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Les faiblesses ne sont-elles qu'un concours de circonstances
--> Culpabilité

Ecrit le 26.06.10 à 22h55
En fait il me manque. Je me sens un peu perdue en sa présence. Parce que je ne gère pas ce qui fourmille à l'intérieur de moi, je ne parviens pas non plus à repérer les signaux et extérieurs et personnels.
J'essaie pourtant d'interpréter au mieux que je peux. Mais il faudrait en premier lieu que je traduise. Il y a ce quelque chose d'infiniment décevant et perturbant lorsque je suis à ses côtés. Je ne trouve pas les mots. Ni la porte à ouvrir. S'il n'y a pas confrontation, alors il n'y a plus de dialogue.

J'ai compris que c'était en partie de ma faute. Il me germe un complexe. J'ai peur de ses réactions face à mes phrases. Du coup je n'ose pas parler, même pour des conversations simples et amicales, je ne parviens pas à être naturelle, ou alors il faut qu'il y ait des autres autour de nous. Quand il n'est que là ma timidité adolescente revient telle une vieille poussée d'acné juvénile et je deviens fade, et je m'ennuie à mourir de me brider d'être telle que je suis. J'ai tellement peur de le perdre, d'essuyer un refus. Ca en devient plus fort que le fait de m'assumer en tant que personne à part entière. Mais je ne désespère pas, ça viendra sûrement avec le temps.

Je me souviens du début, j’étais totalement désorientée quand on éteignait les lumières parce que je ne pouvais entrer en contact avec ses yeux, ce regard si fort qui m'envoyait si loin, que j'avais l'impression de ne plus être avec la même personne le noir survenu. Alors je gardais les yeux ouverts même dans l'obscurité, posés sur lui. Notre dernière nuit avec les seules étoiles pour nous éclairer j'ai pu l'étreindre de toutes mes forces les paupières closes que je sentais sa présence dans sa peau, ses gestes, son odeur, son souffle, je le sentais dans sa globalité et étais désormais apte à le reconnaitre. C'est ce qui a rendu le moment d'autant plus fort.

Je me rappelle notre escapade dans sa montagne, trois ans qu'il n'avait pas ramené de fille à la maison, ses amis les plus proches en ont été éberlués. J'ai été invitée dans toutes les demeures, pour les 25 ans de sa cousine une énorme fête de famille où l’on peut sentir les êtres proches, les grands repas avec les potes rentrer le soir entre les routes sinueuses faire l'amour dans la voiture qui s'agite de tous les côtés, à ce moment là j'étais bien, j'étais sereine et épanouie, presque à l'aise avec le contexte et tous ces nouveaux prénoms à retenir, j'ai vu l'amour dans les embrassades, les taquineries, les anecdotes, l'amour de son entourage quelque chose de simple et de solide, comme sa famille qui en a vu des vertes et des pas mures et qui pourtant garde le sourire et la grande gueule de circonstance. J'ai été émue, vraiment, de toute cette tendresse et cette générosité, jusqu'aux larmes. Se poser avec lui, sans mots. Ce n'était plus gênant. Finalement, ça m'a aidée à parler, à me confier. Me rendre compte de tous ses bons côtés j'ai eu moins peur de m'ouvrir à lui. C'est un voyage empli d'émotions, de souvenirs précieux.

Alors j'ai confiance pour la suite. Il y en aura d'autres.

C'est comme si au fond de moi je craignais d'être persécutée. Qu'il me gronde. Qu'il m'interdise. Comme une enfant en face d'un père à qui on ne peut pas répondre, même pour expliquer ou se justifier. Mon père. Mais il n'est pas mon père et je n'ai pas à avoir peur. Alors pourquoi?

Pourquoi autant se sentir fautive? Quelle culpabilité? Elle a pratiquement toujours existé depuis notre rencontre. Ice fait ressortir une vieille fêlure, je le sais. Il touche à des points sensibles, et réciproquement. Et si inconsciemment ça m'avait poussée à lui faire du mal? Histoire d'être coupable pour quelque chose et légitimer le sentiment.

Quelle démonstration absurde.


Ecrit par Dine, le Dimanche 31 Octobre 2010, 23:43 dans la rubrique Actualités.