Ecrit le 27.05.10 à 11h10
Impressionnant à quel point ça peut faire mal de poster ses articles en différé. Les relire, corriger les erreurs. Corriger les erreurs, tu parles, rien n'a vraiment changé elle est là la douleur, c'est trop proche, sans recul, les mots percutent de plein fouet à nouveau et à nouveau j'ai ce besoin qui m'oppresse d'être auprès de lui alors qu'il n'est plus là. Va savoir pourquoi je me rappelle spécialement de ça, cette nuit j'ai rêvé que je disais à quelqu'un dans une de nos discussions que je faisais une dépression. Mais en réalité, j'ai retrouvé le sommeil et l'appétit. Bon d'accord, ce n'était qu'hier et pourtant, cet hier là j'ai dormi à chaque moment de répit et ai mangé comme quarante des petits mets gastronomiques un mélange entre japonais et provençal exquis, j'en ai ramené trois assiettes à la maison plus du jus de goyave que je n'ai pas pu goûter ce soir là, un de ces soirs où j'ai donné toutes mes trippes dans le chant une œuvre moderne composée par d'autres, c'était la première fois. Ce fut une journée incroyablement tendre et douce, le trac n’était qu’exaltation, je me sentais belle dans ma robe noire aux fleurs de sakura je chantais Atsum0ri et quand la musique s'est tue les gens ont envoyé des bravos j'étais bien, à ma place, enfin, enfin là où je dois véritablement être. Enfin.

J'ai reçu un appel d'Ice au milieu de cette journée là.
-"Allo?"
-"Allo."
-"Ca va?"
-"Ouais."
-"Qu'est-ce que tu racontes de beau?"
-"C'était quoi ce message que tu m'as envoyé là?"
-"Heu, quel message?"
-"Tu m'as pas envoyé de message aujourd'hui?"
-"Heu...non!"
-"Alors c'est moi qui ai des hallucinations visuelles et auditives!"
-"J'ai dit que je te laisserais tranquille, alors c'est ce que j'essaie de faire."
-"Oui bah justement!"
-"C'est peut-être un message de la soirée où on était ensemble, il y a deux ou trois jours déjà?"
-"C'est un message qui date du 25 à 1h25, c'est cette nuit ça."
-"Non, c'est la nuit dernière."
-"Au temps pour moi."
-"Bon...passe une bonne journée?"
-"Ciao."
Tout ça sur un ton glacial au possible, c'était l'hallu totale.

J'ai lutté, lutté pour ne pas que ça me mine le moral et m'obsessionne, me fasse culpabiliser sans même savoir pourquoi. Il aurait pu me demander comment j'allais, je venais de réussir ce matin mon examen du code de la route et j'aurais pu lui dire que c'était enfin ce soir où j'allais chanter cette pièce qu'il me voyait répéter depuis dix jours mais non, il était là pour me faire des remontrances qu'il n'a pas pu me asséner au final, parce qu'il s'était gouré comme un con et je ne sais toujours pas pourquoi il était aussi énervé, il n'y avait pas de raison. Oui je vais le laisser tranquille au moins les deux semaines où il n'est pas là et non ça n'aurait pas été grave que je lui envoie un　texto malgré cette résolution là. J'ai regardé le dernier message que je lui ai envoyé, le fameux du 25 après qu'il soit reparti en pleurs (click !), il disait ceci　:
"Si jamais, tu peux m'appeler à n'importe quelle heure de la nuit, et si tu as envie de me voir je prendrai le premier bus du matin, je te serrerai dans mes bras et s'il y a des larmes à sécher je ferai office de mouchoir, rappelle toi, à chaque seconde, je te tends mes bras, ma présence. J'attendrai."
A-t-il le droit d'être en colère contre un message d'amour comme celui là?

Qu'il aille se faire foutre.

- Si je te laisse tranquille c'est justement parce que j'ai beaucoup d'amour pour toi, alors ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. -