Ecrit le 22.06.05 à 02h00
Hahahaha je t'ai croisé.
Hahahaha haha ha ha je peux pas m'en empêcher c'est une saleté de rire nerveux.
A un coin de rue.
Entre deux musiques pétées nos regards se sont pénétrés fougueusement. Je parlais avec Minouch, ai fait comme si de rien n'était, je n'étais pas sure de ce que j'avais vu.
Tu étais appuyé contre un mini bar extérieur, ton ami en face de toi. Tu m'as tout de suite repéré, pourtant tu étais loin et il y avait des gens au milieu, mais tu m'as reconnu, ça te sautait aux yeux comme un flash à la figure. C'était moi, mais tu ne savais pas qui, tu avais des doutes, c'est pour ça que tu ne pouvais arrêter de me fixer. Après tout, ça faisait plus d'un an, c'est normal que tu ne te souviennes pas de mon prénom.
Je continuais d'avancer, les phrases que je sortais machinalement à Minouch n'avaient plus aucun sens, je n'arrivais plus à détacher mes yeux de ton être.
Tu t'es arrêté de parler. Tu as plissé les yeux pour m'évoquer : "j'ai l'impression de te connaître".
J'ai fait de même. Mais je jouais le jeu. Car au fond, je savais très bien qui tu étais. Je t'ai dépassé. Ai coupé Minouch dans sa discussion.
-" Ce type....je crois que c'est Nicolas..."
-" Hein, qui?"
-" Derrière..."
Elle prend une pose :
-" Quoi, le gars qui te bloque depuis tout à l'heure?"
Je me retourne.
Tu avais posé la main sur l'épaule de ton ami, qui était de dos, et tu m'as montré d'un geste de la tête, pour qu'il regarde dans ma direction. Tu t'es mis à lui parler, de moi, c'était sûr, et vous étiez maintenant deux à avoir les yeux délibérément figés sur ma personne.
J'avais la pression, je sentais mes lèvres devenir sèches, ton regard était insoutenable. Minouch est intervenue :
-" Mais qu'est ce que tu attends, va le voir!"
Elle ne te connaissait ni d'Eve ni d'Adam mais déjà elle me donnait des conseils sur la stratégie à adopter.
-" Non t'es folle, ça se fait pas! C'était mon ex-futur patron, j'oserai jamais!" m'emballais-je, oubliant que tu guettais le moindre de mes gestes.
Tu étais maintenant complètement dos à ta table avec ton ami, et même si j'étais déjà presque partie, tu voulais m'accompagner du regard jusqu'à ce que je disparaisse entièrement de ton horizon. Mais tu n'aurais pas traversé la rue pour moi.
Mes pas tantôt s'accéléraient tantôt se bloquaient. J'étais en plein combat avec moi même. J'allais de toutes façons reproduire le seul schéma probable à mon cerveau : continuer tout droit sans me retourner, quitte à foncer dans le mur. Minouch m'a attrapé la main :
-" Mais qu'est ce que tu fais? Vas-y, un peu de cran!"
Tu m'observais m'arrêter de marcher, tu étais provocant dans cette manie d'exagérer tes appels d'yeux.
Tu n'aurais jamais cru une petite fillette de mon envergure capable de répondre à tes avances implicites.
Moi non plus.
Quand Minouch attrapa ma main, ce fut comme un choc, une électrocution. Je venais de prendre conscience que je ne te reverrai peut-être jamais. Alors j'ai fait demi tour, ai agrippé Minouch par le bras, et me suis dirigée d'un pas vif et assuré dans ta direction.
Un peu ébahi tu continuais machinalement à me fixer, encore et toujours. Mais quand tu as compris que c'est toi que je venais voir, tu m'as tourné le dos d'un geste maladroit. Un réflexe de survie, sûrement. Et puis tu n'en revenais pas, tu stressais aussi.
Quand tu t'es retourné vers ton copain bien trop tard pour paraître naturel, j'en ai ris intérieurement. Tu avais quoi....10 ans de plus que moi, peut-être un peu moins. Et quand j'osais m'approcher de ta personne, toi qui de loin faisait le fier, tu t'es surpris à perdre tes moyens.
Tu t'es enfin retourné, un sourire intimidé et intimidant. Tu as ris nerveusement, toi aussi. Tu es venu vers moi, bégayant :
-" A...ah...c'est toi....c'est bien toi, hein? la petite stagiaire."
-" Oui, bonsoir."
Tu t'es approché pour me faire la bise.
