Ecrit le 22.06.10 à 23h00
Aujourd'hui j'ai pleuré. Ca faisait longtemps que je n'avais pas ressenti la détresse, enfin longtemps…une dizaine de jours c'est long en ce moment, pour ainsi dire. Il est revenu, trois semaines que j'avais pas eu sa gueule en face de ma tronche et un long chemin parcouru, un chemin de sevrage. A la fin j'étais bien avec moi-même, je commençais à m'aimer, aimer ce que je faisais de mon temps et ne me sentais plus perdue, les rencontres venaient désormais à moi, des rencontres d'un autre niveau que celles que j'ai l'habitude de m'infliger, non non tout allait de mieux en mieux, je me sentais grandie. Je me sentais grandie et remplie d'une nouvelle force lorsqu'il a débarqué dans la ville, j'avais le sourire aux lèvres, un détachement serein qui me permettait de ne plus foncer dans le mur avec envie.
Ecrit le 23.06.10 à 15h35
On a pas mal parlé le premier soir, jusqu'au lever du jour. Avant de quitter sa chambre pour aller dormir dans celle d'en face il m'a fait ses yeux pleins d'amour et de sagesse et j'ai même pas hésité à rester, je suis partie. Le lendemain pour la fête de la musique j'ai défailli, je l'ai embrassé. Il m'a dit si tu m'embrasses alors je vais devoir t'embarquer avec moi sauf qu'on sait pas dans quoi on s'embarque et si on est prêt à assumer. Or moi j'aimerais que pour une fois il ne me dise pas qu'il ne sait pas ou qu'il n'est pas prêt, j'aimerais que pour une fois il me dise allez viens. Viens, et rien derrière, pas un mais, ou un sauf que. Parce que le refus me bouffe à petit feu. En flânant entre les rues et les musiques après avoir fait le concours de celui qui passait le plus vite à travers la foule, on s'est pris la main. Ce n'était pas pour ne pas se perdre. C'était parce que ça faisait longtemps.
Le soir avant de se coucher nous étions déjà le matin encore une fois. On s'est serrés dans les bras pendant plusieurs minutes et il a fini par me prendre par les épaules, me faire marcher en arrière jusqu'à ma piaule, en me repoussant, comme ça, par les épaules, parce que c'était dangereux. Je lui ai envoyé plus tard un message pour lui demander, je ne peux vraiment pas venir? Mais il n'y a pas répondu.
Le lendemain matin l'appartement était infesté de peuple. Ice s'était fait manger par les moustiques toute la nuit, alors il a rajouté "tu vois, t'as bien fait de pas venir" comme si c'était moi qui avait fait le choix. L'après midi il s'est éclipsé avec moi manger des sushis, regarder la défaite moisie des bleus à une terrasse ensoleillée, on n'avait rien à se dire. Je me suis demandé ce que je foutais là et qu'est-ce que je pouvais bien attendre de lui.
Puis les potos nous ont appelés pour les aider à charger du parquet à Leroy Merlin, on était cinq dans la bagnole à l'aller, cinq plus 30m² de matos pour le parquet au retour. Ice et moi empilés l'un sur l'autre à l'avant, le siège serré au maximum des planches au dessus de nos têtes il s'amusait à jouer le chaud lapin et me faire sauter dans tous les sens je me suis retournée pour lui mettre une pseudo droite il m'a fait une prise de karaté en me vrillant les bras pour m'immobiliser et c'est devenu de l'attirance, sur tout le trajet, insoutenable.
On s'est dit que sortis de la bagnole on irait se violer dans un coin mais rien. Lâchés tous les deux dans la rue, de la distance. Arrivés à l'appart, assise sur le matelas calés à la terrasse lui dans la chaise en face il a murmuré en se mordant les lèvres qu'il voulait me bouffer. Je me suis alors doucement avancée vers lui, debout j'ai répondu, et si moi j'ai envie de te bouffer comment je fais. Il a fixé mon regard puis fermé les yeux, je l'ai senti perdu et désemparé, pendant plusieurs minutes sans bouger, comme un bug dans la matrice alors je me suis écartée de lui, je ne veux pas le rendre fou dans ses dilemmes.
Mais j'avais les mêmes.
Et personne pour penser à moi.
