Ecrit le 26.07.10 à 02h00
Je lui ai dit les choses comme je les ressentais, sans retenir mes mots pour qu’ils aient l’air à sa convenance ou plutôt, qu’ils n’aient pas l’air de le blesser, de le gêner outre mesure. Ces trois jours passés en sa compagnie, c’était encore différent. Un pallier supplémentaire de franchi, un soulagement au cœur. C’était différent mais toujours en mieux, je le sens plus proche, posé, indulgent envers ma personne. Je lui ai dit, c’est fou à quel point lorsque tu t’ouvres à moi tout est soudain décuplé. Je suis ravagée par ses sentiments envers moi, dans un sens comme dans l’autre. Et quand il me laisse quelques secondes pénétrer sa personne, je suis automatiquement connectée, comme jamais j’avais pu être connectée avec quelqu’un dans toutes ces sensations qu’il me procure d’être avec lui. Je retrouve enfin de ce goût incroyable qu’il m’a laissé les premiers jours, son affection sincère diluée dans mes pores et ce, sans besoin désormais de vivre dans la douleur des relations impossibles. Il me montre qu’on peut y arriver, qu’on peut changer petit à petit, que le temps pardonne. Et qu’est-ce que ça fait du bien à l’espoir. A la fin de la conversation je l’ai remercié pour ce qu’il m’avait permis de ressentir et à l’autre bout du fil il a posé un soupir. Un soupir tendre et attendri.

Quelle transformation.

Il se détend, s’adoucit, se permet quelque fois d’enlever ses barrières et se confier à moi sur ce qu’il perçoit de beau de nous deux. Et c’est exceptionnel. Il me rembarre de moins en moins et lorsqu’il le fait en public, devant sa famille ou ses amis des montagnes, personne ne comprend ses remarques et les gens ripostent à ma place. Comme si c’était normal de trouver ses phrases obsolètes et déplacées. Ils se retournent vers moi, me demandent, ce n’est pas affligeant? Puis se tournent vers lui avec leurs regards accusateurs. Avec ça s’il n’a pas compris.

Des potes à lui viennent me voir avec des phrases comme tu seras toujours la bienvenue chez nous, avec ou sans Ice, et ce même après ce qui a pu se passer auparavant. Sous entendu, même après ce que tu as fait avec Cream. Je sais désormais qu’Ice en a parlé à pratiquement tout son entourage, avec ses mots, sa douleur, sa version des faits, en omettant de préciser qu’à cette période nous étions séparés, bien sur. Mais je ne prends pas la parole quand on aborde le sujet parce qu’au fond pour moi ça ne change pas grand-chose, je me sens peut-être autant coupable, ce qui compte ce n’est pas vraiment l’acte mais le mal que je lui ai fait subir alors ça vaut au moins quelques ragots, quelques brimades et un peu de honte sur ma personne. C’est peu cher payé.

Et puis j’m’en fous parce qu’aujourd’hui lorsque je me déclare avec les mots je le sens sourire et commencer à y croire un peu lui aussi. Au fond, c’est presque comme s’il me le rendait. Merci pour ça.