J'avais l'impression de me retrouver à cette époque, celle où j'espérais tous les jours pouvoir te croiser par hasard. J'étais étonnamment plus confiante que d'ordinaire. Habituellement, je n'aborde jamais les gens, mais ton petit cirque y était pour quelque chose.
Tu m'as demandé ce que je faisais actuellement.
J'ai entamé un discours de convenance qui ne me convenait guère, puis tu a commencé à parler de tes réalisations récentes, notamment de ton clip pour De Palmas.
Directement, j'ai eu les images d' "Au Paradis" en mon esprit.
-" Ouaouh la classe! C'est du bon boulot..." m'exclamais-je, plutôt épatée, même si je ne raffole pas de la chanson.
Tu t'es mis à sourire.
-" Ha non celui avec les animations c'est pas le notre, c'est celui de nos concurrents directs. Le clip que l'on a réalisé n'est pas encore sorti sur les écrans."
Merde la boulette.(on m’appelle boulette-woman, vous saviez ?)
Et pendant que je pensais cela, je fis le geste qui allait avec.
Tu as encore souris, tu n'arrêtais pas de me sourire. Surtout que tu dois savoir que tu as un sourire à faire claquer les dents des autres. Une voix à faire frissonner à 40 degré à l'ombre. Et des yeux qui mettent à nu la plus couverte des femmes. Même Minouch l'a constaté :
-" Il a un très beau visage."
Et elle ne le dit pas de tout le monde.
Tu m'as toujours plu. Dès la première seconde où je t'ai aperçu, l'année dernière. Toi m'observant du haut du deuxième étage de l'appartement. Déjà en ces temps reculés, tu ne pouvais t'empêcher de plonger tes yeux dans les miens, impudiquement. Tu dois en plus être un des seuls qui arrive à me faire soutenir le regard. Je détourne toujours la tête au bout d'un laps de temps. Mais pas avec toi. Est-ce un signe ?
Tu a commencé à rire de mes petites mimiques. Tu es bien un des seuls, pour ça aussi. Tu me parlais de tous tes autres projets professionnels, de tes voyages à Paris et au Japon.
Et moi je t'enviais.
-" Sinon, on travaillait sur quoi lorsque tu étais avec nous?" me questionnais-tu.
J'esquissai un petit sourire.
-" Eh bien la boite tombait et tu te séparais de ton associé...c'est comme ça que je me suis retrouvée sans stage."
Je ne sais plus si je t'ai tutoyé ou vouvoyé.
-"Ah oui, c'est vrai! C'était plutôt tendu..." t'exclamais-tu.
Tu m'as demandé si j'avais depuis trouvé un autre stage.
Dans l'architecture. A l'ancienne, avec les équerres, les rotrings, et les trames.
Tu a ris, une nouvelle fois. Tu ne pensais pas que ces vieilles méthodes pouvaient encore exister.
J'étais contente pour toi. J'avais essayé de te ramener un grand blond (dixit Ray) qui voulait faire son stage chez toi mais j'avais trouvé porte close et téléphone non attribué, j'en avais été fort déçue...J'avais cru un instant qu'après ton flop avec ton associé, tu renonces à tes rêves. Mais en fait, tu décollais.
-" Tu prends toujours des stagiaires?"
-" Oui! D'ailleurs on en a une en ce moment. Mais on lui fait la misère. Heureusement que tu as échappé à ça!"
Tu as une intonation de voix de patron, très classieuse, mais un vocabulaire et une façon de parler pas du tout snobish. Je m'en désaltère.
-" Bon...et bien..." te soufflais-je. Je ne voulais pas te déranger plus longtemps.
Tu m'as dit de ne pas hésiter à venir te rendre visite, que je pouvais t'appeler pour un nouveau stage, mais que tu étais très difficile sur le choix du recrutement et puis.... tu m'as encore invité à passer voir ton travail :
-" Oui, pourquoi pas, un de ces quatre..." ai-je rétorqué.
