donne envie de tout arranger et de faire de jolies happy end ou de beaux happy beginning. Recommencer du début avec tout le monde et ne pas refaire les mêmes erreurs, prendre l’histoire sous un autre angle, un autre rôle qui nous siérait cette fois-ci un peu mieux, peut-être.

J’ai revu Blond hier soir. Après ne pas avoir osé lui adresser la parole depuis des lustres, je lui ai balancé ça sur MSN, puis je suis allée le voir à son concert. Comme j’avais pu le craindre, je n’ai pas réussi à aller vers lui. Et vice versa. Petit à petit, il y a l’habitude d’être proches qui disparaît, sans même parler de l’envie. Une espèce de poids que tu traînes au pied qui t’empêche de faire le premier pas. C’est minable. Je me sentais si pitoyable de ne pas arriver à faire comme avant, ou au moins essayer de recoller les morceaux d’un avant. Parce qu’il y en avait un, j’en reste persuadée.

Ce n’est que sur le chemin du retour que nos directions se sont croisées. Ce n’était même pas intentionnel, du genre, au dernier moment l’un court derrière l’autre pour le rattraper parce qu’il a soudain réalisé qu’il devait dire un truc super important empli de pathos ou quoi….non. Du pur hasard.
Du coup, bah on a échangé deux trois phrases, en plus j’étais avec un ami et la copine de Blond l’attendait en haut de la rue donc la discussion est restée au stade de banalités rapidement abrégées. A un moment donné, j’ai sorti une petite vanne débile en réponse à une de ses questions qui devait l’être tout autant, je l’ai fait à voix suffisamment basse pour qu’il puisse passer à côté sans y faire attention. Mais il a entendu et a fait ce sourire. Ce réflexe des zygomatiques aussitôt freiné par ses lèvres fermées qu’il met en avant pour donner le rendu d’une semi-grimace pas belle. Je le connais bien celui là.
C’est le sourire que Blond fait quand il est pudiquement heureux.

On s’est quittés sur cette image, repartant chacun de notre côté. Et lorsque je montais la pente pendant qu’il la descendait, je me suis retournée et ai crié au loin :
-"A bientôt Blond ! J’espère qu’on se reverra d’ici la prochaine décennie !"
Il avait déjà tourné au croisement mais j’ai entendu une voix hurlée me répondre :
-"Jamais !"

Pour ça, il n’a vraiment pas changé.