Ecrit le 20.05.10 à 13h05
Peut-être que c'est mieux comme ça. Que si je ne parviens pas à lui prononcer ces mots qui transpercent ma poitrine lorsqu'ils la transpercent, c'est que je ne dois pas les lui dire. Que s'il coupe la conversation et ne veut pas les entendre, qu'il y a une raison derrière tout ça, une raison inconsciente et intrinsèque. C'est dommage pour lui. Il avait finalement réussi à gagner.
A moins que ce soit dommage pour moi.
Oui, je suis perdue. A répéter sans cesse que je ne veux faire de mal à personne. Pas assez courageuse pour être radicale, ni me priver totalement pour les autres. Ni assumer de ne pas me priver et vivre pleinement. Tu m'as confisqué le dialogue au moment où ça devenait important, comme à ton habitude. Tu es parti, tu m'as laissée seule, puis tu m'as laissé rentrer seule, tu m'as laissé pleurer seule alors que j'avais besoin de toi, de m'exprimer, que tu me réconfortes. Je n'ai pas dormi de la nuit la veille pour être là quand tu n'allais pas bien et ce qui s'est passé à ce moment là c'était juste énorme. Cream et moi c'est pas une bonne idée que tu lances sur le ton du conseil alors que ça veut juste signifier non, reste auprès de moi, tu es la seule qui me fait ressentir depuis trois ans de vide, je ne pense qu'à toi je ne veux serrer personne d'autre les prénoms de filles que j'insère dans mes phrases ne sont que des mots des blagues et pas des pensées tu me manques tout ça me manque tu me retournes dès que je suis près de toi je suis en vrac tout ça non, il faut que je le devine, il faut que ce soit compréhensible lorsque tu me sors tout calme "Cream, c'est pas une bonne idée". J'arrive même pas à voir que c'est une insinuation. Parce que Cream c'est pas une bonne idée, en toute logique, bah oui, tu as raison. C'est pas une bonne idée. Ce plan là est machiavélique. Ne me reproche pas de ne pas saisir tes non-dits. Moi je ne peux même pas te dire tout court. Tu vois, j'avais ces mots au fond de la gorge qui étaient importants, c'est ce qui m'a fait chialer sur ton répondeur, à force de me faire raccrocher au nez, d'ailleurs je m'excuse pour toutes ces larmes parce que j'imagine encore qu'entendre cela a du te faire de la peine malgré tout, je ne devrais pas m'excuser, je ne devrais même pas penser à si tu souffres ou non, je devrais simplement faire ce que je crois juste de faire tout serait tellement plus simple si j'avais ce courage là.
« J'avais envie de te dire, on a qu'à assumer. Assumer une bonne fois pour toutes de vouloir être ensemble, assumer de s'aimer l'un l'autre, de se donner à l'autre, de faire du mal, de décevoir aussi, parce que c'est comme ça deux personnes ça se cherche un terrain d'entente le monde des bisounours n'existe pas sur la durée y'a des hauts, des bas, des bavures, des efforts à fournir, de l'engagement, faut assumer tout ça, le bon comme le mauvais, on peut pas partir parce qu'on a peur que l'autre souffre plus qu'il n'est heureux non c'est pas ça le choix, le choix c'est de faire en sorte d'être heureux ensemble, pour cela il faut mettre les bouchées double, plus que ça, il faut être entier, entier tu comprends, le bon comme le mauvais dans le même saladier, il faut accepter d'être responsable de la peine de quelqu'un parce que ce n'est pas si grave, la nier, la fuir ne fait que l'amplifier, ce n'est pas notre but ce n'est pas ce que nous désirons faire du mal. Alors faisons nous du bien bordel. C'est facile. C'est cent fois possible. Faut juste accepter de pouvoir être heureux maintenant. Tu es capable. Je t'aime. Pardon pour mes actes éparpillés inconsidérés et débiles, pardon pour mes erreurs, mes égarements, mes manières de me chercher, bizarres, ce sentiment d'être perdue, sans cesse, je ne me suis toujours pas remise de Blues c'est ce qui fait ma faiblesse mais ça aussi il faut que je le dépasse, il n'empêche que, je ne veux pas passer à côté de toi. Je veux être avec. Tant pis si c'est dur, si ce n'est pas comme je veux, si c'est imparfait ou juste pas le moment. Je veux être avec toi tout entière. Je veux m'ouvrir et tout ce que cela implique. J'aimerais que tu m'acceptes. Pas que tu m'assumes, je ne te demande pas d'aller si loin. Et non ça n'a rien à voir avec ce qu'on a essayé de faire auparavant, je t'assure. Tu n'as rien à perdre. Quant à moi, le seul réel sentiment de perte, il se trouve dans le fait de passer à côté de toi. J'ai la forte impression que l'on a quelque chose à faire ensemble, pour l'instant on a tenté des alternatives mais jamais vraiment du mieux que l'on a pu, faut se lancer. Plus que ça, il faut se lancer. Depuis le début on est au bord de la rive, on ne fait qu'imaginer, mal. Je parle surement pour moi, peut-être que mes propos ne t'évoquent rien, ne font pas écho à ce que tu ressens, tant pis. J'aurai essayé. Je me sens concernée par tout ça. Je ressens aussi que ces mots là te sont destinés et que tu dois les entendre. J'ai peur de toi, de ce que tu penses, de ce que tu ressens, de comment tu fonctionnes, de tes réactions. Et je ne comprends pas tes insinuations ni ce que tu caches dans tes phrases. Eh bien ce n'est pas une montagne insurmontable, c'est que dalle, ça se dépasse à l'aise il suffit de ne pas se braquer se laisser du temps ça peut même aller vite il faut juste que je sache si je peux me donner réellement à toi. Si tu acceptes de prendre mon amour, et le reste. Que l'on vive vraiment les instants. Dis-le moi avec des mots simples et bateaux, sans ambiguïté. Sans interprétation.
Je voulais te dire tout ça mais impossible de t'avoir en face, ni au téléphone. Alors je me demande. Si c'est judicieux. Si tout cela n'était pas fait pour que je ne t'en parle pas. Finalement, même s'il n'y a pas de hasard, je n'obéis pas forcément aux signes. »
Commentaires :
Re:
Tu as juste totalement raison.
C'est la boucle d'un cycle de ma vie, un de mes démons que j'aurai à affronter tant que je n'aurai pas compris. C'est aussi une blessure intérieure, la peur de ne pas être aimée. Mon parcours.
Je vois bien que les situations se répètent, et à chaque fois j'ai la faiblesse de croire que ce cette fois-ci ce sera différent. Alors j'y mets du mien pour souffrir. Et tu l'as dit toi même, je suis toujours triste à la fin, mais en même temps, soulagée, parce que je sais que je n'aurais plus à avoir mal de subir l'histoire que j'ai moi même choisie de m'infliger. Je comprends là où ça a merdé et je me dis, c'est fini, on ne m'y reprendra plus. J'ai assez galéré dans ce chemin là et je ne suis pas maso, si je veux, il y a plein d'autres voies à prendre.
Mais pour que ça se répète autant, c'est que je ne dois pas assez y croire.
Je te dirai bien qu'aujourd'hui je suis motivée pour ne pas m'embourber dans ces erreurs qui me sautent aux yeux et à la gueule à tous les instants de ma vie. Mais bon. A la place de parler, je vais plutôt essayer d'agir.
Merci pour tes mots. :)
Art-Orange-2004
Je t'embrasse.