Ecrit le 29.07.10 à 02h25
Il est probable que je me tire d’ici sur un coup de tête planifié à demain. C’est comme si soudainement l’air était devenu irrespirable, les journées insoutenables de cette morosité ambiante. Besoin de sentir mon parcours de vie utile, de sortir de l’expectative qui règne depuis qu’il est parti. Il veut que je le rejoigne, forcément, mais cette fois là je crois bien que je ne pourrai pas supporter de jouer à la poupée qu’on transporte dans sa poche et qui se fait toute petite. J’ai bien essayé quand même. J’ai fait des recherches, intégré des plans, des listes, questionné des amis. C’est galère c’est galère, c’est tout. Et puis me plier en douze pour un homme qui sera surement occupé par son travail toute la journée et avec qui je ne pourrai pas dormir le soir c’est égoïste mais à quoi bon. Et ma solitude à moi.
Alors se casser sur Grenoble, pourquoi pas? J’ai un peu peur que ce ne soit pas au sens figuré là est le problème.Y’a assez matière à se frictionner avec les murs là bas, ou pour ainsi dire foncer droit dedans. Déjà, il y a Gemey. Longue histoire hein. Quatre, cinq ans à hauteur de rendez-vous éparses. Dormir sous sa couette? C’est galère c’est galère. C’est jouer avec le feu son petit doigt au dessus des flammes. Mais pour Ice je veux bien lui dire non. Je veux bien me caler par terre à côté du matelas, je veux bien lui dire salut Gemey j’ai un copain avant de lui dire bonjour s’il le faut, si ça le rassure. Je veux bien lui promettre, signer des engagements, je ne toucherai point ni n’envisagerait par le mental, jurer et cracher par terre, croix de bois croix de fer. Je ne veux pas qu’il s’inquiète, je ne veux pas lui faire du mal. Mais j’ai besoin de partir maintenant.
Ou alors qu’il me retienne. Qu’il fasse un truc insensé. Qu’il laisse tomber quelques unes de ses obligations. J’étais prête à débarquer sans tente, sans duvet, sans habits, sans de quoi me tenir chaud, sans moyen de locomotion, sans connaître, inconsciente, pour lui, pour le revoir. Or ce n’est qu’une question de jour, faut relativiser. J’ai bien cette petite voix qui me dit « tu vas être un boulet si tu files là bas » sauf que je ne peux pas mettre de côté le fait que quoi qu’il puisse se passer, il sera content que je sois là.
Mais moi je vais voir Gemey. Parce que c’est plus simple. Parce qu’il y aura Malabar. Parce que c’était prévu depuis plusieurs mois sans jamais vraiment avoir fixé de date. Ici je pleure pour rien. Je m’effrite. Et pourtant ce n’est pas faute de m’éloigner des murs. Alors.
Ne te fâche pas.
Ce n’est pas pour te faire tourner en bourrique, c’est juste que je ne me sens pas bien. Je ne ferai pas d’histoires promis. Je serai sage. J’aimerais que tu puisses me faire confiance naturellement. Mais je l’ai bafouée, n’est-ce pas. Ta confiance.
Tu es juste trop sévère avec moi. Et si je ne me sens pas bien c’est évident que je ne vais pas aller vers celui qui me dira tu l’as mérité ou qui me fera la morale. J’aimerais que tu sois doux, que tu me consoles. Pas que tu t’excites. Que tu soignes avec les mots. J’ai appelé Blues pendant que je pleurais. Je me retiens tout le mois et c’est quand je flanche par le moral que je me décide à enculer les mouches et les règles à la con. Je l’ai appelé et j’ai pleuré de plus belle. Lui aussi.
Qu’est-ce que ça m’a fait du bien.
Je voudrais que tu comprennes tout ça. Qu’il y a des moments avec moi où il faut être gentil. Parce que je suis faible, pas capable d’endurer le présent. Que la moindre contrariété devient soudain lourde, lourde. Je voudrais que tu anticipes ces moments là et que tu me serres dans tes bras pour me bercer. Ca va passer, tu pourrais murmurer. Ca suffirait à me faire taire jusque dans les moindres recoins de mon cerveau. J’aimerais que tu prennes ma main, que tu me souries, que tu lâches du zeste et décuples ton temps, j’aimerais te sentir prêt à vouloir que je guérisse, que tu me prennes malgré tout au sérieux, que tu me prennes en compte, que tu le prennes bien. J’aimerais que tu comprennes pourquoi. Mais pour l’instant s’il te plait.
Juste, ne te fâche pas.
Commentaires :
Re:
Et puis je suis déjà tombée sur des gens qui anticipaient. Un peu. Un chouya.
IT'S POSSIBEUL!
Hâte de te rencontrer de nouveau pitchounette. :)))
LiliLou
Des bises