Je t'ai regardé, une dernière fois, avec tellement d'envie. Je n'ai pas osé te faire une bise d'au revoir, après tout, nous ne sommes pas si proches. Après tout, on n'a même pas travaillé ensemble, juste failli. On ne fait simplement que se croiser dans les rues par hasard. Deux fois, certes, ça peut être un signe. Mais tu es trop vieux pour moi....bien que ta façon de me dévisager en dise long, mais rien de sale. Après tout, moi non plus je n'arrive pas à me détourner de ces yeux, ils sont les seuls qui ont vaincus ma timidité, vraiment. Les seuls qui me donnent toujours envie d'en voir plus. Vraiment, tu es fait pour moi. Mais je n'oserai pas passer te voir. Je n'ai aucun prétexte et puis, je me trahirai trop. Me suis-je sans doute déjà trahie. Non, simple discours de convenance, tu n'y auras vu que du feu. Et puis tu ne m'imagines même pas être potentiellement probable. Quoi que, la première fois, c'est toi qui m'a abordé dans la rue, en m'appelant par mon prénom. C'est toi qui as dit que ça te faisait vraiment plaisir. Et ton numéro de portable, tu n'étais pas obligé de me le donner. Et puis ce soir, pourquoi tu m'as fixé comme un gosse qui attendait son amoureuse, sans pudeur, sans dignité....sans barrière.... Un ex futur patron n'agirait pas de la sorte avec une simple stagiaire, hein? S'il te plait....
...dis moi que tu ne le fais que pour moi...
Commentaires :
Suis toute émoustillée...
Vala, c'est ce genre de poste, fillote, qui se passe de commentaire. Sauf que c'est compulsif chez moi de cliquer sur "commenter" quand c'est ici...
Pi pour vot' charmante invitation très alléchante, va y avoir un problème. Je serais outre atlantique...
Mais un jour Madame, promit, on se vera!
Re:
Ok je comprends. Mais tu vois, je préfère que tu me poste un commentaire pour me le dire quand même, que tu n'as rien d'autres à ajouter, beaucoup de gens n'en verraient pas l'utilité, et ils auraient raison....mais moi je préfère, voilà, na!
Alors, toi qui avait un peu lu mon ancien blog sur HautetFort, tu t'en rappelles du Nicolas?
Dommage que tu puisses pas venir...tu aurais pu assister au concert de Maro deux jours de suite, je t'aurais emmené à la plage et on se serait gavées de glaces de 30 centimètres de hauteur, tout en chantant les pires tubes foireux de l'été en balançant du popotin...
...ça aurait été chouette! :)
Re: Re:
Enfin... moi j'aurais fais ca !!! hehehe
Cela dit ca m'a rappellé des souvenirs. J'ai le sentiment que toi et moi on est pas si différents. Chais pas je te connais pas depuis très longtemps mais déjà j'ai l'impression qu'on à le même défaut de vite fait tomber """"""""amoureux""""""""" (je met bcp de guillemets car le mot est trop fort) de personnes du sex opposé.
Re: Re: Re:
Oui, je crois que tu as bien compris ma situation... J'aime les gens. J'aime les hommes, vraiment. Je dois pas les aimer de la bonne manière à mon avis, je dois me tromper quelque part. Quelque part.....je les aimerais tous, peut-être. Mais, être amoureuse, ça c'est autre chose. On peut avoir du désir physique, de la sympathie, de l'admiration....en chaque homme, j'arrive à retrouver cela, d'une certaine manière. Mais de la à tomber vraiment amoureux.....non.
Disons que je m'amourache souvent pour pas grand chose et que, je me retourne trop dans la rue, il faut plus que je regarde autour de moi, je vois des gens bien partout!
Ca c'est l'effet summer and sunset, et les hormones de "je suis libre!" récrudescentes.
Toi, tu te serais levée pour moi, pas lui je pense. Fierté, ou timidité. Ou peut-être manque d'intérêt, je sais pas. Moi, si j'avais été à sa place, je n'aurais pas pu lui courir après dans la rue, je me serais contentée de le regarder en lui envoyant des ondes télépathiques du style "retourne toi allez, retourne toi". Tiens, deux réactions différentes pour deux Nicolas différents. Même prénom, quelle coïncidence.
Re: Re: Re: Re:
- Nicolas c'est certainement le 3eme prénom le plus répendu sur terre depuis l'antiquité alors la tu vois y a pas de quoi s'extasier franchement !! hehe :p
MangakaDine
Vous vous demandez peut-être ce que vient faire un Nicolas dans la multitude d'autres pseudos masculins dont je suis amoureuse?
Bah en fait, tout a commencé su mon ancien bog ici (à lire de bas en haut), puis ça s'est corsé par là et enfin, laissé en suspend à cette adresse....d'ailleurs j'ai toujours pas fini d'écrire cette histoire...m'enfin bon, malgré tout, je vous conseille vivement de lire, c'est pas long mais ça renseigne!
BiZOo! ;)