Ecrit le 10.05.10 à 16h10
Personne n'est là quand je me sens faible, ce n'est même pas une question d'intentions, juste un coup du sort, personne n'est là quand j'ai besoin de quelqu'un alors l'alternative est bien de faire en sorte de n'avoir besoin de personne il me semble. D'être forte par soi-même bien que je meure d'envie de me blottir contre quelque chose pour plaider l'injustice, il n'y a pas que des hommes, il peut y avoir des coussins, mon chien, le canapé, les mots pour le faire il suffit de sentir la main sur son épaule et c'est comme si on n’était pas toute seule. Les gens me manquent ce n'est pas pour des raisons saines. Ice revient au plus tôt mercredi, Cream dans une semaine, Blues ne reviendra pas. Il faut que je m'habitue. Ne pas penser à ce que je perds. Ceux que je perds.

Trouves-tu le temps long?

Faut pas que j'appelle Ice. Il m'a abandonnée au moment où je lui tendais la main. C'est un manque de fairplay énorme. Ca me titille de lui dire les choses mais je préfèrerais le faire en face. Tu sais, cette personne que j'ai rencontrée les premiers jours, je l'aimais vraiment beaucoup. Ca ne pouvait se comparer avec du concret, c'était impalpable et d'une autre dimension, c'était ce truc que je n'aurais pas su trouver par moi-même, la somme d'un temps indéfiniment complexe qui s'offrait à nos yeux, je veux retrouver ces yeux là. J'ai envie de lui dire, réveille-toi bordel! Ne passons pas à côté de nous, à côté des signes. Tu les as vus n'est-ce pas? Tu me fais des sourires à chaque fois que tu sens l'air te parler. La dernière fois il est venu me souffler après un "quel bande d'enculés", "j'ai envie de te serrer dans mes bras". Qu'est-ce que c'était? C'était toi? Moi? C'était qui, qui a pris la parole dans le silence et nos bouches fermées? Complètement dingue et paranormal cette mélodie d'accords dissonants entre les deux. Tu m'as sorti "tu ne devais pas entendre ça" à moins que ce soit  "tu l'as vraiment entendu?" et tu t'es marré, ça ne fait que commencer que tu m'as annoncé, moi c'est comme ça à chaque fois. Au final on n'a même pas entendu la même chose, bien que l'on ait chacun capté l’instant. Ca me fait peur tu comprends. Je ne veux pas que tes capacités déteignent sur moi, alors que tu n'es même pas capable de dégager de l'amour. Tu n'es plus cette personne. Tu l'as enfouie, emprisonnée, annihilée. Salie. Libère là je t'en supplie. Libère l'homme que j'aime. Je ne t'attendrai pas.

La preuve, je pense déjà à ces millions d'autres. Ce n'est pas toi que j'aime, toi je t'en veux. De m'avoir privé de ces yeux. Du vrai, de tout ce que tu étais capable de m'offrir et me transmettre. Ce lien qui perdurait depuis des siècles et que tu as coupé parce que tu as décidé qu'il en était ainsi, que tu ne pouvais pas te donner parce que tu n'avais pas fait ton chemin. Vas-y, retourne en Australie. Ou reste en Amazonie si ça te chante. Sors avec toutes ces filles dont tu fais des possibilités constantes je ne t'écouterai plus. Je te l'ai dit, je ne veux pas être ton amie ni avoir à endurer cela, le fait que tu puisses partir à tout moment, quelque part, avec quelqu'un. Ne plus être là. On était censé faire notre vie ensemble, c'est ce qui était inscrit dans ce regard là et même si ça avait pu paraitre fou sur l'instant moi j'y ai cru c'était si limpide je pouvais tout lire. Monsieur le Gémeaux ascendant Gémeaux de combien de visages es-tu encore doté? Ca m'enrage.
J'avais envie d'un truc simple, merde!

De crier. J'en ai besoin. Toute cette frustration de l'incompréhension pesante. Du pourquoi on avance pas selon mon bon sens. Elle est là l'erreur. Je me focalise. Je perds mes repères et c'est justement à ce moment particulier que je devrais davantage ouvrir les yeux, regarder où je marche. Je m'enfonce dans les broussailles alors que je suis sure qu'il y a un sentier tout près de moi. Qui sait, je pourrais rencontrer d'autres randonneurs, ou de vieilles connaissances. Le monde est si petit. Non vraiment, si petit.