Ecrit le 26.06.10 à 19h45
J'ai l'habitude qu'il ne réponde pas aux messages que je lui envoie par téléphone. Ces derniers temps avec toute la tension qui nous reliait l'un à l'autre mes mots étaient de plus en plus excentriques dans l'amour. Je lui balançais mes déclarations à la gueule et c'était un peu comme un coup de poignard dans le dos pour lui, je pense. Mais c'était plus fort que moi, incontrôlable. Ce besoin d'établir une communication, elle ne passait que par là, par mes phrases désespérées. J'imagine aujourd'hui que ça l'a peut-être réellement fait souffrir, en vue des circonstances.
Cette nuit je n'arrivais pas à fermer l'œil, enivrée par l'écriture. Je lui ai envoyé un texto à quatre heures et demi du matin, une pensée, un bisou si jamais il ne dormait pas encore. Pas de signe de vie, évidemment.
Mais le lendemain midi, un appel de lui. "je viens de recevoir ton message".
Depuis quand ne m'avait-il pas rappelé de la sorte?
Il avait arrêté depuis que l'on n'était plus ensemble.
Mais alors?
Je me fais des films, hein.
Au téléphone je lui dis que Ryne va être sa nouvelle colocataire à partir de mercredi.
-"Zut, on sera pas tout seul! Faudra qu'on l'envoie faire des balades de temps à autre !"
L'hallu.
Et cela fièrement déclamé devant son pote Cream. Mais c'était peut-être pour marquer son territoire, qui sait. Ca aime faire ça les mâaales. Groarr! (cri viril)
Il n'empêche que je ne comprends pas trop. Il m'accepte finalement? Il essaie de me pardonner? Me laisser une chance? Il est prêt à recommencer? Ca alors. Enfin ne nous emballons pas trop. Il vacille entre admiration et mépris pour ma personne, j'en ai bien conscience. J'ai conscience que pour l'instant, la confiance c'est zéro. Et que dans ces conditions, je ne vois pas trop où est-ce qu'on pourrait aller ensemble. Mais.
Pourquoi pas?
Le fait est que j'ai une crainte énorme de le perdre. Comme une phobie, un cauchemar récurrent, sauf que c'est dans la vraie vie et que ça arrive une fois sur deux. Le dilemme se situant dans ma manière de m'exprimer et lui partager mes ressentis. Mes réflexions le font flipper. Lorsque j'aborde un nous qui présente des failles et des lacunes, il ne se sent pas de taille à les affronter. Or, j'ai besoin de les lui dire, j'ai besoin de lui communiquer mes doutes, mes peurs, ce qui me ronge, ce qui m'a fait mal. Seulement s'il apprend qu'il me fait mal, il s'en va. C'est ce qu'il m'a toujours dit. Je ne souhaite pas te faire souffrir, bien au contraire. La seule fois où je l'avais pris à part pour exprimer jusqu'au bout mes souffrances vis à vis de lui, il m'avait répondu "restons amis".
Le choc.
Je dirais même, le traumatisme. Parce que depuis je redoute qu'il m'abandonne si jamais je lui dis que ça ne va pas bien parce qu'il est là. C’est pourtant nécessaire à notre évolution, partager le bon et le mauvais, en tirer des leçons de vie, faire des efforts communs pour se rapprocher de l'autre, pour trouver une harmonie, la longueur d'onde.
Je ne veux pas lui faire l'amour. Je ne m'en sens pas capable pour l'instant. Ca m'a trop blessée par le passé, je veux que l'on s'aime pour le reste en premier lieu, je ne me sens pas prête à lui abandonner mon corps, c'est trop facile, je veux qu'il aime mon cœur, mes pensées, mes souffrances, je veux qu'il me courtise, apprenne à me connaître réellement en oubliant ses intuitions qui parfois l'illusionnent, je voudrais qu'il me refasse jouir par le regard sans me toucher, ne serait-ce qu'un temps, mais au moins que l'on prenne ce temps là. Même si la dernière fois il m'a fait hurler une nuit entière et que l'on s'est fondus en l'autre comme jamais auparavant, que nos bouches se sont dévorées, plus intense que n'importe quel film émotionnellement intense, c'était notre film il n'appartenait qu'à nous il était à tomber par terre et s'arracher les entrailles de ne supporter plus longtemps autant de force dans le désir. Malgré cela avant qu'il ne me déshabille je lui avais dit non. Il m'a répondu "pour une fois, ça ne peut pas être simple, on ne peut pas arrêter de penser, de réfléchir?" (click).
Alors j'ai cédé. Parce que j'avais peur de le perdre, parce que pour une fois il me laissait une chance d'être auprès de lui, par faiblesse. Et puis parce que je voulais voir ce qui pour lui équivalait au "simple". Maintenant j'ai vu.
Ce n'est pas le mien. Ce n'est pas simple pour moi.
Ca remue trop de choses, ça m'attache alors que c'est la dernière chose dont j'ai besoin, retomber dans ce lien qui nous dépasse, qui n'a pas de raisons, vous savez les "je l'aime et je sais même pas pourquoi". A la Maro. Pitié, j'étais jeune. Je ne mérite pas un tel retour en arrière. Je suis hantée par ce genre d'amour qui devient une névrose alors Ice s'il te plait soit conciliant, accepte d'y aller en douceur, je suis friable et l’on s'est déjà assez mis en miettes, recollons nous au bon endroit avec minutie, patiente encore un peu.
Mais comment lui dire sans qu'il ne prenne les jambes à son cou?