Ecrit le 14.04.10 à 00h45

C'était l'avant dernier épisode de Nodame Cantabile et les larmes n'arrêtaient pas de couler jusqu'à la fin de la musique d'ending. Comme je peux ressentir leur amour, l'un pour l'autre d'une aussi belle manière que celui voué à la musique. Je comprends Nodame, j'aurais vécu cela comme un adultère volontaire et non assumé, bousiller ses rêves toute seule en les réalisant avec un autre, c'est une pure tragédie. J'aurais fait comme elle, à ne plus pouvoir le regarder en face, à m'exiler seule et loin pour me punir, pour fuir, me culpabiliser davantage et rester dans mon amertume puis le soir terrée au fond du lit j'aurais pleuré son nom, un au secours intérieur qui sait très bien qu'il ne sera entendu par personne. D'autant plus qu'il était question de musique.

Je suis rentrée dans le salon agité par la fête sans même sonner ni frapper à la porte au préalable. Il se rongeait les ongles à savoir comment il allait réagir en dévisageant ma tronche, à deux reprises la sonnette a retenti et à deux reprises il s'est dit "ouf ce n'est pas elle, tant mieux". Mais lorsque j'ai passé le pas de la porte sans un bruit, sans prévenir personne et qu'il s'est retourné, il n'avait même plus envie de m'embrasser sur la joue comme des gens qui s'aiment bien et s'apprécient. Il voulait juste me serrer. Son étreinte était longue et puissante. Malgré toutes mes conneries mes actes à lapider sur la place publique, il n'y a pas de phrases en l'air. Je ne porte que lui, sans équivoque aucune. Le dialogue, les réactions ne sont pas simples, la relation dans le contexte non plus. Mais dans mon cœur c'est si limpide, c'est lui et uniquement lui, depuis que l'on s'est rencontrés. Il m'a dit qu'il avait eu des occasions dans la semaine lui aussi. Va savoir pourquoi il plait aux filles, il est plutôt lourd et difforme dans son genre. Deux filles différentes. Il n'y est pas arrivé. C'est ma tête qui lui revient sans cesse, j'avoue, ce doit être déstabilisant. Il se demande pourquoi ça ne peut pas être simple, il n'a pas envie de jouer au jeu de l'ambigüité et à qui le dit-il. Seulement il ne sait pas s'il doit me prendre dans ses bras et si seulement il le peut, si je lui autorise, si ça ne défonce pas déjà trop mes défenses et boucliers. A chaque seconde il aurait envie de m'embrasser. Je le vois dans ses yeux qu'il ne me ment pas. C'est si clair, forcément ça me touche. Quand il dit des bêtises plus grosses que lui ou quand il se trompe, il le fait avec tellement de conviction et de sincérité qu'il en devient moins con, juste humain. Alors, quelle est ta place? Où est le cadre, ton statut, dans quel pétrin t'es-tu fourré?