Il y a des réactions que je ne comprends pas. Vraiment. Et les mésententes. Les gens malheureux qui ne se supportent pas et qui s’évertuent à ne pas vouloir changer ni même penser qu’ils se trompent. Si rien ne va, physiquement, mentalement, sentimentalement, pourquoi ne pas se remettre en question ? Pourquoi rester comme ça, à gaspiller ses forces et son courage dans les plaintes et le mal que l’on fait aux autres ?
Je me réconforte en me disant que s’ils n’entendent pas mes mots, c’est que je ne suis pas la bonne personne ni celle qui doit les prononcer. Ca me rassure, en quelques sortes.
Je ne sais pas pourquoi je suis aussi sure de moi pour certaines choses. Des trucs du genre « comment aborder la vie ». C’est un sujet bien pompeux. Mais à chaque journée passée auprès de ces réflexions pompeuses, je me sens sereine et en confiance quant à mon choix. Je vivrai probablement toute ma vie accompagnée de convictions simples, niaises et positivistes. Pourquoi se torturer l’esprit d’actes et gestes compliqués ? Il est où le vrai là dedans ? Pour moi, c’est le jeu et le mépris qui sont surfaits. Tellement, tellement, tellement attendus et dégainés. Faut pas confondre banal et fondamental. Tu manges, tu dors, tu chies, quoi de plus normal en somme ? Oui mais sans ça. On est d’accord. Etre heureux c’est une envie aussi normale que celle de dormir et autant nécessaire. Ce n’est pas parce que tout le monde cherche à être heureux qu’il faut vouloir se découvrir des idées marginales. Mais comment le dire ?
Il y a des bouts d’êtres que je perçois en les gens, un peu comme un medium. Ce doit être le gêne familial qui veut ça. C’est comme une intuition, une voix silencieuse qui me raconte des passages de vie, le ressenti et les nœuds à démêler. Mais je ne peux pas les mettre en forme. La plupart du temps je lance des perches. Je pointe du doigt. Or le conflit vient de mes mots, maladroits, déplacés, j’emploie souvent le mauvais langage et du coup je suis à côté de la plaque, les gens n’écoutent pas parce qu’ils croient que je n’ai pas compris. Petit à petit j’arrête d’aller trop loin et fais de moins en moins de liens et raccourcis impossibles à suivre. Je m’actualise. Je patiente. Je m’empêche de me mordre les doigts et penser « argh je savais que ça se passerait comme ça, pourquoi ne m’ont-ils pas écoutée », j’apprends à lâcher prise parce que si ça ne marche pas, c’est sûrement qu’on devait passer par là et puis c’est tout.
C’était pareil avec Blues au début. Dans nos discussions effrontées, il clamait régulièrement que j’étais hors sujet quand je lui parlais de lui, jusqu’à ce qu’il se rende compte le temps aidant que finalement j’avais fini par le connaître mieux que lui-même au point de lui apprendre des choses, l’éclairer sur ce que notre regard seul n’est pas capable de révéler. Je ne pourrais pas dire d’où vient ce « truc ». Petite, j’ai beaucoup observé les gens. Je ne pouvais qu’observer parce que le contexte faisait que je n’avais pas le droit de prendre la parole, ou de parler plus haut que. Je ne me défendais pas. J’écoutais le ton des insultes, leur manière de sonner. Et je sentais déjà ce que ça trahissait en chacun. A partir de ce moment là, forcément, je ne pouvais en vouloir à personne.
Aujourd’hui, la seule chose qui a changé, c’est ma voix. Désormais je l’ouvre. Je l’ouvre parce que j’ai compris que c’était important de pointer du doigt. Ces fameux nœuds à démêler. Fermer sa gueule finalement ça devenait pas de l’humilité mais de l’égoïsme. Et tant pis s’ils ne m’écoutent pas.
Moi, j’aurais fait ma part.
Commentaires :
Re: Comme tu dis...
"Entre
Ce que je pense
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que vous avez envie d'entendre
Ce que vous croyez entendre
Ce que vous entendez
Ce que vous avez envie de comprendre
Ce que vous croyez comprendre
Ce que vous comprenez
Il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même..."
Je la connaissais celle là. A part ça, c'est exactement le sujet.
Re: Comme tu dis...
J'te comprends que trop bien.
Puis j'ai du mal, aussi, avec les gens qui se plaignent de tout mais ne bougent pas le petit doigt pour changer quoique ce soit. Moi qui passe le plus clair de mon temps enfouie dans mes pensées à essayer d'en démêler les noeuds, j'ai plusieurs fois tenter de faire le tour de ce pompeux sujet qu'est "comment aborder la vie", jusqu'à trouver plusieurs possibilités. Mais la recherche du bonheur figure dans chacune d'entre elles. Et peu importe si c'est pareil pour tout le monde, "has been" ou totalement dénué d'originalité, c'est encore la seule issue qui soit valable dans la vie. Puis tu as raison. Tant pis si ils n'écoutent pas. Au moins, tu auras essayé. C'est déjà bien, d'essayer.
Re:
Tu sais, moi aussi je me plains tout le temps et ne bouge pas le petit doigt pour arranger les choses. Je ne bouge que le doigt mental. Je démêle pas mal de noeud dans la théorie, beaucoup moins dans la pratique. C'est le problème des gens cérébraux et uniquement crérébraux, j'imagine.
J'aime bien le concept du blog de la semaine sur ton site. En fait j'ai toujours voulu faire ça sur le mien aussi, je me disais que comme je n'avais de lien vers aucun blog, je pouvais faire au moins un lien qui tournerait et serait un peu plus mis en valeur, mais bon, trop la flemme (la honte de dire ça). Chuis contente de voir que quelqu'un l'a fait à ma place!
J't'embrasse Mamzelle amour et conséquences. ;)
Celsius42
Comme tu dis...
Ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous avez envie d'entendre,
Ce que vous entendez,
Ce que vous comprenez,
Il y a dix possibilités pour qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même..."
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J'ai beau compter je ne vois que 7 lignes. Mais essayons quand même :)