Ecrit le 10.12.09 à 00h35
J’aimerais bien un jour arriver à saisir ce qui rend deux êtres inconnus l’un de l’autre si proches par le regard. J’ai encore croisé ce gars à mon travail (click !), il a suffit qu’il me dise bonjour pendant 2 ou 3 secondes pour que je sois totalement captivée par sa personne jusqu’à la fin de ma prestation. C’est dingue. On me passait les billets je regardais ailleurs, je voulais le trouver. Avant l’ouverture des portes, on était toutes les filles à discuter en groupe, il est passé en coup de vent mais il m’a dit bonjour à moi et juste à moi, avec un sourire à s’écrouler, suffoquer, transpirer. Puis il a compris que j’avais été désignée aux parterres et avancées alors il est resté avec l’équipe du bas pour passer le temps. Manque de chance j’étais bien en bas, mais à l’opposée, aux entrées handicapés, là où le staff technique ne se rend jamais. Il a attendu jusqu’à ce que les lumières s’allument et la musique retentisse à plein poumons, je sentais souvent son regard dans mon dos en face, si loin. Et je n’ai pas réussi à saisir ne serait-ce qu’une opportunité qui me rapproche de lui. Avant de quitter mon affectation et récupérer mes affaires, il était encore là, alors j’ai filé en vitesse enlever ma tenue de travail et ai convaincu quelques filles de retourner dans la salle de spectacle, rester quelques minutes supplémentaires. Le temps que je descende là où initialement il se trouvait, il s’était enfui, dans les coulisses surement. Jamais le bon timing. J’ai pris l’habitude de me dire « mais non Dine, tu te fais des films », les autres aussi. Mais de plus en plus, je me rends compte que c’est penser comme cela qui me trompe et qui crée des situations biscornues où la limite ne se trouve pas être au même endroit pour chacun des protagonistes. Il faut que j’apprenne à davantage me faire confiance, même pour les intuitions prétentieuses.

Se rendre toute chose pour un regard, c’est marrant les fantasmes. Parce que c’en est un. Le mec classe, toujours pressé, à un poste avancé dans le monde du spectacle qui passe pour quelqu’un de drôle, cultivé, intelligent, intouchable sans oublier le côté réservé qui a bien envie mais qui n’ose pas t’approcher, s’éprend de la petite travailleuse au bas de l’échelle à temps plus que partiel qui n’a pas droit de lui adresser la parole, encore moins de le tutoyer mais qui le fusille du regard et titille ses narines à chacun des croisements furtifs de leur directions opposées, bref….ça va finir tout aussi furtivement enfermés à clef à cheval sur la cuvette des toilettes moi je vous le dis hein ! Boudiou.
C’est juste que théoriquement je comprends pas pourquoi ce genre de pensées là existe. Et pourquoi ce type d’idées assez banales en somme ressemble autant à un rêve à atteindre. Je crois que je suis bien trop accro aux dramas et shojo mangas pour avoir une pensée objective sur le sujet.