Ecrit le 23.05.10 à 23h50
J'allais écrire quelque chose de cinglant mais je viens de regarder mon portable et je n'avais vu son message. Un truc tout simple, du genre, si tu veux tu peux passer demain c'est cool. Sauf que je ne pensais vraiment pas qu'il me répondrait, encore moins qu'il me dise de venir, même si je l'espérais de toutes mes forces. Je ne me rends vraiment pas compte à quel point je peux être importante pour lui, même si je le sais et que ça a été établi depuis le début qu'on ne jouait pas, je ne peux m'empêcher de comprendre à l'envers de penser qu'il me teste me met à l'épreuve, le problème c'est que je crois toujours que ça a un rapport avec moi dans le sens où ça m'implique directement, alors que parfois c'est juste qu'il a besoin de se trouver ou d'un peu de temps pour avaler la pilule.

Je lui ai envoyé ce message de treize textos dans l'après-midi, après ne pas avoir dormi de la nuit et des millions de crises de larmes silencieuses, après m'être levée du lit et rechialer assise sur le mur de la terrasse au soleil les pieds dans le vide à m'en faire des résidus de sel et de pelures sur les joues, je lui ai écrit ce message qui n'était plus un appel au secours mais plutôt une réponse à mon mail précédent, ma déclaration, vu qu'il n'y avait lui même pas répondu j’ai pris l’initiative.

« Ca me touche de ne pas avoir réussi à toucher ton cœur, c'est un manque cruel de timing, mes vannes s'ouvrent lorsque les tiennes se sont refermées, ça me fait un gros choc d'avoir autant de choses à te donner qui doivent rester à l'intérieur mais ça va aller. Si je t'aime vraiment je devrais pouvoir respecter le fait que ce ne soit pas le moment, j'ai bien compris que pour l'instant je ne faisais que t'imposer mes envies égoïstes, mes besoins centrés sur mon nombril sans même savoir si je pouvais te rendre heureux. Quelle conne. Je m'en veux de ne m'en rendre compte que maintenant. Je vais te laisser tranquille et prendre ce temps là pour devenir cette personne qui pourra t'être utile en bien et t'aimer d'un amour moins égoïste, et je vais t'attendre parce que pour l'instant je ne peux pas abandonner. Cette fois-ci c'est mon choix propre. Ce n'est encore que du blabla et puisque je parviens difficilement à te dire avec les mots alors je vais te montrer, il faut que j'apprenne la patience. Je te dis ça alors que je crève d'envie de te voir à chaque seconde, c'est qu'en ce moment tout est très intense et avance à une vitesse folle, mais j'ai réalisé aussi que je n'avais pas le droit de me sentir abandonnée de la sorte c'est juste que je ne remarque pas le soutien énorme que la vie m'apporte je suis trop autocentrée c'est ouf à quel point depuis 3 jours les évènements et les rencontres peuvent me réconforter d'une manière si flagrante, même l'air me réconforte, c'est dingue à quel point tout est rempli d'amour je n'ai pas le droit d'ignorer tout ça, exiger que ce soit toi qui m'en donne ou continuer à être triste, et si je n'ai fait que des erreurs je sens aujourd'hui que la vie ne m'en veut pas, elle m'encourage. Elle t'encourage surement aussi. Je t'aime beaucoup. Pardon pour ce que je t'ai fait subir. »

Le plus long texto du monde, hein.
Je n'ose pas imaginer les raisons de son invitation de demain après un message pareil. J'ai peur qu'il me dise "ne m'attends pas ça sert à rien", je crains peut-être autant qu'il me serre dans ses bras et rebelote, les mêmes démons qui reviennent. Il faut que je pense davantage à lui plutôt qu'à mon malheur amplement mérité, il faut que je me détache. Que j'apprenne à cultiver un amour sain. Mais ces trois derniers jours, dès que je le vois mon cœur part en biberine, mon émotion est incontrôlable, il y a un truc qui s'est ouvert en moi après avoir pensé cette déclaration que je lui ai écrite par mail et depuis c'est une réelle déchirure le fait de ne pas pouvoir lui donner ce truc qui m'emplit, je ne parviens pas à ne faire qu'à moitié sans m'amputer les membres, à faire la part des choses, c'est au delà de mon moral. Cette nuit d'il y a deux jours je crois qu'il a lu mon mail, et au lieu de venir me rejoindre dans le lit -ce qui était initialement prévu, il est allé dormir avec Cream son meilleur pote. Comme s'il avait dit non à mon amour, ou qu'il ne soit pas prêt à le recevoir.　Je ne dors plus, je ne mange plus, je ne fais que pleurer qu'il me rejette, qu'il souffre à cause de moi, qu'il faille que je le laisse. Si seulement je pensais en premier à son bonheur. Mais je ne suis pas une fille bien n'est-ce pas.

Néanmoins, j'ai envie d'essayer.