Ecrit le 03.06.10 à 11h35
J'ouvre les yeux, le soleil est pimpant, un moustique dort paisiblement sur un coin de mur c'est bizarre je ne suis piquée nulle part. Je me sens bien, c'est rare ces derniers temps. C'est peut-être parce que ça fait 10 jours que je n'ai plus de nouvelles d'eux et que je commence à me sevrer. J'ai gueulé, tapé du pied, me suis agitée dans tous les sens, ai pleuré en silence puis à pleine voix et aujourd'hui, on en est là. Je suis paisible. Ce serait cool que dans les jours à venir je sois enfin capable de prendre enfin du recul sur la situation. De relativiser, comme m'aurait dit Cream.
Va savoir pourquoi j'ai eu envie d'écouter cette chanson là au réveil, je la fredonnais dès ma sortie du lit.
"Can nothing I do make you happy anymore
Can nothing I say put a smile onto your face
Nothing I do bring us back together
Nothing I say put a smile onto your face"
C'est Ice qui m'a appris à déchiffrer les chansons. C'est comme si je ne pouvais plus me débarrasser de ce truc qui me poursuit. Je ne suis pas très douée en anglais, alors les messages sont assez simples pour atteindre ma compréhension. Il y a une semaine, je lui écrivais ce texto que je ne lui enverrai jamais. "Aujourd'hui les musiques à la radio m'ont parlé, elles n'avaient que ton nom à la bouche." C'était vrai. J'ai du mettre mes écouteurs pour échapper à la torture de cette rengaine incessante qui hurle que je n'arrive pas à décrocher tantôt, que je ne parviens à me résoudre, tantôt qu'il faut que je sois forte. I will survive. Ce genre de trucs débiles.
Au moins ce matin je suis lucide. Rien de ce que je peux faire ou dire ne te rendra heureux ni ne nous fera nous remettre ensemble. Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est la chanson.
Toute la semaine passée c'était une autre qui me restait en tête.
So it seems this is how the story ends
She's gonna turn me down and say
Can't we be friends"
Pas fait exprès.
Mais maintenant que je fais gaffe aux paroles, ça m'étonne moins. Pourquoi celle là d'un coup alors qu'avant je la zappais limite sur l'album. Je n'accepte pas. C'est ce qui m'a rendue malade. Pourtant lorsque mes yeux sont tournés vers la fenêtre et qu'il m'est permis de fixer le ciel bleu en éternuant deux trois fois à cause du cours en d'air, je me dis pfffff, tout ça c'est quoi. Just one of those things.
"If we'd thought a bit, of the end of it
When we started painting the town
We'd have been aware that our love affair
Was too hot, not to cool down
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So good-bye, dear, and amen
Here's hoping we meet now and then
It was great fun
But it was just one of those things"
Bon, faut que j'arrête avec les chansons. En plus ça me mine un peu.
Peut-être que ça servait à rien. Plus je retrouve le calme en mon esprit, moins je trouve de raisons de m'accrocher. Pour lui, pour moi. A part ce regard complètement ouvert que j'ai eu la chance de croiser sur ma route les premiers jours de notre rencontre. Je n'avais jamais pénétré aussi loin en quelqu'un, et tout l'amour enterré au fond qui m'a rejailli à la gueule est-ce que je pourrai m'en remettre un jour?
Je n'espère pas.
C'était trop beau. Ca mérite d'être vécu et perpétué. Ca ne restera pas un épisode unique en mon parcours j'en aurai d'autres des occasions de côtoyer des regards aussi directs sur la lumière. J'en suis persuadée. C'est le futur qui veut ça.
C'est le futur qui veut ça. Bizarre comme réflexion.
M'enfin.
J'en ai bientôt terminé avec HORECAlab. Plus que 5 petites pages minuscules, 5 pages pour essayer d'établir le contact. Evoquer autre chose que ma personne, est-ce que je sais faire au moins? Ca part d'une intention sincère, mais comprendra-t-il?
Je me rappelle une petite anecdote sur Blond, à l'époque où on ne se connaissait pas encore vraiment, qu'on tentait de communiquer mais bon Blond et ses actes pourris contestataires à la Calvin&Hobbes et ses élans bidons de moi j'aime personne je préfère cent fois être en ma propre compagnie brouillaient un peu le concept basique de "faire connaissance". Alors j'étais rentrée dans la bibliothèque spécialisée où il s'était enfermé pour écouter de la musique et je lui avais posé une lettre sur son cahier ouvert, il m'avait dit "c'est pour moi?" j'avais répondu "oui" et j'étais partie. C'est à partir de ce moment là qu'on a commencé à se considérer comme des amis. Bouh ça me manque.
J'espère que ce n'est pas pour reproduire le même schéma. Lorsque j'avais dit à Cream que je lui avais écrit quelque chose il s'était insurgé à moitié bourré en me faisant des menaces "alors tu vas me la ramener tout de suite et je t'interdis d'y modifier quoi que soit" avec son doigt pointé sur moi là puis en même temps il regardait ailleurs, c'est étrange de pointer du doigt quelqu'un en lui parlant sans le fixer... J'aime ce genre d'incohérence.
Enfin au bout d'un moment ça finit toujours par m'agacer. J'aimerais pouvoir lui donner ce calepin terminé dimanche lors de la fiesta du soleil. Sans un mot ce serait mieux. Et puis advienne que pourra.
J'ai enfin pu avoir Blues au téléphone hier. On s'est marrés comme des gosses.
Il m'avait manqué.
Je dois désormais compter sans lui, n'est-ce pas? Pourtant c'est encore lui que j'ai envie d'appeler lorsque je sens les larmes monter. L'été aussi. Toute cette chaleur et ces paysages que l'on n'aura pas en commun. Ca me rend triste. Mes plus beaux souvenirs de Blues ce sont nos voyages. Et là c'est pile la saison. Alors je repense à ce que je vais rater. Ce que l'on ne partagera pas. Les moments simples qui ne deviennent plus qu'ennuyeux. Finalement, on ne raccroche jamais parce que la conversation est finie mais bien parce qu'elle pose problème. Pour sa copine, entre autres. Plusieurs fois dans la discussion il m'a demandé si ça allait, je me suis toujours débrouillée pour esquiver la réponse. Je me demande encore s'il est en mesure d'écouter que non, ça ne va pas. Ou alors c'est moi. Pas capable de m'épancher pour entendre ensuite qu'on est pas obligés de se rappeler et devoir se quitter sans se dire à bientôt parce qu'il n'y en aura pas. Non, finir comme ça, je ne peux pas.
Alors au revoir.
Commentaires :
Re:
Isa ohhhh Isa, quel plaisir d'avoir de tes nouvelles! Et de nouveau l'adresse de ton blog, par la même occasion.
Toujours pas de dates de mon groupe sur Paris, par contre le 26 nov je joue au N€w M0rning en tant que choriste avec un artiste camer0unais, ça va être épique de me voir tenter vainement de reproduire les danses traditionnelles! Mais je ne désespère pas, même si je me bouge peu pour mes projets personnels j'ai bien l'intention que l'on me paye des millions pour chanter mes chansons sur Paris un jour!
Comment tu vas depuis le temps?
Je t'embrasse.
J'avais bien fait de le garder dans mes favoris.
J'adore toujours autant te lire.
Heureuse de te revoir ...