Avant qu'il ne s'en aille je lui ai tendu la main ai supplié "fais moi un câlin", il a répondu "je suis pas ton chien tu ne me donnes pas d'ordres" et même si ce n'était pas sur un ton méchant j'ai attendu qu'il vienne. Mais il n'est pas venu et a claqué la porte. Alors allongée sur le matelas à l’ombre de la terrasse je me suis mise à pleurer, pleurer, pleurer. Il y a cet ami qui m'a rejointe à cet instant précis. Tout en chialant les mots sont sortis.
Il y a tellement de choses qui naissent en moi quand il est là, des choses à lui offrir. Quand il ne les prend pas, c'est comme si d'un coup toutes ces substances embryonnaires prenaient du poids et me tombaient sur la gueule. Les bras ballants je ne sais plus quoi faire de cette marchandise inutile ni à qui la donner, je me sens hors sujet, hors normes, hors de moi. Et je chiale à n'en plus terminer. Moi qui pensais avoir fait le travail et être passée à l'examen avec mention très bien, je me suis fourvoyée. J'ai redoublé. Toujours au même point. Je n'ai pas réussi à me débarrasser de lui. Et je ne comprends toujours pas.
Cet ami auprès de moi m'a soignée avec les mots. C'est un homme serein, sage, qui encourage. A moitié rabibochée je suis partie rejoindre le crew finir la soirée avec eux. Sur le retour je disais à cet ami, et maintenant je fais quoi? J'ai définitivement envie de dormir avec lui et qu'on se serre dans les bras en fermant les yeux, mais il y a une chambre pour chaque et à chaque fois il n'a pas voulu de moi. Arrivés à l'appartement, Ice voit le matelas à travers la baie vitrée se tourne vers moi et me dit "ce soir on dort sur la terrasse?".
Oui. Oui, oui, où tu veux puisque tu prends l'initiative.
Alors à deux dans un lit une place à quatre heures du matin les étoiles en guise de peinture murale on a maté l'épisode 4 de Fringe, j'étais mal calée mais j'étais avec lui, je me sentais palpiter je lui embrassais l'échine sa peau sentait la nourriture elle était douce et bonne à croquer. Au bout d'une demi heure il a arrêté l'ordinateur tant pis pour Fringe, il s'est retourné vers moi le souffle court, nos visages se sont caressés l'un l'autre, nos bras se sont enlacés jusqu'à alimenter une fougue encore inconnue, celle de deux êtres qui se veulent de tout le corps tout le cœur sans même savoir pourquoi ils ne peuvent pas. Le rapprochement devenait incroyable, la tension sauvage, quand il a enlevé mes vêtements je lui ai dit que je ne voulais pas aller aussi loin.
-"J'ai envie de toi, pourquoi ça ne peut pas être aussi simple que ça? Pour une fois, sans penser, sans réfléchir à quoi que ce soit, j'ai juste envie de toi."
-"Je ne peux pas ne pas réfléchir, justement parce que c'est toi. C'est toi, tu comprends?"
A ce moment là il a répété des "c'est justement parce que c'est toi aussi" qui finalement se sont conclus par un "c'est toi" général, se serrant de toutes nos forces pour se faire exploser de l'intérieur. On a fait l'amour à se faire mal de se fondre trop fort. Trop de sauvagerie, de frustration refoulée qui s'exacerbaient par les caresses, à la base je n'avais pas envie mais c'était lui, je voulais voir ses yeux, je voulais le sentir et partager nos intimités, je l'aurais fait d'une autre manière si j'avais pu je voulais juste être avec lui.
"Si ça pouvait être si simple à chaque fois."
A-t-il dit après l'amour, comme un soulagement. Les étoiles avaient disparu il faisait désormais jour et il s'est écroulé sur moi totalement vidé de tout. On a dormi jusqu'à se prendre le soleil dans la face. Le matin lors de la réunion pour son voyage en Amazonie, entre deux cafés il a appris qu'il ne pourrait pas rester ici cette semaine et qu'il devait repartir dans ses montagnes pour assurer des rendez vous d'ici une heure.
Il ne m'a pas regardé, il a essayé de négocier de rester quelques jours le temps de faire certaines démarches, en vain. On venait de se retrouver, et je ne sais toujours pas si se sont de vraies retrouvailles. Le temps que je me réveille de cette nuit mouvementée et c'est comme s'il n'était déjà plus là. Lors des au revoir juste devant la voiture on ne s'est pas vraiment embrassés, là encore, des positions floues emplies de doutes. Pas le temps d'en discuter, pas le temps de savoir ce qu'il en est d'un nous qu'il s'en va. J'ai l'impression de m'être fait baiser et que tout ça en vrai ce n'était que du vent. Du sadomasochisme. Des failles à me rouvrir. Maintenant qu'elles repissent le sang, démerde toi. T'avais qu'à pas.
