Ecrit le 11.08.10 à 18h40
J’ai pété un plomb je suis dans un train. Je crois qu’il me faut au moins m’éloigner physiquement de toi. Et ne pas me retrouver seule, surtout pas. Parce que livrée à moi-même souvent, je ressasse. Je pleure en chantant. Ca me fait un certain bien malsain d’entretenir ma douleur dans la musique, mais en même temps, quel moyen merveilleux d’évacuation. Là, je le ressens, l’expression des battements de mon cœur, les mots qui me rentrent dans les veines, ils s’imprègnent en même temps qu’ils se libèrent de ma bouche, ils deviennent miens, je peux me passer la chanson 5 ou 6 fois et pleurer à chaque fois, sur les mêmes phrases. J’essore ma peine. Ce seront des larmes de moins coincées à l’intérieur.

Et puis en même temps je suis bien. Je marchais au soleil tout à l’heure, un sourire serein. Je n’ai désormais de compte à rendre à personne, je ne vis que pour moi-même, mon propre bonheur. J’étais pas douée pour rendre l’autre heureux alors. Vaut mieux que je m’entraîne de mon côté. Quand je serai prête, je trouverai le bon.

En réalité je n’ai pas dormi. Et ce que j’ai mangé hier soir m’est resté sur l’estomac, à passer une bonne partie de la nuit à vomir de l’invisible, le malaise bien palpable. Depuis je déambule avec une boule au ventre, une boule énorme, elle veut s’échapper par le plexus et a un petit cœur qui bat, autonome. Je le sens. Ce n’est pas le mien. Mais c’est ce que je pensais depuis le début.
Il va falloir que j’accouche de cet amour.

Et ensuite, tout rentrera dans l’ordre.

Pour l’instant je suis dans un train. Ce n’était pas vraiment prévu, en tout cas pas pour ce jour là. J’espère qu’il ne va pas pleuvoir. Que je pourrai me détendre. Je vais en maison de repos, de réhabilitation, en quelque sorte. Pour me guérir. Pour évacuer ma peine. Pour me sentir utile ailleurs. Enfin surtout, pour cesser de me penser inutile et vaine. Parce que c’est faux j’en ai bien conscience. Je pars retrouver ma confiance que j’ai du paumer quelque part dans ces montagnes. Auprès d’un ami.

Souhaitez-moi du courage.