Ecrit le 08.04.10 à 00h45
Avec son pied, Blues a tracé un grand cercle dans le sable. On était sur la plage le soleil se couchait mais il était cerné par les nuages, là il m'a dit "vas-y bats toi fais moi sortir du cercle". Comme il y a seulement quelques heures plus tôt il avait voulu qu'on courre et qu'on crie ensemble. Alors on a lutté chacun pour défendre notre territoire, coup dans la bouche, le nez, démontage d'épaule droite, de poignet, du sang sur les lèvres mais rien de grave, des gravillons dans les dents ça a une texture bizarre et un goût salé. On s'est poussés, fait tomber, donnés des claques et puis la tête dans la poussière on s'est embrassés un peu aussi. Puis invités au resto, comme au bon vieux temps quand on était heureux d'être faits l'un pour l'autre.
On trouvait ça un peu ridicule d'appeler ça une soirée d'adieux mais au final en vue des circonstances c'était ni plus ni moins la même chose. Blues va s'en aller. Blues a fait les bonnes prises de conscience, mais après la bataille. Ca profitera à une autre. C'est toujours comme ça de toute façon.
Ces mêmes gestes qui aujourd'hui prennent fin. Hier ils ont joué leur dernière prestation, sauf que c'était déjà le bis repetita. Dormir encore une nuit à ses côtés et finalement ne pas dormir parce que ça n'a plus rien d'une habitude et même que ça dérangerait qu'il soit là, ce lit l'a renié bien que tout lui appartienne dans cette pièce, il doit bien y avoir encore quelques mouchoirs remplis de sa morve collés sous le matelas. Blues monte à Paris sans un sous en poche refaire sa vie avec une petite parisienne et la réaction de base ce serait évidemment : si vite? Si seulement j'avais quelque chose à y redire, mais ce serait me jeter la première pierre. Je suis contente pour lui évidemment, il ne mérite à aucun moment de ne pas trouver le bonheur, surtout lui. Faut juste que je me fasse à l'idée que quelque chose se termine, ainsi que le privilège de passer du temps à ses côtés. Ca, c'est un luxe que je ne peux plus vraiment me payer.
C'était hier et la journée où les larmes ont le moins coulé depuis deux semaines. J'ai reçu un appel de Cream également, une histoire d'ampoule de projecteur qu'il devait rembourser, un appel d'un quart d'heure et des poussières balayant le travail, le prochain concert, la technique, la caméra, et en fin de discussion un "je voulais aussi te dire, ce qu'il s'est passé à cette soirée...."
Je voulais m'excuser. Je t'ai dit des choses qui n'étaient pas cool et tu l'as peut-être mal pris. Je t'ai montré ou fait croire que je m'en foutais mais en fait je m'en fous pas du tout.
J'étais en pleine résidence au milieu d'une réunion récapitulative, du coup je lui ai expliqué qu'on parlerait de tout ça à un moment un peu plus propice mais depuis, pas de nouvelles du Cream (du crime? oh mon Dieu quel pseudo à la con).
Et aujourd'hui c'est Ice qui m'appelle, question de coïncidences. Je venais de lui envoyer un texto promouvant mon concert de demain (alors que je sais très bien qu'il s'est caché dans le nord de
Je le saurai bien tôt ou tard, de toute façon.
Commentaires :
Re:
En même temps pour les pseudos, on peut pas dire que j'ai pas fait exprès!
Alors t'es pardonnée. ;)
ecilora