Cream avant de descendre les escaliers m'a donné un bout d'enveloppe. Il m'a dit "tiens, puisque t'aimes bien quand j'écris prends-le, bon ça fait deux lignes mais c'est pas mal." En tout petit comme à son habitude derrière l'enveloppe de la facture d'EDF inscrit de sa main :
"Et ma solitude n'a d'égal que la grande vie que je m'illusionne."
Ca résume plutôt bien les choses.
Commentaires :
Re:
Ca c'est des phrases à la Cream tout craché.
Des pensées qui me laissent abassourdie, les bras ballants, sans voix, oui, sans voix.
De ces raisons qui font que je l'aime plus que les autres.
Même si tout ça reste bordé de tristesse.
Re:
Re:
Des bisous.
Re:
Y'avait du vent quand t'es descendue non? Maintenant les beaux jours sont revenus, on les aprécie d'autant plus.
Re:
J'y ai pensé à t'appeler mais j'ai pas eu une minute à moi!!
Ca résume parfaitement les choses ouais.
Je te laisse des bises en passant :-)
Re:
Mais celle là, il me l'a donnée, sur un bout d'enveloppe. C'est comme si elle m'appartenait désormais. En tout cas elle fait partie de moi aujourd'hui.
Re:
C'est un message tellement gentil. A chaque fois tes mots me touchent, me font certainement plaisir.
Que tu te sentes bien sur mon blog, que tu vives mes mots aussi non vraiment, il ne m'en faut pas plus pour ne pas regretter d'avoir ouvert un ici. Tu me manques aussi, je pense souvent à monter, te rejoindre quelques jours début décembre et qu'on papote des nuits entières de trucs tantôt impudiques tantôt philosophiques et puis, j'ai tellement de choses à te raconter en vrai.
Je lis beaucoup ton blog aussi.
T'aime. <3
Re:
Si tu veux monter, n'hésite pas à m'en parler. J'bosse vachement à cause de la fac mais te voir et pouvoir te parler jusqu'à l'aube, ça mérite bien une place dans mon emploi du temps de rat de bibliothèque. J'vais à Lille dans une semaine, tu manqueras ! T'aime too !
Re:
Heureusement que je n'ai qu'une seule phrase de Cream sous la main. Si j'avais réussi à choper les textes ou les lettres qu'il écrivait aux filles, on serait toutes gagas. Il a quand même réussi à me faire pleurer par les mots, et c'est pas tous les jours que ça arrive, loin de là.
Sinon j'aimerais bien en profiter de monter pour aller voir jouer Nic0las Jul€s le 6 et le 7 décembre. Je ne sais pas si je pourrais poser des jours de congés à cette période mais si j'y parviens alors peut-être que ce serait cool une rencontre joueb le weekend du 4. Enfin voilà, des idées comme ça.
Fais un bisou à la Lilloise à l'accent Belche de ma part!
C'est dur ce genre d'émotions...
Et une phrase msytérieuse simple... mais sur laquelle on pourrait parler pendant des heures...
C'est étrange de savoir que tu publies aujourd'hui des textes qui datent de juin... Il y a une distance... Je ne me rappelais plus que tu écrivais ici après-coup. Comme une sorte de voyage dans le temps. Mais comment va la Dine de maintenant ? C'est la question que je me pose... que s'est-il passé dans ce trou de 4 mois ?
Re:
Oui, je publie toujours en décalé, question de pudeur. De recul aussi, en publiant en retard, je relis mes textes et du coup, je me rends compte davantage des situations, de la pertinence de mes choix et parfois, de ma connerie. Il est marrant le voyage dans le temps. Parce qu'il me fait voyager aussi, comme si j'étais également spectatrice de ma propre vie.
La Dine de maintenant?
Tellement complexe. Tu le sauras dans 4 mois..... ;)
J't'embrasse. Je ne savais pas que tu étais une lectrice de mon Joueb, tu te manifestais pratiquement jamais....
Re:
Re:
Moi pareil, une grosse lectrice de Joueb muette comme une carpe!
En tout cas ça fait toujours plaisir de savoir que l'on est lue. Et merci de t'être manifestée.
Je t'embrasse Mini-Beille
ecilora